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Jean-Paul Théron candidat aux législatives


Tahiti, le 21 avril 2022 – Le Dr Jean-Paul Théron, qui avait défrayé la chronique en Polynésie pendant la crise Covid, a décidé d'annoncer jeudi sa candidature à la députation, annoncent nos confrères de Radio 1. Le médecin affirme se présenter "sans étiquette" contre la gestion d'Emmanuel Macron pour "m'exprimer et représenter tout un tas de gens qui ont des choses à dire mais qui ne vont pas pouvoir le faire".
 
Vous avez décidé de vous présenter aux législatives ?
 "Certains vont dire : 'taote se présente pour se montrer, c'est de la folie'. J'ai même des proches qui me disent que ce n'est pas raisonnable. Mais je pense que dans notre société, il y a des qualités qui dépassent l'intelligence, les notions de pondération, de diplomatie… C'est la notion de courage. Donc ma candidature n'est pas de l'héroïsme mais c'est (...) à la fois une décision de pouvoir travailler dans la tranquillité, la sérénité et la discrétion. Mais avec tout ce que j'ai vécu et ce que je sais, (...) si je ne disais rien, si je ne me manifestais pas dans cette période d'élection présidentielle fondamentale pour l'avenir des institutions, et même de la Constitution de la Ve République et de notre Pays, ce serait une forme de couardise, une forme de lâcheté. J'ai longuement réfléchi, je me suis rendu compte ces dernières semaines qu'il y avait des gens très courageux qui vont attaquer, et demander réparation par rapport à la gestion du Covid. (…) Le fait que je me présente n'est pas un évènement. C'est simplement que je souhaite m'exprimer et représenter tout un tas de gens qui ont des choses à dire mais qui ne vont pas pouvoir le faire. Je vais me présenter sans étiquette."
 

Si votre décision a été prise ces derniers jours, vous expliquez que votre réflexion existait déjà depuis plus longtemps ?
 "Ce n'est pas ma réflexion, ce sont des centaines de personnes qui m'ont dit qu'ils souhaitaient que je m'exprime en leur nom. Je ne me plie pas à leur demande, mais je me dis qu'il y a eu tant de souffrance, que l'on vient de vivre cinq ans épouvantables. On a une nation qui se prétend être la nation des droits de l'Homme, et qui a bafoué presque toutes les règles des libertés publiques, de la démocratie. À 48 heures de l'échéance présidentielle, après avoir reçu des dizaines de personne, je leur ai dit que la gestion de cette crise a été catastrophique (...) mais les gens qui nous dirigent, tout ce gouvernement Macronien n'ont pas entendu les appels. Ils ont refusé d'entendre qu'il y avait d'autres voies que le doliprane, l'obligation vaccinale, la réanimation, etc. Il fallait mobiliser tous les médecins, les familles et aussi les églises qui avaient leur rôle à jouer dans cette affaire."
 
Qu'est-ce qui vous a amené à la politique ?
"La gestion des affaires de la France par Emmanuel Macron (...) et puis cette espèce de soumission de notre gouvernement depuis deux ans à l'Etat. Une espèce de démarche et d'attitude servile envers l'Etat. Ici, on est autonome en matière sanitaire et le gouvernement a suivi exactement les erreurs que leur demandait de faire l'Etat. M. Sorain a pris le pouvoir et il a largement contribué à la première épidémie. Et en fait, le représentant de l'Etat est responsable de la première épidémie, car il y avait une erreur très grave de ne pas demander aux fonctionnaire d'Etat de rester dans notre Pays. Il a fait venir plusieurs centaines de fonctionnaires de France et qui nous ont amené le Covid (...). C'est Édouard Fritch qui a porté plainte contre moi, le président de ce pseudo-gouvernement qui n'avait aucun pouvoir pendant toute la pandémie a porté plainte contre un médecin engagé au quotidien 'H24' dans la lutte contre la pandémie et je peux le démontrer".
 
Pourquoi vous présenter à deux jours de cette "échéance présidentielle" ?
"Ce n'est pas un hasard. Hier, une première famille a décidé de porter plainte contre le CHPF pour euthanasie avec un pseudo accompagnement avec injection de produit facilitant la mort sans informer avec l'accord de la famille (...). On ne peut pas se taire. Parmi mon premier choix de décision, il y a le courage de ces familles qui s'investissent et qui me disent depuis des mois qu'est-ce qu'on peut faire ?"
 
Vous appelez donc à voter pour Marine Le Pen ?
"Ce n'est pas le but de ma candidature, car je ne suis pas Rassemblement National. J'ai plutôt voté contre eux. J'ai fait partie des gens qui ont milité plutôt pour l'écologie. Mais avant d'être une écologiste, je suis un admirateur de De Gaulle, de la résistance. Je suis une espèce de chrétien convaincu. Je considère que pardonner c'est important et dire la vérité c'est aussi important. (...). Personnellement, je voterai Le Pen, pas pour que le Rassemblement National dirige la France, mais je mettrais ma voix pour que Marine Le Pen soit Présidente de la République à la place d'Emmanuel Macron. Cela ne peut pas être pire que ce que nous avons vécu depuis cinq ans, quoiqu'en dise Edouard Fritch, ou Teva Rosfritsch et tous les élus panurgiens qui se disent que Macron va être réélu et donc votons pour le gagnant."
 
Vous avez contacté votre ami Oscar Temaru ?
 "Je l'ai appelé parce que je me devais de l'appeler. Et je savais qu'en me présentant, cela lui poserait au minimum de la peine. Pas de la colère, car je pense qu'Oscar m'aime bien et que son premier réflexe a été de se dire qu'il faudrait que je m'occupe un peu de moi et que je me protège. (…) J'ai toujours été libre. J'ai fait partie de l'UPLD, mais je ne suis pas un adhérent du tavini et Oscar Temaru sait que si j'avais été un adhérent du Tavini, j'aurais obéi à ses décisions."
 
Certains diront que c'est une revanche ?
"Mon premier parti politique est puisé dans le nouveau testament, c'est à dire les évangiles. Et pour moi, il y en a une essentielle. C'est celle de Luc, qui est un de mes mentors et un de mes maîtres à penser. Luc est un médecin et c'est le docteur du pardon. C'est lui l'inventeur, et scientifique, de la notion de pardon. Et l'évangile de Luc m'a porté toute mon enfance, mon adolescence et cela m'a fait comprendre beaucoup de choses (...). Si avec Edouard Fritch on s'était rencontré, je lui aurais expliqué comment éviter cette hécatombe et faire oeuvre de logique et de bon sens. Je ne lui en veux pas, mais je pense qu'il faut qu'il y ait des sanctions. Et le rôle du député, c'est un législateur. Je peux vous dire que je donnerais toute mon énergie pour qu'il y ait des lois au niveau de la République qui s'appliquent ici, avec des lois de Pays qui permettent d'éviter ce que nous avons vécu depuis plusieurs années. Alors aucune revanche. Par contre, il y a quelque chose qui est encore plus fort, dans l'esprit gaullien pendant la résistance, qui a été de dire non seul contre tous. Il y a un magnifique exemple de gestion des affaires publiques, d'exercice du pouvoir sans jamais se servir, et de lutter contre la convoitise et contre le profit."
 
Quel est votre programme, vous allez encore parler du Covid ?
 "Je serais candidat devant les électeurs de la première circonscription et je ferais connaitre mon programme en son temps. Mon programme immédiat, c'est d'appeler la population polynésienne à ne pas voter pour Macron. Je dis à ceux qui n'ont pas confiance mais qui m'écoutent, je leur dis que si vous voulez contribuer à ce que nous retrouvions une vie saine et digne dans notre pays mais aussi que la France retrouve sa dignité, donner une chance à Marine Le Pen. Elle sera présidente de la République je pense de manière plus honorable que l'a été Emmanuel Macron. Et donc ne votez pas pour Macron, ou sinon allez voter blanc. Dès ces élections finies, nous allons rentrer dans un cycle institutionnel et on parlera de mon programme qui sera très certainement teinté de mes convictions chrétiennes, de mes 50 ans de combat écologiques, et aussi très imprégnées des belles images que j'ai de mes mentors, de Gaulle, Pouvana'a a Oopa, Oscar Temaru, jean-Marius Raapoto, John Teariki, Francis Sandford, Michel Rocard, M. Dumont qui a été le père de l'écologie politique. Et il est possible que dans mon programme je sois demandeur d'une action démocratique référendaire qui interroge la population de notre Pays sur son avenir institutionnel et pas comme ils l'ont pris lâchement en Corse, où on décide à Paris".

Rédigé par Vaite Urarii Pambrun le Jeudi 21 Avril 2022 à 21:54 | Lu 2560 fois