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Internet mobile, don de congés... des pistes pour les évasans


De gauche à droite : Jules Ienfa, Marcel Tuihani et Armelle Merceron.
De gauche à droite : Jules Ienfa, Marcel Tuihani et Armelle Merceron.
Papeete, le 10 avril 2018 - La mission d'information destinée à faire un état des lieux des prises en charge des Polynésiens lors des évacuations sanitaires à l'international a présenté hier 29 préconisations, allant de la fourniture d'un kit de départ aux personnes les moins autonomes, à la traduction de guides en tahitien, en passant par la souscription d’un abonnement téléphonique avec internet mobile...

"Les conditions dans lesquelles se déroulent les évasans internationales sont fondamentales. Elles sont au moins pour 50% dans la réussite d'une évacuation sanitaire", souligne Armelle Merceron, présidente de la mission d'information, lors de la présentation du rapport sur la prise en charge humaine et sociale des bénéficiaires d'évasans vers la France ou la Nouvelle-Zélande. Cette mission, une première pour l'assemblée de la Polynésie française, a été réalisée à la demande de son président, Marcel Tuihani. Entre octobre 2017 et février 2018, les membres de la mission ont procédé à un long travail de documentation et d'investigation, interviewant les principaux acteurs du dispositif, ainsi qu'une centaine de patients et leurs accompagnateurs via une consultation populaire. De la CPS chargée par l'assemblée des évasans, à Europ assistance qui est conventionnée par la Caisse pour assurer le transport, en passant par les associations, les professionnels de santé ou encore les parlementaires polynésiens de tout bord, la mission a réalisé un véritable état des lieux.

DES PRÉCONISATIONS SOUVENT SIMPLES ET PEU COÛTEUSES

Le rapport présenté par Armelle Merceron et Jules Ienfa, le vice-président de la mission, propose 29 axes pour améliorer l'organisation du dispositif des évasans, afin que chaque Polynésien puisse bénéficier de la meilleure prise en charge possible. "L'évasan fait partie intégrante de l'offre de soins proposée aux Polynésiens, elle fait partie du service public", tient à préciser la présidente.
En 2016, 675 Polynésiens ont été évasanés, 465 sont partis vers la France et 210 en Nouvelle-Zélande, pour un coût avoisinant les 4 milliards de francs, frais médicaux compris. Malgré de nouvelles offres de soins au fenua, comme la radiothérapie et la greffe rénale, le nombre d'évasans ne devrait pas baisser pour autant, en raison de la démographie et de l'état de santé général des Polynésiens. Par ailleurs, la Nouvelle-Zélande prenant déjà en charge de nombreux patients des pays de la zone Pacifique, ainsi que ses propres ressortissants, ne peut procéder à davantage d'évasans de Polynésiens.
Plus de 15 ans après sa mise en place instaurée en 2001, l'organisation du dispositif des évasans internationales méritait donc que l'on se penche dessus. "Les préconisations que nous soumettons sont souvent simples et peu coûteuses à réaliser. Nous proposons par exemple de prévoir une consultation par un psychologue au bénéfice du patient et de son accompagnateur avant le départ, de prévoir le don de congés, de mettre en place un congé parental pour que le parent puisse suivre son enfant malade sans risquer de perdre son emploi..." détaille avec bon sens la présidente. "J'espère que ce rapport servira de feuille de route pour les prochains représentants et qu'il sera le premier d'une longue série".

Le rapport est consultable sur le site www.assemblee.pf

le Mardi 10 Avril 2018 à 16:32 | Lu 1394 fois