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L’ado s’était fait lyncher devant la cathédrale : le procès des agresseurs s’ouvre le 24 août


Les proches de la victime avaient organisé une marche blanche pour dénoncer cette violence sauvage et gratuite.
Les proches de la victime avaient organisé une marche blanche pour dénoncer cette violence sauvage et gratuite.
PAPEETE, le 14 août 2015 - L’affaire avait fait couler beaucoup d’encre. Un vendredi soir de novembre 2014, un jeune de 17 ans, de sortie en ville, était passé à tabac à la nuit tombée par une quinzaine de mineurs, place Notre-Dame à Papeete devant la cathédrale, à coups de pied et de poing au visage. Tout ça parce qu’il refusait de donner son téléphone portable. L’instruction du dossier est désormais terminée, et le procès est prévu pour la semaine prochaine. "Toutes les parties ont été convoquées pour le 24 août devant le tribunal pour enfants", a précisé ce vendredi à Tahiti Infos Me James Lau, avocat de la partie civile.

Six prévenus, dont un toujours détenu

Dans le même temps, la chambre de l’instruction de la cour d’appel de Papeete a rejeté ce matin l’appel du principal agresseur de l’adolescent, qui tentait de faire annuler l’ordonnance de placement en détention provisoire le concernant. Agé de 18 ans aujourd’hui, mineur à l’époque des faits, le jeune homme reste donc derrière les barreaux de la maison d’arrêt de Nuutania et comparaîtra détenu devant le tribunal pour enfants. La chambre de l’instruction a jugé son appel hors délai.
Un second mineur avait été placé en détention provisoire dans ce dossier où l’excuse de minorité n’avait pas été retenue, preuve de la gravité des faits, pour deux des six jeunes qui seront finalement mis en examen.

Dans la nuit du vendredi 21 au samedi 22 novembre 2014, la victime, 17 ans, avait été sauvagement agressée sous le regard complice d’une dizaine d’autres jeunes, alors qu’il se trouvait avec des camarades, assis sur le muret de l’agence Banque de Polynésie à droite de la cathédrale. Les plus violents de la bande s’étaient mis en tête de lui dérober son téléphone portable à n’importe quel prix et n’avaient pas supporté qu’il leur résiste.

Merci les caméras de surveillance

La victime venait d’assister en famille à un concert sur le front de mer. Il avait convenu avec ses parents de rentrer de son côté, avec un ami. Il s’est fait attaquer aux environs de minuit et demi.

Malgré les nombreux témoins visuels de la scène, à une heure de va-et-vient entre les établissements de nuit du centre-ville, la direction de la Sécurité publique (DSP), pourtant toute proche, n’avait reçu aucun appel au secours. Il avait fallu passer au crible les images des caméras de vidéosurveillance de la ville de Papeete pour identifier et confondre les agresseurs. La victime, qui s’était vu délivrer une incapacité totale de travail (ITT) de 10 jours, a surtout conservé d’importantes séquelles psychologiques de cette très mauvaise expérience.

Les proches de la victime avaient organisé une marche blanche pour dénoncer cette violence sauvage et gratuite.

Rédigé par Raphaël Pierre le Vendredi 14 Août 2015 à 16:54 | Lu 3674 fois