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Jarry : "Sur les deux heures de spectacle, j'ai au moins 30 minutes d'impro"


PAPEETE, le 26 mars 2018 - Atypique, tel est le titre du spectacle de l'humoriste Jarry. Un spectacle qui raconte son histoire de recherche d'emplois. Fraîchement arrivé sur le territoire, Jarry annonce : "j'espère que les Polynésiens sont tactiles, car je descends voir le public !" Au cours de la soirée, il improvise, échange, diffuse des messages qui lui sont chers, partage ses valeurs et… choisit son prince.

Son univers "atypique" est à la croisée du stand-up et de la galerie de personnages. C'est un spectacle "fou" et… "atypique". Jarry explique : "je fais comme si on était tous, le public et moi, dans une salle d'attente à la recherche d'un emploi". Une recherche semée d'embûches, riche d'anecdotes et d'inattendus. Du poste de caissier chez Lidl à membre du GIGN en passant par majorette, il n'oublie rien.

Le spectacle dure deux heures. "Il y a au moins trente minutes d'improvisation avec la salle, enfin plutôt avec le public, je viens d'apprendre que ça sera dehors…. C'est une première!"

"J'aime que chaque spectacle soit unique", insiste-t-il. "Je prépare toujours des surprises. J'espère que les Polynésiens sont prêts. Et qu'ils sont tactiles, parce que je descends dans le public. Je choisis un prince charmant pendant la soirée."

Arrivé le 18 mars en Polynésie, il a aussitôt repris l'avion pour Nouméa où il a assuré trois représentations. Depuis ce week-end, il est au fenua, "une parenthèse enchantée". "Je suis sur un petit nuage", assure-t-il. "Tout ce qui se passe ici me tranquillise, comme si j'étais là où j'aurais dû être depuis un moment." Il profite de son temps libre pour s'imprégner de la Polynésie.

"Ce qui me touche ici, c'est la simplicité des gens, hommes et femmes. Dans la rue, on me fait la bise, il n'y a pas de chichi, on te prend comme tu es, que tu sois maniéré, gros, maigre, grand ou petit. Ce qui me parle car je suis sensible au jugement hâtif, d'ailleurs j'en parle dans mon spectacle."

Car au-delà des blagues et de l'effet de scène, Jarry porte un certain nombre de messages. "On est dans une société qui juge tout le monde, tout de suite. On est jugé en deux secondes sur ce qu'on renvoie. Si tu es gros on se dit que tu manges mal, par exemple. Alors que la personne, face à toi, souffre peut-être d'une maladie ? Tout cela m'agace car j'en ai moi-même beaucoup souffert. Quand j'ai commencé on me disait tu fais la folle, tu es trop gay, tu ne vas pas y arriver. Bilan, j'ai fait 200 dates, de nombreuses émissions de télé, des films."

Il rapporte à ce propos les réponses des plus jeunes concernant leur avenir : "j'entends, je veux faire ça, mais je n'y arriverais jamais. L'important ce n'est pas le but c'est tout ce que tu construis autour, avant. Moi je voulais être à la Comédie française. Je considérais le one man show comme le low cost du théâtre et finalement, c'est ce que je fais. Et j'en suis heureux." Fier de son parcours, Jarry semble vouloir donner l'exemple et encourager le plus grand nombre à s'accrocher et dépasser les premières impressions.

"J'ai testé un certain nombre de métiers et j'ai été en difficulté là où je pensais être à l'aise. À l'inverse, j'ai réussis là où je pensais avoir du mal à m'en sortir! Ce qui a déconstruit chez moi un certain nombre de schémas. Il ne faut pas se fier aux apparences et, même si on a un but, il faut voir sur son chemin les gens qui peuvent changer votre vie."

Après la Polynésie il ira présenter Atypique à l'île de la Réunion, à San Francisco, Québec. Puis il se lancera dans l'écriture de son prochain spectacle qu'il présentera en janvier 2019. "J'ai le thème : les femmes. Je trouve qu'on leur tape un peu trop souvent dessus, je voudrais prendre le contrepied. Et si on se moquait des hommes un peu?" Son séjour en Océanie est une nouvelle source d'inspiration. "En Nouvelle-Calédonie les gens sont incroyablement francs, en Polynésie, on a l'impression de les connaître depuis toujours avec cet accueil si chaleureux.." Des sketches se dessinent.

Pratique

Le vendredi 30 mars à 19 heures au motu de l'Intercontinental.
À partir de 6 500 Fcfp.


Rédigé par Delphine Barrais le Lundi 26 Mars 2018 à 13:43 | Lu 1762 fois