Tahiti Infos

L'Office polynésien de l'habitat face au défi du logement social


FAAA, 27 février 2014 – 11.7 milliards seront consacrés cette année à la construction de logements sociaux pour faire face à un besoin difficile à satisfaire.

"Nous vous présentons les opérations en cours et à venir, mais sachez que l’OPH travaille également sur d’autres programmations : 2016, 2017", annonce le ministre du Logement en début de matinée ce jeudi durant la visite du chantier Motio, un programme à 2,1 milliards Fcfp où 80 logements sont au stade de la finition, sur les hauteurs de Heiri.
Un peu plus haut, les engins s’attaquent au terrassement de la parcelle où doit s’implanter le programme Les Hauts de Teroma, 60 logements, 1,3 milliard Fcfp. En surplomb de l’échangeur d’Outumaoro, les 25 logements de Nina Peata, 700 millions Fcfp, seront livrés dans le courant de l’année. A Punaauia toujours, le chantier des 24 logements de l’immeuble Vairai a débuté cette année. Un projet de 640 millions Fcfp qui doit être livré en 2015.
Courant 2014, la construction de 179 logements collectifs supplémentaires doit démarrer ; 4,4 milliards Fcfp sont inscrits : 23 à Uturoa, projet Vaitmanu 2 ; les 120 unités du projet Labbe à Pirae ; les 20 du projet Toahotu à Taiarapu ; les 16 de l’extension de Teroma à Heiri.
Et en habitat dispersé, la construction de 538 maisons individuelles type "fare bois" est programmée cette année sur Tahiti et Moorea, pour un montant de 4,5 milliards Fcfp.

En 2014, le Pays a décidé de miser fort sur la relance de l’offre en logement social et de le faire savoir. "L’objectif étant d’atteindre un niveau de production suffisant pour répondre à une demande très importante", explique Marcel Tuihani. L’Office Polynésien de l’Habitat (O.P.H) recense aujourd’hui un peu plus de 3 000 dossiers "valides" d’aide au logement. "A bien y regarder, on en a au moins le double", avoue le ministre du Logement qui estimait le besoin à 10 000 en septembre dernier. La demande potentielle est très forte. L’Institut de la statistique en Polynésie française l’a évaluée, sur la base d’un accroissement moyen de 23% de la population, à 38 000 logements à mettre en chantier d’ici 2027.

Objectif annuel de 1500 logements jusqu'en 2018

La gageure est d’importance. "Citez-moi un pays qui répond de manière parfaite à la demande en logements sociaux", se défend le ministre à ce sujet et il relativise : "Les statistiques sont là pour nous rappeler que l’on ne doit pas faillir, que l’on doit produire. Il est vrai que lorsqu’on nous expose de telles prévisions, cela peut paraître énorme ; mais il faut se fixer des objectifs importants et tenter de les atteindre au plus près. (…) Pour cela nous mettons en place tous les moyens disponibles. Et dans ce cadre nous sommes satisfaits que l’Etat continue à nous aider par le biais du Contrat de projets, prolongé en 2014 alors que nous travaillons sur sa reconduction jusqu’en 2018. L’OPH travaille pour sa part sur les opérations techniques pour s’assurer que nous ayons une bonne visibilité jusqu’en 2018 ; et le Pays mobilise tous les moyens financiers qu’il peut apporter".

Le Pays souhaite "au plus tôt en 2015 produire 1500 logements par an : 1 000 en résidence collective et 500 individuels sous la forme de Fare OPH sur toute la Polynésie française" avouait Marcel Tuihani en septembre dernier. Dans ce contexte, le gouvernement espère motiver de nouveaux partenaires financiers : l’AFD (l’Agence française pour le développement) est déjà dans le circuit, mais le Pays souhaite convaincre la Caisse des dépôts et consignations (CDC) de s’intéresser au logement social polynésien, comme elle le fait en métropole ou dans certaines collectivités ultramarines. Pour chacune des opérations Contrat de projets, le souci de l’OPH est d’avoir des financements disponibles pour 20% du montant nécessaire : le recours à l’endettement de l’office est ainsi constant, mais les plafonds sont rapidement atteints. Le nouvel opérateur pour le logement social qui pourrait naître d’un partenariat entre le Pays et le CDC permettra dans ce contexte à l'OPH "de se concentrer sur la gestion de ses locataires", expose Tuihani, "il y a beaucoup de travail à faire de ce côté-là. Et l’arrivée de ce nouveau partenaire chargé de la production de logements sociaux ne peut qu’améliorer la situation".

Rédigé par JPV le Jeudi 27 Février 2014 à 13:58 | Lu 1988 fois
           



Commentaires

1.Posté par Substance le 27/02/2014 14:50 | Alerter
Utilisez le formulaire ci-dessous pour envoyer une alerte au responsable du site concernant ce commentaire :
Annuler

Très bien! Mais attention à l'impact sur le paysage polynésien.

2.Posté par lou le 27/02/2014 15:24 | Alerter
Utilisez le formulaire ci-dessous pour envoyer une alerte au responsable du site concernant ce commentaire :
Annuler

80 logements pour 2,1 milliards Fcfp, cela fait 26,250 millions par logement. Pas mal pour du logement social, quand on sait qu'un grand fare MTR coûte largement moins de 10 millions.
Espérons que dans ces 2,1 milliards sont compris les équipements sociaux, plateau sportif, maison des associations, crèche, dispensaire...

3.Posté par tamatoas le 27/02/2014 19:01 | Alerter
Utilisez le formulaire ci-dessous pour envoyer une alerte au responsable du site concernant ce commentaire :
Annuler

Iaorana à poste 2 ,
il faut espérer que tout est compris ! il faut noter que les logements dit sociaux sont d' excellente qualité , très proche de la qualité des logements dit intermédiaires , le problème c' est ensuite l' entretien régulier de bonne conservation et le bon usage , s'il y a surpopulation dans les logements tout se dégrade a grande vitesse et pas de responsables avérés !
Ce sont de bons investissements , la construction en bâtiment crée beaucoup d' emplois , contrairement aux travaux routiers qui eux nécessitent des machines couteuses , par rapport à la main-d'œuvre générée .

4.Posté par censure le 28/02/2014 12:06 | Alerter
Utilisez le formulaire ci-dessous pour envoyer une alerte au responsable du site concernant ce commentaire :
Annuler

on va les parquer encore dans des cages à poule où la misère, délinquance, incivisme, insécurité, paka, alcool, abus sexuel (parfois par les concierges eux-mêmes), gamins livrés à eux-mêmes, violence, tapages nocturnes seront le lot de ces futurs locataires.

Comme d'hab, il n'y aura pas d'aire de jeux, de salles de réunions ou autre, de règlement intérieur de fonctionnement... car vivre en communauté avec les mêmes problématiques, les uns sur les autres, c'est pas évident.

On va entasser encore la même population misérable qui ne pourront pas vivre ensemble car incompatibilité d'humeur ou incivisme.

Et l'OPH, dans l'histoire, ne sera pas habilité à régler les problèmes de comportements des locataires. C'est toute une éducation à faire et qui va la faire ????

5.Posté par mdr le 28/02/2014 12:15 | Alerter
Utilisez le formulaire ci-dessous pour envoyer une alerte au responsable du site concernant ce commentaire :
Annuler

c'est bien de les loger mais encore faut-il savoir : pourquoi ils payent un loyer puisque ce sont des aides de l'ETAT ?? en plus, ils vont payer à vie, complètement débile, puis on va les concentrer dans des cages à poules alors que le polynésien n'est pas fait pour vivre dans un appartement ???

pourquoi copier les logements sociaux comme en France. On vit dans des fare et non des cages à poule. Ils ne vivent pas en sécurité dans les logements sociaux parqués comme des animaux. Dans quelques années, les logements seront complètement insalubres par manque d'entretien.

En plus, tout est concentré sur Tahiti comme ça tous les îliens vont déserter leurs îles pour venir vivre à Tahiti.

Construisez dans les îles en créant des emplois, comme les Marquises, c'est immense.

En plus, on pense même pas aux enfants, il n'y a pas d'aire de jeux, horrible.... les gamins jouent dans les canniveaux.

6.Posté par Substance le 28/02/2014 13:42 | Alerter
Utilisez le formulaire ci-dessous pour envoyer une alerte au responsable du site concernant ce commentaire :
Annuler

Même si tout est compris, ça reste plus cher que les logements de standing, même avec la défisc!

7.Posté par Gabs le 28/02/2014 23:09 | Alerter
Utilisez le formulaire ci-dessous pour envoyer une alerte au responsable du site concernant ce commentaire :
Annuler

Et dire que tout cela aurait dû être déjà fait depuis des décennies !!! C'est aujourd'hui que les politiques se réveillent !

Ah oui, j'oubliais : il y a les élections et il faut faire rêver les miséreux en leur promettant de superbes villas contre leur vote... et ces imbéciles qui vont encore voter ces mêmes personnes car ils adorent se faire avoir ! ! ! ! !

8.Posté par LG le 05/03/2014 23:14 | Alerter
Utilisez le formulaire ci-dessous pour envoyer une alerte au responsable du site concernant ce commentaire :
Annuler

La seule nécessité du logement social révèle - en soi - LE problème bien plus profond, celui d’une misère, d’un désœuvrement directement à l’origine de l’incapacité d’une frange de la population à s’auto financer son propre logement, à demeurer digne parfois. Le logement social ne doit donc être qu’un pansement que l’on pose sur la plaie du chômage. Force est de constater que, élections ou pas, le Gvt actuel s’attaque de façon aussi structurelle que dynamique possible à cette plaie comme jamais cela n’avait été fait auparavant, en laçant des travaux audacieux, en tentant de réduire les coûts (cf. Chinese delegations & Co), en incitant les financements utiles à cette fin, tout en tendant la main aux nécessiteux. Créer de l’emploi, former la génération naissante pour élever ces « barrages contre le chômage » et parvenir à terme à enfin « lever la main » du levier social… Pour rester dans la rubrique « travaux » : la route est longue, mais elle est tracée …et bien entamée.