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Julia Gillard en Papouasie du 9 au 11 mai


Julia Gillard en Papouasie du 9 au 11 mai
CANBERRA, mardi 7 mai 2013 (Flash d’Océanie) – La Première ministre australienne Julia Gillard a annoncé en début de semaine un déplacement officiel en Papouasie-Nouvelle-Guinée, du 9 au 11 mai 2013.
Mme Gillard a rappelé que cet archipel mélanésien de plus de sept millions d’habitants était aussi le voisin le plus proche de l’Australie, avec lequel Canberra entretient des relations « uniques » et basées sur « une histoire commune, des liens d’affaires élargis et une profonde amitié entre nos deux peuples ».
Au programme officiel de ce déplacement, le premier pour Mme Gillard depuis son accession au poste de Premier ministre : des entretiens bilatéraux avec le chef de l’exécutif papou, Peter O’Neill et plusieurs ministres de son gouvernement au sujet des « intérêts bilatéraux prioritaires » et de la « coopération sur des défis régionaux partagés ».
Mme Gillard devrait aussi, au cours de ce déplacement, visiter des sites industriels en cours de construction, comme le projet de production de gaz naturel liquéfié piloté par le géant américain Exxon Mobil, ainsi que des projets d’aide au développement financés par l’Australie.
L’agence australienne internationale d’aide au développement (AusAid) a signé fin avril 2013 avec le gouvernement papou un nouveau contrat de développement portant sur un total de quelque 3,9 millions de Kina (1,4 million d’euros), pour des programmes d’ordre économique (réformes) et social, ainsi que pour aider les autorités locales à augmenter leur capacité d’élaboration de textes législatifs.
La Papouasie-Nouvelle-Guinée est aussi le pays insulaire océanien qui perçoit la plus importante part de l’aide australienne au développement consacrée au Pacifique Sud.

Les 3 et 4 mai 2013, Bob Carr, ministre australien des affaires étrangères, se trouvait en Papouasie-Nouvelle-Guinée, en mode sherpa, pour discuter là aussi de dossiers d’intérêt commun, bilatéraux ou multilatéraux.
Au menu de ces discussions : l’épineux dossier de la réactivation, depuis octobre 2012, sur l’île papoue de Manus, d’un centre de « traitement » pour immigrants clandestins interceptés alors qu’ils se destinaient à l’Australie.
Ce centre, toujours controversé, notamment par le Haut-commissariat des Nations-Unies aux réfugiés et par plusieurs ONG spécialisées dans les droits humains, héberge désormais plus de cinq cent personnes, sur fond de polémique quant aux conditions de vie dans des bâtiments non permanents (tentes), en particulier pour les enfants.
En fin de semaine dernière, juste après la visite de M. Carr, Rimbink Pato, son homologue papou, par ailleurs aussi responsable de l’immigration, annonçait que le centre de l’île de Manus, au regard de la loi locale, était désormais habilité à « traiter » sur place les dossiers des pensionnaires demandeurs d’asile.
Objectif de cette déclaration : faire de l’île de Manus un centre à vocation « régionale », un label souhaité par l’Australie.
Le site de Manus devrait aussi être maintenu en tant que lieu de construction de nouveaux locaux, plus permanents et de capacité augmentée.
Un autre de ces camps extraterritoriaux, réactivé à la demande de l’Australie, se trouve sur l’île de Nauru.
Ces deux camps forment ce qu’il est convenu d’appeler la « Pacific Solution » en matière de répondre à l’immigration clandestine à destination de l’Australie.

Des dossiers d’actualité tels que la forte recrudescence de crimes sexuels, ou les exécutions sommaires de femmes accusées de sorcellerie, a aussi figuré en bonne place dans les entretiens.
Réagissant à une récente annonce faite par le gouvernement papou, qui souhaite réactiver la pratique de la peine de mort pour endiguer cette vague de crimes, M. Carr s’est prononcé contre cette peine, « en toutes circonstances ».
Au plan local, cette prise de position lui a valu des critiques, qui ont en substance constaté que Canberra ne prenait pas ce genre de position vis-à-vis d’autres pays pratiquant la peine capitale, comme les États-Unis.


Autre dossier évoqué par M. Carr : les îles Fidji et leur processus de retour à la démocratie, après le putsch de décembre 2006.
La Papouasie-Nouvelle-Guinée, en tant que membre du Groupe Mélanésien Fer de Lance (GMFL, qui comprend aussi Fidji, Vanuatu, les îles Salomon et le mouvement indépendantiste FLNKS de Nouvelle-Calédonie), adopte vis-à-vis de Fidji une posture « compréhensive » et « fraternelle ».
L’Australie, tout comme la Nouvelle-Zélande, se sont depuis fin 2006 positionné en fer de lance dans le camp de la condamnation catégorique de ce putsch mené par le Contre-amiral Bainimarama, qui dirige depuis le gouvernement de Fidji et annonce toujours des élections pour le dernier trimestre 2014.

pad

Rédigé par () le Mardi 7 Mai 2013 à 06:27 | Lu 527 fois