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L'Etat va relancer un appel d'offres concernant la concession de l'aéroport Tahiti-Faa 'a


Crédit photo : Greg Boissy.
Crédit photo : Greg Boissy.
 
Tahiti, le 16 juin 2023 - Ce vendredi, le ministère national des Transports a révélé que l'État allait relancer un nouvel appel d'offres concernant la concession de l'aéroport de Tahiti-Faa'a. Avec cette nouvelle procédure, Paris s'engage à inclure des objectifs environnementaux et à davantage consulter le Pays.
 
La guerre de treize ans pour l'attribution de la concession de l'aéroport de Tahiti-Faa'a (ADT) n'est pas près de se terminer. En effet, l'État va relancer l'appel d'offres, signant le retour à zéro d'une procédure interminable, qui a pour objectif de déterminer qui se verra adjuger la concession des aéroports de Tahiti pour les quarante prochaines années. C'est le ministère national des Transports qui, dans un communiqué, a indiqué ce vendredi que l'appel d'offres de 2019 serait déclaré “sans suite”“L’État prend acte de la décision du Conseil d’État du 1er juin 2023 (...) éclairé par les conclusions du rapporteur public, et décide de déclarer sans suite la procédure en cours pour un motif d’intérêt général d’ordre juridique”.
 
On pensait en avoir fini avec cette procédure après que le Conseil d'État, le 1er juin, avait cassé l'annulation de l'attribution de la concession à Vinci Airports. Une décision promulguée par un juge des référés à Papeete en octobre dernier. Pour rappel, la filiale aéroportuaire du groupe français avait profité de l'élimination devant la justice du groupe Egis, qui avait terminé à la première place de l'appel d'offres en 2021, pour se placer en pole position. Si Vinci Airports pouvait donc légitimement espérer se voir attribuer la concession, c'était sans compter le groupement Ti'a de la CCISM, arrivé lui troisième lors de la procédure. En effet, le groupe constitué de la société Boyer, Meridiam SAS, de la société Aéroport Marseille Provence et de la CCISM avait encore quelques tours et voies de recours dans son sac pour faire annuler une nouvelle fois cette attribution. Si cette bataille juridique prend fin à ce jour, la guerre est donc loin d'être terminée.
 
Vers une aviation décarbonée
 
Avec ce nouvel appel d'offres, l'État souhaite désormais s'engager vers une direction plus soucieuse de l'environnement et des attentes du gouvernement polynésien. “L'État souhaite relancer une consultation qui tienne compte d’objectifs plus ambitieux en termes de protection de l'environnement et engageants pour l'adoption de pratiques énergétiques plus durables. Il prendra également en compte la dynamique du trafic aérien constatée en Polynésie française.” L'objectif étant donc que l'aéroport de Tahiti-Faa 'a devienne le symbole d'une “aviation décarbonée” au service du Pays.
 
Et en attendant d'enfin déterminer qui aura la charge de mener à bien ces ambitions, l'État a décrété que des investissements urgents, pour la capacité et la qualité de service de la plateforme, devaient être entrepris pour l'aéroport. Alors, le temps de la conduite de ce nouvel appel d'offres, un plan d'investissement de 9,5 millions d'euros (1,133 milliard de Fcfp), sur la période 2023-2024, a d'ores et déjà été validé par l'État, dans l'attente “d'un programme de plus grande ampleur qui sera porté par le futur concessionnaire”. L'État affirmant que ces financements seront nécessaires “pour répondre aux besoins de développement de l'aviation en Polynésie française”Pour l'instant, aucun calendrier n'a été révélé quant à cette nouvelle procédure.


 

Rédigé par Thibault Segalard le Vendredi 16 Juin 2023 à 14:06 | Lu 3061 fois