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J-P Laflaquière à Air Tahiti : entre "fausse information" et enthousiasme présidentiel


Le président de Polynésie française Gaston Flosse en conférence de presse sur les 100 jours de son gouvernement.
Le président de Polynésie française Gaston Flosse en conférence de presse sur les 100 jours de son gouvernement.
PAPEETE, mercredi 11 septembre 2013. A la fin du mois d’août dernier, la rumeur d’un possible recrutement de l’ex haut commissaire Jean-Pierre Laflaquière à la direction de la compagnie aérienne locale Air Tahiti avait fait grand bruit. Même si quelques jours plus tard, le porte-parole du gouvernement Marcel Tuihani essayait d’éteindre cet incendie médiatique en déclarant qu’aucune décision définitive n’était prise, cette envie «présidentielle» de recrutement de l’ancien haut fonctionnaire d’Etat en avait choqué plus d’un. On croyait, depuis, l’affaire close, remisée aux oubliettes.

Interrogé ce mercredi à ce sujet en conférence de presse sur les 100 jours du gouvernement, le ministre du tourisme Geffry Salmon a d’ailleurs, de nouveau, balayé ce dossier comme un épiphénomène médiatique. «C’était une fausse information donnée au détour d’une conversation des ministres. Les choses ne sont pas telles que vous les avez annoncées» a répondu le ministre du tourisme à la presse.

Mais aussitôt après cette déclaration que l’on pensait finale sur ce dossier, le président Gaston Flosse a repris la parole et a tenu un tout autre langage. «A propos de M. Laflaquière, s’il était candidat comme P-dg d’Air Tahiti, moi je voterais des deux mains car les choses ne marchent pas bien dans cette compagnie (…) Cette maison a besoin d’un bon chef d’entreprise et M. Laflaquière, je le vois bien à la tête d’Air Tahiti. Et même s’il revenait, je lui aurais proposé de prendre la direction d’Air Tahiti Nui. Nous en avons discuté ensemble, mais il ne peut pas diriger une société d’économie mixte dans laquelle le territoire a des parts majoritaires, et puis il ne veut pas gêner son successeur (…) M. Laflaquière comme haut-commissaire, il a été un de ceux que j’ai beaucoup, beaucoup apprécié et il a travaillé pour notre pays».

Quelques minutes plus tard, le président Gaston Flosse explique que les différentes propositions faites jusqu’ici au sujet de la direction d’Air Tahiti ont toutes «été rejetées par le Conseil d’administration (…) Je ne peux pas imposer la candidature de M. Laflaquière puisque nous ne représentons que 13,5 % de l’actionnariat d’Air Tahiti. Nous avions fait des propositions au moment où Christian Vernaudon quittait la direction d’Air Tahiti mais Geffry Salmon a été renvoyé dans ses 18 mètres. Nous n’avons aucun moyen d’imposer tel ou tel» finit-il par admettre.

A la différence de la compagnie Air Tahiti Nui qui est une société d’économie mixte détenue majoritairement par le Pays, Air Tahiti est une société anonyme privée au sein de laquelle le territoire ne dispose que d’une partie minoritaire du capital (même si elle assure une mission de service public).

Pourtant Gaston Flosse persiste et signe «nous pouvons dire que le choix de M. Laflaquière serait un excellent choix» rappelant que la compagnie aérienne domestique est une grosse entreprise du territoire qui fait vivre «plus d’un millier de familles».

Rédigé par Mireille Loubet le Mercredi 11 Septembre 2013 à 15:15 | Lu 2549 fois