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L'Uffo décore ses Poerava 2024


Les huit Poerava 2024 de l'Uffo ont été récompensées ce jeudi à Tarahoi. Crédit photo : Thibault Segalard.
Les huit Poerava 2024 de l'Uffo ont été récompensées ce jeudi à Tarahoi. Crédit photo : Thibault Segalard.
Tahiti, le 7 mars 2024 - Sous le fare pote'e de Tarahoi, l'Union des femmes francophones d'Océanie (Uffo) a organisé sa traditionnelle remise de distinctions à ses Poerava. Elles sont huit, cette année, à avoir été saluées pour leur engagement, leur réussite ou encore leur rayonnement en Polynésie. Découvrez leur portrait.
 
Comme depuis huit ans, l'Union des femmes francophones d'Océanie (Uffo) a orchestré ce jeudi, à l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes qui se tiendra ce vendredi, sa traditionnelle remise de distinctions aux Poerava 2024, sous le fare pote'e de l'assemblée de la Polynésie française. Cette année encore, l'Uffo a choisi de mettre en avant huit femmes qui se démarquent par leur engagement, leur réussite, leur rayonnement et leurs initiatives dans des domaines divers.
 
Ainsi, ce sont Jeanne Lecourt-Bouveret, Rosita Opeta, Tetuaura Ti-Paon, Lee Rurua, Françoise Teriierooiterai, Maiana Bambridge, Janet Leou-Boissin et Rava Maiarii-Sachet qui sont devenues les Poerava de cette année. Découvrez leur portrait ci-dessous. Elles succèdent aux 48 autres femmes récompensées les années précédentes.
 
“Lorsque que l'on a imaginé cet événement il y a quelques années, on s'est dit que ces femmes inspirantes, qui sont des exemples au quotidien, pouvaient aider les jeunes filles un peu perdues, en leur montrant que si elles le veulent, elles le peuvent. Montrer à toutes les femmes qu'elles aussi ont la possibilité de créer et de faire des choses, d'ailleurs avec l'Uffo, nous les aidons aussi avec des formations gratuites dans plein de domaines différents, pour leur permettre de s'épanouir dans leur quotidien. Car s'est en faisant qu'on est considéré”, nous explique la présidente de l'association, Irmine Tehei.
 
Uffo, une association qui s'engage pour les femmes
 
Au-delà de ces distinctions, l'Uffo s'engage toute l'année pour les droits des femmes. Des conférences ou encore des interventions scolaires sont régulièrement effectuées partout en Polynésie. Comme le 16 février dernier, où l'association s'est rendue au lycée Saint Joseph de Outumaoro pour renseigner les lycéens sur la précarité menstruelle et ainsi distribuer des kits de protections hygiéniques gratuits. Elle organise aussi la journée “Vahine tu as des talents” qui réunit des femmes qui ont de petites initiatives économiques. Enfin, elles organisent des formations dans de nombreux domaines différents, pour celles qui veulent se former. L'Uffo est également présente en Nouvelle-Calédonie, au Vanuatu et à Wallis-et-Futuna.
 

Françoise Teriierooiterai Aubry : Sport et engagement associatif

L'Uffo décore ses Poerava 2024
Françoise a consacré sa vie au sport et particulièrement à l’athlétisme à Tahiti : athlète, puis bénévole associative très engagée, elle a aussi initié des manifestations sportives devenues des classiques. Figure emblématique du sport polynésien, nous avons voulu la mettre en avant.

Née à Faa’a, Françoise fait partie de la grande famille Aubry. Son père, Maxime, était vétéran du Bataillon du Pacifique. Après sa scolarité à l’école Notre-Dame-des-anges, elle devient hygiéniste dentaire et contribue au programme de prévention des caries à l’origine de l’amélioration de la santé dentaire des jeunes Polynésiens.

Au collège, le domaine sportif et la pratique de l’athlétisme avait déjà une place importante dans sa vie. Alors qu’elle est en classe de 3ème, elle participe aux Jeux du Pacifique Sud de 1966 à Nouméa en s’alignant sur la course du 100 mètres. Maman de quatre enfants, elle devient accompagnatrice puis officielle lors des compétitions. Épaulée par Colette Besson, médaillée olympique en poste à Tahiti comme conseillère technique régionale et Jean-Yves Bambridge, elle devient présidente de l’AS Tefana Athlétisme. Une responsabilité qu’elle assume pendant 34 ans, avec un engagement auprès des jeunes dépassant le strict cadre sportif. Françoise aime prendre des responsabilités et devient vice-présidente de la Fédération polynésienne d’athlétisme. Aujourd’hui, à 74 ans, elle occupe encore cette fonction.

Cette longévité sportive révèle l’engagement d’une femme pour autrui, la confiance qu’elle inspire. Son investissement s’est étendu à l’organisation de plusieurs compétitions comme la Corrida de la ville de Faa’a depuis 27 ans, la Feria de Carrefour, la course de la Saint-Sylvestre ou le Trail ‘Aito Sport. En juillet 2023, elle a été logiquement désignée par le Conseil des Femmes en Polynésie pour mettre sur pied la première Nuit des Relais à Tahiti selon un concept créé par la Fondation des femmes pour sensibiliser à la violence faites aux femmes. Car en plus de son investissement dans le domaine sportif, Françoise est présidente de l’association Pirirava et vice-présidente du Conseil des Femmes.
 

Janet Boissin-Leou : Entreprenariat, Engagement social

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Janet Leou-Boissin se définit comme Polynésienne d’origine chinoise. Si elle est reconnue comme une couturière-styliste de talent, elle est aussi remarquable par son investissement pour des causes culturelles et des actions sociales en faveur des femmes.
Les parents de Janet, nés à Tahiti, sont partis en Chine jeunes adultes car leurs familles souhaitaient qu’ils aient aussi une culture chinoise. Ils y ont fondé une famille au moment de la Révolution Rouge. Janet est née à Canton mais alors qu’elle est âgée de 10 ans, ses parents décident de migrer à Hong Kong pour s’éloigner du régime communiste qui ne leur est pas favorable. Grâce à sa grand-mère maternelle demi-tahitienne née à Pueu, la famille obtient un passeport français pour sortir. C’est un premier déchirement mais elle comprend mieux alors l’importance du mot “Liberté”. La vie à Hong Kong est difficile. Janet va en classe le matin, et l’après-midi, elle fait des petits travaux qui lui rapportent de l’argent. Attirée par la couture, elle suit une formation dans une école professionnelle et obtient un diplôme de styliste. Mais les parents décident de revenir à Tahiti. Janet a 17 ans, c‘est une nouvelle rupture et une installation dans un environnement qu’elle ne connaît pas. À 20 ans elle ouvre sa première boutique puis crée un atelier de couture.

Sa connaissance de la culture et des langues chinoises l’entraine vers des traductions ou pour servir d’interprète dans des affaires administratives et de justice impliquant des Chinois. Janet s’implique aussi dans les activités culturelles de la communauté chinoise de Tahiti. Aujourd’hui elle est membre de Sin Ni Tong et de l’Association philanthropique.

Janet danse dans le groupe de Makau Foster et a créé l’association membre du Conseil des femmes Vahine A Rohi avec laquelle elle assure des formations à la couture dans les quartiers.
Par son parcours de vie et sa force de résilience, Janet est une femme remarquable que nous avons souhaité honorer.
 

Maiana Bambridge : L’engagement social

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Le parcours de vie de Maiana est jalonné par de multiples responsabilités. Ses fonctions successives lui ont donné des compétences précieuses qui expliquent que l’on ait fait si souvent appel à elle dans des domaines diversifiés.

Juriste de formation, cadre de l’administration de la Polynésie française, elle a alterné entre des postes auprès de responsables politiques et la direction de grands établissements de service public comme la CPS et l’OPH. Maiana s’est aussi fortement investie dans le Social.

Pour elle le point commun entre tous ces engagements est de “servir le Pays”. Elle s’est inscrite naturellement dans la ligne familiale, inspirée par l’action de son grand-père Antony Bambridge puis celle de son père Rudy.
Tout en exerçant ses responsabilités professionnelles, elle trouve le temps et l’énergie nécessaires pour impulser des activités associatives pour des causes qui lui tiennent à cœur : parmi elles, Te Aho Nui, foyer d’accueil d’urgence d’enfants placés dont elle est présidente depuis sa création en 1994 ; le Village d’enfants SOS de Papara (1995) ; le Foyer d’actions éducatives qui accueille des adolescents fragilisés. Et aussi la Croix Rouge de Tahiti dont sa fille Maeva a repris le flambeau.
Dans tous ces projets devenus des institutions indispensables, il lui a fallu convaincre des décideurs, passer outre les critiques et se battre pour défendre la pérennité de ces outils de notre cohésion sociale qui redonnent des chances aux personnes avec qui la vie n’a pas été tendre. Après avoir été en début de carrière et pendant sept ans secrétaire générale du Conseil économique social et culturel (CESC), elle a retrouvé depuis peu le Cesec comme conseillère et son expérience y sera précieuse.
La force de ses convictions, un caractère trempé alliés à un travail en réseau ont permis à Maiana d’être aujourd’hui une actrice reconnue et respectée de notre communauté.
 

Jeanne Lecourt Bouveret : Entreprenariat et action associative

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Jeanne Lecourt est née à Papeete. Après avoir fait des études supérieures de commerce à Paris, elle revient au Fenua et trouve très vite sa passion : la Perle de Tahiti. Femme de caractère, elle entraine aujourd’hui dans son sillage des femmes polynésiennes cheffes d’entreprise au sein de l’Association Vahine Arata’i no Porinetia.
Elle travaille pendant 10 ans pour des perliculteurs à Manihi où elle organise les visites des fermes perlières. Puis elle a l’opportunité de préparer sa première exposition à l’international à Vienne. Sa passion pour la gemme polynésienne grandit quand elle perçoit les regards surpris et émerveillés des invités. En toute humilité elle se sent fière d’être une ambassadrice de la Perle de Tahiti.

Son engouement est tel qu’elle se forme pour en apprendre davantage sur l’export de la perle. Et c’est à l’international qu’elle se réalise en organisant des salons de bijouterie à Hong Kong, Las Vegas, Tucson ; des salons privés : une tournée européenne des palaces pour Robert Wan. Vice-présidente de la commission perlière de la CIBJO (Confédération Internationale de Bijouterie, Joaillerie, Orfèvrerie), Jeanne demande aux professionnels internationaux de mettre en place la première classification universelle des perles “The Pearl Grading system”, encore utilisée aujourd'hui par les laboratoires de gemmologie.

Si elle a eu des moments de doute où sa confiance a vacillé, elle croit en ses compétences et ses talents. Aujourd'hui elle motive la jeunesse polynésienne, au travers de ses cours où elle forme et soutient ceux qui osent se lancer dans le “business” à l'international, dans l’entreprenariat, ou doivent gérer un projet.

Jeanne est animée par l’envie de valoriser les savoir-faire des Vahine polynésiennes à travers l’entreprenariat. C’est dans ce but qu’a été créée l’association Vahine Arata’i dont elle est la présidente.
 

Rava Maiarii Sachet, Ingénieure en agroenvironnement

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Le parcours et la personnalité de Rava Maiarii révèlent une jeune femme accomplie et moderne conciliant ses responsabilités professionnelles avec un engagement ancré dans des valeurs polynésiennes authentiques. Maman de deux adolescents, elle ressent un besoin de transmission et d’engagement quant à l’empreinte à laisser aux générations à venir.

Son enfance à Taha’a dans une vallée, en connexion avec la nature et au sein d’une grande famille a été déterminante dans ses choix. Un quotidien sans eau au robinet ni électricité, une participation à des activités tels le coprah, la pêche et la culture des plantes vivrières pour nourrir la famille ont forgé ses convictions.

Dans cet environnement, Rava a puisé les valeurs qui guident son existence : travail, persévérance et rigueur dans une vie en communauté respectant la nature avec au cœur une transmission entre générations.

Après un Diplôme d’études universitaires générales (Deug) de biologie à l’UPF, elle poursuit ses études à Toulouse et entre dans une école d’ingénieur en agroenvironnement où elle obtient un master. Dans ce contexte, elle fait un stage chez Technival, société spécialisée dans la collecte et la gestion des déchets. Elle est recrutée par la Tahitienne de secteurs publics (TSP) dont elle est aujourd’hui Directrice du Développement. Être jeune cadre n’est pas toujours facile surtout lorsqu’il faut manager des équipes d’âges variés et convaincre les usagers qu’il faut non seulement trier ses déchets mais aussi payer pour le service !

Son grand-père lui a dit un jour : “Tu as un truc en plus !” Elle a décidé que ce serait d’être une femme. Elle le démontre en étant sacrée Miss Tahiti en 2002, “une formidable école de la vie … qui permet à des jeunes femmes de se révéler et s’affirmer”. Aujourd’hui elle est active au sein du Comité organisateur Miss Tahiti.

Rava est convaincue que l’avenir des Polynésiens doit être ancré sur les valeurs culturelles authentiques comme la langue qu’elle considère comme un atout fort dans son activité professionnelle.
 

Rosita Opeta, dans l’artisanat traditionnel

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Rosita appartient à la génération de Polynésiens dont la vie a été bouleversée par l’histoire : leur jeunesse s’est déroulée selon la vie traditionnelle des îles ; mais devenus adultes, ils ont dû s’adapter aux bouleversements des années 60/70. Née en 1949 à Raivavae dans l'archipel des Australes, Rosita a choisi de s’installer à Papeete en 1988 pour accompagner sa fille venue pour sa scolarité. Heureusement elle portait en elle la connaissance des savoir-faire traditionnels de son île. Un trésor qui lui a permis de gagner sa vie en milieu urbain et ainsi d’être autonome financièrement.

À l’âge d’un an, elle perd sa mère et son grand-père maternel. D’abord fa’a’amu par sa tante, elle part vivre à 16 ans chez sa grand-mère maternelle qui lui transmet son savoir-faire : le tressage du pae'ore (pandanus). “Je vivais chez ma grand-mère dans sa maison faite de bambou. Nous dormions à même le sol sur un pēue. Elle tressait tout le temps. Il n'y avait pas de robinet, ni d'électricité. Nous vivions de notre fa’a’apu et de notre artisanat.” Elle fréquente le fare ‘āmuira’a, la maison artisanale de l’île, acquiert de nouvelles techniques de tressage et partage ses connaissances avec sa grand-mère. Pour Rosita cet échange de savoirs d’une personne à l’autre est important car “plus je donne, plus mon savoir augmente”. Elle regrette cependant que ses petits-enfants ne manifestent pas beaucoup d’intérêt. Pourtant cette nomination de Poerava 2024 sera pour elle l’occasion de rendre hommage à son petit-fils, parti trop tôt car lui avait ce don.

Rosita a eu quatre enfants qu’elle a élevés souvent seule car son époux travaillait à Moururoa pour des périodes de six mois. Installée à Papeete dans le quartier Paraita, elle devient, un peu par hasard, professeur de tressage paeore au sein de l’association Vahine Ratere qui offrait des activités manuelles notamment aux femmes de militaires en poste. Ainsi elle a pu louer une maison et faire venir les autres membres de sa famille.  

Rosita poursuit avec bonheur son œuvre de transmission dans les ateliers de tressage de l’association UFFO.
 

Lee Rurua, entre engagement culturel et enseignement

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Lee est née à Faatemu, un district de Raiatea. Elle a été élevée par ses grands-parents à Moorea, précisément à Pihaena où elle vit toujours. Comme son époux Maurice, Lee a été très marquée par son enfance dans une famille où l’on ne parlait que le tahitien, où l’on vivait de manière traditionnelle en harmonie avec la nature. Ils ont souhaité poursuivre cette façon de vivre pour la transmettre à leurs enfants et les enraciner dans leur terre, leur langue, leur culture, leur identité.  

Après deux années de formation à l’École Normale, Lee enseignera 23 ans à l’école de Paopao. Face à l’accélération du modernisme et la dilution de la vie familiale et culturelle, Lee et ses collègues sous la houlette de leur directrice, Nelly Heuberger, mettent en place des séances d’ateliers traditionnels. “Tout en confectionnant un ’ō’ini ou en pratiquant des jeux de ficelle… on parlait tahitien et les parents étaient encouragés à participer et à partager leurs connaissances.”  Le bénéfice tiré était reconnu par les familles et les élèves, enrichis durablement dans leur identité.

Pour aider les enfants de Pihaena à s’ancrer dans leur langue, leur environnement et leur culture, Lee et Maurice s’inspirent de l’expérience des Kohanga reo de Nouvelle Zélande (nids de langue) qui accueillent les enfants maoris en immersion culturelle, et décident de créer Puna reo. Très vite leur action est reconnue par les pouvoirs publics qui leur donnent les moyens de se développer sur la terre communale Pererau. Avec les habitants de Pihaena, ils construisent dans le respect de la tradition architecturale mā’ohi, un nouveau centre d’accueil qu’ils appellent naturellement Pererau (les ailes) ; tout un symbole pour nourrir de leur identité mā’ohi, des générations d’enfants forts de leurs deux cultures.

Lee et son époux sont aujourd’hui des personnes unanimement reconnues et respectées au Fenua et dans la région océanienne pour leur engagement authentique. Ils ont été des précurseurs passionnés, portés par leurs convictions, leurs valeurs et par leur foi.

Tetuaura Ti-Paon, pêcheuse professionnelle

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 Tetuaura Ti-Paon est connue sur les réseaux sociaux, et reconnue parmi les pêcheurs de Polynésie. Petit bout de femme dotée d’une force incroyable et d’un mental d’acier, elle exerce un métier qui depuis des générations n’était destiné qu’aux hommes !

Tetuaura est originaire de Tautira-Village et fille d’un grand pêcheur de la Presqu’île, Félix Ti-Paon. Dans le ventre de sa mère, Nathalie, elle naviguait déjà dans nos eaux en quête des poissons du large.

Après une scolarité à la Presqu’île, Tetuaura décide d’arrêter ses études et de se lancer dans la pêche professionnelle. “La pêche, c’est dans le sang”, affirme-t-elle. L’exemple de son père a pesé dans le choix de ce métier. Elle l’a accompagné après l’école dès l’âge de onze ans. Après la pêche, elle allait vendre le poisson à vélo, dans le village, et a pris conscience que le fruit de leur pêche rapportait l’argent dont sa famille avait besoin.

À 16 ans elle a suivi une formation de deux ans au Sefi avec son papa dans le but d’obtenir sa licence de pêche. Toujours encouragée par ses parents, ses frères et sœurs, elle a également reçu le soutien exceptionnel de sa grand-mère, Miriama Taurei, qui a vu en elle une jeune femme courageuse et pleine d’ambition pour l’avenir.

Sa motivation lui a donné l’envie d’aller jusqu’au bout de ses rêves. Ce choix professionnel, si jeune n’a pas été évident pour elle, et parfois très compliqué car certains pêcheurs n’ont pas été tendres sur l’eau. Cela ne l’a en aucun cas découragée car elle savait ce qu’elle valait, et qu’elle avait autant le droit d’être sur l’eau que n’importe qui d’autre. Elle reconnaît que revenir du large avec de grosses prises jamais pêchées auparavant par une femme était redouté par les autres pêcheurs.

Tetua ne voit son avenir que sur l’eau. Mais, en personne responsable, elle souhaite que la marina de Tautira soit réaménagée et modernisée car la majorité de la population vit uniquement de la pêche et de l’agriculture.
 

Rédigé par Thibault Segalard avec Uffo le Jeudi 7 Mars 2024 à 19:00 | Lu 2268 fois