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J-C Bouissou à la rencontre des associations de Moorea pour l'aménagement de l'île


Moorea, le 19 décembre 2021 - Jean-Christophe Bouissou, a rencontré samedi matin des associations de Moorea à Papetoai qui s’étaient manifestées contre certains projets immobiliers notamment. L’objectif pour le vice-président du Pays était de s’expliquer sur la mise en place de zones prioritaires à Moorea, qui a tant fait polémique.

Une rencontre entre Jean Christophe Buissou, vice-président du Pays et ministre du Logement et de  l’Aménagement, et des représentants de quelques associations et collectifs de Moorea, dont le Cascem et l’association PGEM, a eu lieu samedi matin à l’école bioclimatique de Papetoai.  Lors de cette rencontre,  le vice-président a fait un exposé sur les contours des zones prioritaires d’aménagement et de développement durable multisites (ZDP) de la commune de Moorea Maiao et a aussi tenu à aborder avec les associations les questions relevant de la constitution de ces zones de développements prioritaires et sur le PGEM (Plan de Gestion de l’Espace Maritime). 

​Régler les différends

 
L’objectif du vice-président était aussi de faire une mise au point quant aux griefs adressés par les collectifs de l’île sœur à l’encontre du gouvernement. "Si on ne se rencontre pas aujourd’hui, on va continuer à entendre des accusations de la part de telle ou telle personne. C’est mieux qu’on se rencontre en personne", a expliqué Jean-Christophe Bouissou. Dans son exposé, il a également présenté plusieurs projets de logements sociaux. Par la suite, plusieurs sujets ont été abordés pour tenter de régler les différends qui opposent les différentes parties notamment concernant la modification du rapport final du PGEM révisé par le gouvernement, la composition du comité d’orientation stratégique entre le gouvernement, la commune, les associations ou encore les  grands projets des investisseurs privés qui inquiètent une partie de la population. 

​Jean-Christophe Bouissou, vice-président du Pays : "Il ne faut pas mettre tout sur le dos du gouvernement"


"Nous n’allons pas imposer de projet  à Moorea. Le projet de la ZDP sera le projet souhaité avec les partenaires comme les associations, le maire et les maires délégués. C’est justement en discutant qu’on ne fait pas les mêmes erreurs.
Il ne faut pas mettre tout sur le dos du gouvernement. On veut interdire les investisseurs locaux dans une zone dont le PGA prévoit déjà la construction d’un hôtel. Il faut être logique. Qui a voté le PGA ? C’est la commune de Moorea-Maiao. Qui a voté pour le maire de Moorea ? C’est bien la population de Moorea. Cette rencontre n’est pas une opération de séduction, c’est le travail normal du gouvernement de mener une consultation. Ils (les associations) ne m’ont jamais transmis de courrier de demande de rencontre. J’avais déjà rencontré quelques représentants d’associations, mais j’ai l’impression qu’ils n’ont peut-être pas transmis l’information. Je le fais aujourd’hui pour le compte du gouvernement avec plaisir. On ne vient pas pour imposer des projets."

Rahiti Buchin, membre du Cascem : "Qu’on s’occupe d’abord des habitants de l’île"


"On remercie le vice-président pour l’invitation à cette réunion. On est satisfait et on soutient les  projets d’habitation sociale que l’on nous a présentés.  C’est ce que nous voulions, qu’on s’occupe d’abord des habitants de l’île. Le gouvernement veut mettre en place un comité d’orientation stratégique pour mener les discussions sur les projets et prendre en compte l’avis de la population
Si on suit la proposition d’organisation de ce comité (avec des membres du gouvernement, de la municipalité de Moorea et des associations), la population est en fait minoritaire. On souhaite qu’on ait plus de représentants.
 
Ce qui nous interroge vraiment, ce sont les ébauches de projet qui ont été faites. Ce sont essentiellement encore des constructions, des centralités, des structures de commerces et ainsi de suite.  Je pense qu’on a bien assez de commerces à Moorea. On souhaite par contre mettre vraiment en avant les points forts de Moorea, ce qui attire actuellement toutes les personnes qui viennent en week-end sur Moorea. C’est ce qui attire aussi les touristes. Le covid nous a montré comment nous étions dépendants de l’extérieur, notamment pour l’alimentation, et on a rien vu dans la présentation de ce matin ce qui allait réduire cette dépendance. Il faut vraiment qu’on développe nos fa’a’apu pour que Moorea puisse être, dans 20 ans, indépendant au niveau de tout ce qui est produit maraicher. »

​Alain Bonno, membre du Cascem et de l’association des habitants de Temae : "On ne veut pas d’un Tahiti bis"


"La chose positive, c’est qu’il y a eu débat, présentation d’un projet d’urbanisation ou de zone de développement prioritaire. Il y a quand même beaucoup de projets qui nous paraissent démesurés, notamment sur la "centralité".  Il s’agit grosso modo de faire une ville qui fasse le pont entre Vaiare et le quai de Temae. L’idée est de faire un développement d’urbanisme. Mais est-ce que déjà les gens de Moorea sont d’accord ? C’est intéressant de savoir. Une chose est certaine, on ne veut pas d’un Tahiti bis. Si les gens viennent aujourd’hui, c’est bien parce que c’est différent de Papeete.
 
On a aussi la question de l’accès au logement de Moorea et l’accès à la propriété. Il faut en discuter pour que ça soit quelque chose de réfléchi, qui soit pérenne et durable.  Pour le reste, on attend de voir si on va être insérés, intégrés dans le fameux comité d’orientation stratégique avec une composante de maires délégués, de personnes du gouvernement et des associations sauf que ces dernières sont minoritaires, mais comme le ministre a dit, le but est d’arriver à une concertation. Notre but est de donner notre analyse, notre approche des choses, de dire surtout que les projets tels qu’ils ont été conçus par le passé ne nous intéressent plus et qu’on veut un développement sur une économie verte et bleue."

Rédigé par Toatane Rurua le Dimanche 19 Décembre 2021 à 10:04 | Lu 1971 fois