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L'Institut du cancer lance son site et publie son registre


Tahiti, le 1er février 2024 - À l'occasion de la Journée mondiale contre le cancer de ce dimanche, l'Institut du cancer a lancé dès ce jeudi son tout nouveau site internet. On pourra notamment y retrouver le registre des cancers établi entre 2015 et 2019 avec une moyenne de 865 cas enregistrés par an. Un registre qui sera ensuite annuel et enrichi grâce aux données de la CPS.
 
Le ministre de la Santé Cédric Mercadal était bien entouré, ce jeudi après-midi, entre la jeune et dynamique directrice de l'Institut du cancer (ICPF), Teanini Tematahotoa, et la responsable du registre et de la recherche de l'ICPF, Shari-Lane Botche.
 
Ils ont ainsi présenté le registre 2015-2019 concernant l'incidence des cancers en Polynésie française sur cette période. Ils étaient accompagnés des quatre agents – des femmes – qui ont contribué pendant deux ans à récupérer les informations, les trier, les traiter et les vérifier pour proposer un registre qui soit le plus exhaustif possible et qui comprend aussi des données datant de 1985. Peut-être moins exhaustifs, ce sont toutefois “des chiffres cohérents avec les ressources humaines de l'époque et les données qui étaient remontées”, a souligné Shari-Lane Botche.
 
Pas de surprise en tout cas. Comme partout dans le monde malheureusement, le nombre de cas de cancers augmente significativement et la Polynésie n'échappe pas à la règle. C'est ainsi que 865 cas de cancers sont répertoriés en moyenne sur cette période et les hommes et les femmes sont quasiment à égalité avec 424 cas pour les femmes et 441 pour les hommes.
 
“Le cancer au cœur de la politique de ce gouvernement”
 
Chez les femmes, c'est là encore sans surprise le cancer du sein qui est le plus fréquent avec une moyenne de 160 cas détectés par an. Pour les hommes, c'est le cancer de la prostate qui est le plus courant avec 120 cas en moyenne. Vient ensuite, chez les uns comme chez les autres, le cancer du poumon. Attention aussi au cancer de l'utérus (à ne pas confondre avec celui du col de l'utérus) qui est beaucoup plus fréquent et qui se manifeste beaucoup plus tôt en Polynésie qu'ailleurs et qui occasionne des saignements. Il est par ailleurs davantage présent dans la zone Pacifique “car il est en lien avec l'obésité et la génétique”, explique Teanini Tematahotoa. 
 
Le ministre de la Santé a insisté sur l'importance “d'en parler et de faire de la prévention” car “il y a des décès chaque année”. D'autant que comme il l'a rappelé, “le cancer est au cœur de la politique de ce gouvernement” et que s'il “faut de l'indemnisation”, il “faut pouvoir aussi apporter les soins nécessaires comme la radiothérapie ou la médecine nucléaire”. Le ministre a par ailleurs bon espoir que la convention signée en octobre dernier entre la CPS et l'ICPF sorte enfin de son “imbroglio informatique” qui retarde le transfert des données de la Caisse à l'Institut.
 
Toutes ces données sont désormais disponibles sur le site internet (www.icpf.pf) que propose l'ICPF depuis ce jeudi et qui est dédié aux patients, mais aussi à leurs familles et aux professionnels de santé. Des professionnels qui sont d'ailleurs mis à l'honneur dans une vidéo qui sera diffusée ce dimanche à l'occasion de la Journée de lutte contre le cancer, pour “mettre de l'humain au centre de la prise en charge du cancer”.
 
 

Les vaccins HPV pour bientôt

Le papillomavirus (HPV) va bientôt faire l'objet d'une campagne de vaccination pour les garçons et les filles âgés de 11 à 14 ans révolus. “On attend plus que la convention avec les pharmaciens”, assure Teanini Tematahotoa qui précise que le financement est bouclé puisqu'il est prévu dans le budget 2024 du Pays adopté en décembre dernier. C'est important car il coûte cher (entre 19 000 et 24 000 francs en pharmacie) et il sera pris en charge à 100%. C'est un vaccin qui a déjà largement fait ses preuves, notamment en Australie où près de 80 % des jeunes filles sont protégées contre le HPV et plus de 76 % des jeunes garçons. Une bonne chose pour pouvoir informer en se basant sur des données fiables et qui permettent de “déconstruire certaines craintes” liées à la vaccination, comme cela a pu être le cas avec le Covid, souligne la directrice de l'Institut. Un vaccin qui se fait en deux injections à six mois d'intervalle et qui pourra être pratiqué par les médecins évidemment, mais aussi par les pharmaciens.

Rédigé par Stéphanie Delorme le Jeudi 1 Février 2024 à 16:06 | Lu 1578 fois