Tahiti Infos

James Norman Hall, un siècle au fenua


TAHITI, le 9 août 2022- Lundi soir, les familles de James Norman Hall et de Charles Nordhoff étaient réunies à Arue dans la maison musée James Norman Hall pour honorer le centenaire de l’arrivée de l’illustre auteur à Tahiti, les 20 ans de l’ouverture du musée et la vie de sa fille Nancy Ella Hall Rugters.

Vous vous demandez peut-être qui sont ces popa'ā devant vous ?”, a interrogé Kate Hall, petite-fille de James Norman Hall dans son discours d’introduction, lundi soir, à Arue. Devant elle, se trouvaient un parterre d’invités dont les familles de James Norman Hall et de Charles Nordhoff, réunies dans la maison-musée. “Nous sommes les enfants de James Norman Hall et nous sommes honorés et très émus de venir partager cette soirée avec vous. Et malgré la peau claire de la plupart d’entre nous, nous sommes aussi les descendants d’une longue lignée de vaillantes femmes tahitiennes des familles Winchester et Richmond.”

Kate Hall a poursuivi : “Nous célébrons ce soir le centenaire de l’arrivée de notre grand-père en Polynésie et les vingt ans de ce musée. Nous célébrons aussi la vie de ma tante Nancy Ella Hall Rugters, la fille de James Norman Hall qui nous a quittés il y a deux ans. C’est grâce à sa détermination et à celle de son mari Nick Rugters et de leurs fils Jamie que cette maison vous accueille ce soir.

Kate Hall
Kate Hall
Planning bousculé

James Norman Hall (Iowa 1887- Tahiti 1951) est surtout connu pour sa trilogie des Révoltés de la Bounty écrite avec Charles Nordhoff. Seul, il a signé 17 romans. En vacances au Royaume-Uni pendant l’été 1914, il s’est engagé dans l’armée britannique dès le début du conflit. Quand les États-Unis entrèrent en guerre, il était pilote et rejoignit l’U.S Air Service. Il fut blessé au combat en Europe en 1917, abattu en vol en 1918 et retenu prisonnier en Allemagne jusqu’à l’armistice.

Ses premiers écrits furent publiés en 1916, ils racontent son expérience de la guerre. Après l’armistice, il continua, avec Charles Nordhoff. Ensemble, ils s’installèrent à Tahiti en 1920 pour écrire sur le Pacifique sud. La célébration du centenaire de son arrivée en Polynésie aurait dû avoir lieu en 2020, elle a été retardée à cause du Covid. Reportée, elle a coïncidé avec la célébration de l’ouverture de la maison musée (janvier 2002).

Denis Meslin
Denis Meslin
Construite dans les années 30, la maison a été entièrement restaurée et a retrouvé son ameublement d’origine en bois précieux, ses livres et objets de décoration pour restituer au visiteur l’univers intime du foyer de l’écrivain. Elle a obtenu le label “Maison des illustres” en reconnaissance de son intérêt patrimonial et culturel. Créé en 2011, ce label signale les lieux dont la vocation est de conserver et transmettre la mémoire des femmes et des hommes qui se sont illustrés dans l’histoire politique, sociale et culturelle de la France (Pierre Loti, Honoré de Balzac, Molière, Jean de la Fontaine, George Sand…). Il est attribué par le ministère de la Culture pour une durée de 5 ans renouvelable.

Entretenir la mémoire

Denis Meslin, un ami de Conrad L. Hall (lire aussi cet article, le fils de James Norman Hall, directeur de la photographie ayant reçu trois Oscar, est vice-président du musée. La présidence étant assurée par Kate Hall. Il explique que le jardin de la maison a été rénovée et la restauration séparée. Un projet de roulotte avec le restaurant Hei est à l’étude. Il tient à faire vivre les lieux pour entretenir la mémoire de “cet écrivain extraordinaire et très moderne”. Des conférences sont organisées ainsi que des projections de film dans l’esprit ciné-club.

Il espère que les œuvres de James Norman Hall seront étudiées un jour par les élèves du fenua qu’il aimerait pouvoir faire venir au musée. Les touristes et visiteurs du territoire restent les bienvenus. “Les tour-opérateurs apprécient particulièrement le site et la possibilité de voir une maison du siècle dernier restée comme à l’époque. C’est un lieu historique à préserver.”



Contact

FB : Maison James Norman Hall Tahiti

Rédigé par Delphine Barrais le Mardi 9 Août 2022 à 17:00 | Lu 2460 fois