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JOURNEE MONDIALE DE LUTTE CONTRE LE TABAC

L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a institué la Journée mondiale sans tabac en 1987 pour mieux faire connaître, partout dans le monde, l’épidémie de tabagisme et ses effets mortels. Cette journée mondiale est axée sur les dangers du tabac pour la santé. Le tabagisme provoque actuellement la mort d’un adulte sur dix sur la planète. C'est la deuxième cause de décès au niveau mondial.


Les chiffres concernant le tabac en Polynésie française

JOURNEE MONDIALE DE LUTTE CONTRE LE TABAC
La Polynésie française n’est pas épargnée par les problèmes d’addiction dont le tabagisme. Les différentes études réalisées montrent une prévalence élevée du tabagisme en Polynésie. En effet, environ 40% de la population âgée de plus de 16 ans sont fumeurs et 47% des jeunes scolarisés de 10 à 20 ans ont expérimenté au moins une fois la cigarette. Ce tabagisme est particulièrement précoce puisque l’âge moyen de la première cigarette se situe autour de 12 ans
La consommation moyenne de tabac en 2009 est de 1,37 kg par habitant de plus 15ans (en 2008 , elle se situait à 1,41kg).
Par ailleurs, le tabac est responsable d’une centaine de décès par an en Polynésie française, soit 10% de l’ensemble des décès enregistrés.

Le tabac et les maladies respiratoires

L’appareil respiratoire ( trachée , bronches et poumons ) est le premier organe touché par le tabagisme.
Parmi les causes de décès imputables au tabac, les cancers du poumon occupent une place importante. Ils représentent la première cause de mortalité par cancer chez l’homme en Polynésie française et la deuxième chez la femme. Les affections respiratoires chroniques telles que la bronchite chronique obstructive et l’emphysème touchent près de 40% des fumeurs et génèrent un handicap respiratoire qui est un calvaire quotidien d’inconfort, de gêne respiratoire, de toux incessante, de dégradation physique. Au stade terminal de l’insuffisance respiratoire oxygénodépendante, 300 patients nécessitent aujourd’hui en Polynésie, l’assistance d’un extracteur d’oxygène à domicile pour vivre . Le tabac soit par exposition passive, soit par consommation active, est aussi un facteur aggravant majeur de l’asthme présent chez environ 20% de la population d’enfants et d’adolescents en Polynésie.

Le Tabac et les maladies cardio-vasculaires

Le rôle délétère du tabac sur le système cardio-vasculaire est incontestable. Toutes les études épidémiologiques le prouvent: il entraîne une augmentation de la morbidité et de la mortalité cardio-vasculaire qui dépend de la dose et de la durée d'exposition, mais qui peut apparaître très tôt chez des sujets qui ont d'autres facteurs de risque: surpoids, hypertension, dyslipidémie, diabète et bien sûr plus particulièrement chez des patients ayant des antécédents cardio-vasculaires. Le tabac semble avoir une toxicité accrue chez les femmes et en particulier lors de l'association avec des oestro-progestatifs. Il est particulièrement toxique chez les femmes enceintes et peut entraîner des modifications vasculaires chez l'enfant à court et à moyen terme. Si le tabagisme passif n'a pas les effets du tabagisme actif, il élève néanmoins le risque cardio-vasculaire de façon suffisamment significative pour soustraire au maximum les non-fumeurs à l'exposition au tabac. Le tabac accélère la progression de l'athérosclérose en altérant la dysfonction endothéliale et en modifiant le métabolisme des lipides vers un profil athérogène. Il favorise par ailleurs un état prothrombotique qui augmente encore le risque.

Le programme polynésien de lutte contre le tabac

La Polynésie française s’est engagée dans cette lutte en menant depuis des années des actions de prévention qui ont permis la baisse de la consommation de tabac au niveau du pays. Afin de renforcer et mieux coordonner ces actions, la Direction de la Santé a élaboré en 2003 un programme de lutte contre le tabac pour la période 2004-2009. Ce programme, prioritairement dirigé vers les jeunes, les fumeurs et les femmes enceintes, a pour objectifs :

- de réduire la prévalence du tabagisme,
- de retarder l’âge de la première cigarette,
- de réduire le tabagisme passif dans les lieux publics, en milieu professionnel
et à domicile.

Les stratégies d’intervention du programme sont celles définies par l’OMS et qui sont d’ordre multisectoriel, à savoir :

- l’information, la sensibilisation et l’éducation de la population,
- la formation des professionnels et des relais intervenant dans la lutte anti-tabac,
- l’accompagnement des fumeurs dans leur démarche d’arrêt,
- la limitation de l’accès aux produits du tabac, par l’adoption de mesures réglementaires
- la protection de la population contre la fumée du tabac,
- l’évaluation des actions.




Rédigé par communiqué le Lundi 31 Mai 2010 à 12:07 | Lu 1479 fois