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L'affaire "Cour Royale Rétablie" en justice


Photo d'archives
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PAPEETE, 25 avril 2014 - Le prétendu chancelier de la Cour Royale Rétablie a été jugé en comparution immédiate ce jeudi pour outrage à magistrat, usurpation de titre et l’escroquerie soupçonnée de 327 personnes.

Le procès a été renvoyé au 27 mai, sur demande de la défense. L’affaire avait débuté fin 2012 par une plainte pour outrage à magistrat. La juge d’application des peines Geneviève Durand-Ciabrini avait eu la surprise, un beau matin de novembre, de recevoir un courrier la menaçant, empli de propos orduriers et signé par le Chancelier de la Cour Royale Rétablie Na hui Arii Too Hiva.

L’enquête menée par la brigade de gendarmerie de Taravao permettra vite de localiser le coupable. Puis, lors d’une perquisition à son domicile, d’établir que ce dernier exerce également exerce de manière tout à fait illégale une activité de conseil juridique. Il se fait fort, en effet, moyennant une cotisation de 6000 Fcfp, de prendre en charge les affaires juridiques de ses victimes tout en leur offrant d’intégrer son royaume avec fourniture de carte d’identité à l’effigie de la Cour Royale Rétablie : 327 personnes sont tombées dans le panneau.

Cet ancien ministre de la Justice du royaume Pakumotu est en conséquence également poursuivi pour les délits de recrutement et d’usurpation du titre de conseil juridique. Tous ces faits ont été reconnus en garde à vue.

Les agissements de cette cour royale fantoche avaient été dénoncés en octobre 2013 par le gouvernement Flosse, qui était allé jusqu’à publier une communication pour appeler "à la plus grande vigilance" la population de la Presqu’île au sujet d’un groupe dénommé "l'Organisation mondiale des secours – Cour Royale Rétablie Na hui Arii Too Hiva".

Cette "cour royale" autoproclamée se targuait alors de lettres de recommandation de pays du Golfe, de grandes sociétés informatiques et même de l'ONU et organisait des réunions publiques pour recruter ses adeptes.

Le mouvement se vantait alors d'être en mesure de verser 87 000 Fcfp d'indemnité mensuelle aux nécessiteux qui voulaient bien donner en retour 100 heures de travail par mois...

Rédigé par JPV le Vendredi 25 Avril 2014 à 15:10 | Lu 3042 fois