Oradour-sur-Glane, France | AFP | samedi 22/08/2020 - Des tags négationnistes à l'entrée des ruines du village martyr d'Oradour-sur-Glane (Haute-Vienne) ont provoqué samedi l'indignation jusqu'au plus haut sommet de l'Etat, Emmanuel Macron promettant que "tout sera fait" pour retrouver leurs auteurs.
Les inscriptions ont été découvertes "vendredi à l'ouverture" sur le centre de la mémoire de ce village où, le 10 juin 1944, la division SS Das Reich a tué 642 villageois, a indiqué le président du centre, Fabrice Escure, à l'AFP. "C'est l'indignation générale", affirme-t-il.
Sur la façade du centre, le mot "martyr" a été rayé à la peinture blanche, une bâche bleue couvrant le reste de l'inscription.
"Qu'on barre le mot martyr, qu'on mette +menteur+ et le nom d'un révisionniste à la place, vous comprenez que nous sommes choqués", a ajouté le maire d'Oradour-sur-Glane, Philippe Lacroix.
Une plainte a été déposée samedi matin, a fait savoir Fabrice Escure et une enquête est en cours.
Le 10 juin 1944, les Allemands avaient rassemblé les hommes dans les granges du village, les avaient fusillés puis avaient regroupé femmes et enfants dans l’église avant d'y mettre le feu.
Le président Emmanuel Macron a promis samedi que "tout sera fait pour que les auteurs de cet acte soient traduits en justice". Le chef de l'Etat "condamne avec la plus grande fermeté cet acte inqualifiable", a communiqué l'Elysée.
"Souiller ce lieu de recueillement, c'est aussi salir la mémoire de nos martyrs", regrettait vendredi soir le Premier ministre Jean Castex.
Le ministre délégué aux Transports Jean-Baptiste Djebbari, ancien député de la deuxième circonscription de Haute-Vienne, s'est rendu sur place. "Le procureur (...) a mobilisé des services importants", a-t-il assuré devant la presse.
L'office central de lutte contre les crimes contre l'humanité est saisi avec la brigade de recherche de Saint Junien et la section de recherche de Limoges, selon une source proche du dossier.
Un cran "franchi"
Si des vidéos négationnistes ont déjà circulé concernant Oradour-sur-Glane, de telles inscriptions n'avaient jamais été vues, ont affirmé les autorités locales.
"Il y a toujours une tentation de revisiter l'histoire", mais "les tags révisionnistes, ça n'a jamais été le cas", a fait savoir le maire.
"Ce coup-ci, on a l'impression d'avoir franchi un cran", a déploré de son côté le président du centre de la mémoire.
"Ce qui me choque c’est que l’on ne prenne pas conscience que des enfants et des femmes ont disparu dans des douleurs atroces", a réagi Robert Hebras, 95 ans, dernier rescapé du massacre, auprès d'un correspondant de l'AFP.
"A Oradour, on se rend compte de ce qu’il s’est passé, comment les gens ont été froidement exécutés et brûlés. Ce que je crains, c’est que tout le monde parle d’Oradour durant 48 heures et puis qu’on arrête, qu’on oublie", a-t-il poursuivi.
Pour l'instant, le centre reçoit "des messages de soutien de partout, ça montre que le devoir de mémoire est ancré", se consolait Fabrice Escure.
Les réactions de la classe politique sont unanimes. Le chef de file de La France insoumise Jean-Luc Mélenchon s'est dit "écoeuré par la profanation". "Ni oubli ni pardon", ajoute-t-il sur Twitter.
Le secrétaire national du Parti communiste Fabien Roussel est "indigné et révulsé".
Le président PS de Nouvelle-Aquitaine, Alain Rousset, parle d'actes "indignes et lâches" dans un communiqué de presse.
A droite, le député LR Eric Ciotti appelle "à ne pas banaliser de tels actes et à renforcer la transmission de cette mémoire", sur Twitter.
A l'extrême-droite, pour Marine Le Pen, "il serait temps de mettre un bon coup de vis pour stopper cette recrudescence d’actes qui heurtent profondément".
Le centre de la mémoire, qui guide les visiteurs dans les ruines du village martyr - environ 300.000 personnes chaque année - et explique le contexte du massacre, est resté ouvert samedi.
Reste à présent à remettre la façade en état "rapidement, sans abîmer la structure", a conclu Fabrice Escure.
Les inscriptions ont été découvertes "vendredi à l'ouverture" sur le centre de la mémoire de ce village où, le 10 juin 1944, la division SS Das Reich a tué 642 villageois, a indiqué le président du centre, Fabrice Escure, à l'AFP. "C'est l'indignation générale", affirme-t-il.
Sur la façade du centre, le mot "martyr" a été rayé à la peinture blanche, une bâche bleue couvrant le reste de l'inscription.
"Qu'on barre le mot martyr, qu'on mette +menteur+ et le nom d'un révisionniste à la place, vous comprenez que nous sommes choqués", a ajouté le maire d'Oradour-sur-Glane, Philippe Lacroix.
Une plainte a été déposée samedi matin, a fait savoir Fabrice Escure et une enquête est en cours.
Le 10 juin 1944, les Allemands avaient rassemblé les hommes dans les granges du village, les avaient fusillés puis avaient regroupé femmes et enfants dans l’église avant d'y mettre le feu.
Le président Emmanuel Macron a promis samedi que "tout sera fait pour que les auteurs de cet acte soient traduits en justice". Le chef de l'Etat "condamne avec la plus grande fermeté cet acte inqualifiable", a communiqué l'Elysée.
"Souiller ce lieu de recueillement, c'est aussi salir la mémoire de nos martyrs", regrettait vendredi soir le Premier ministre Jean Castex.
Le ministre délégué aux Transports Jean-Baptiste Djebbari, ancien député de la deuxième circonscription de Haute-Vienne, s'est rendu sur place. "Le procureur (...) a mobilisé des services importants", a-t-il assuré devant la presse.
L'office central de lutte contre les crimes contre l'humanité est saisi avec la brigade de recherche de Saint Junien et la section de recherche de Limoges, selon une source proche du dossier.
Un cran "franchi"
Si des vidéos négationnistes ont déjà circulé concernant Oradour-sur-Glane, de telles inscriptions n'avaient jamais été vues, ont affirmé les autorités locales.
"Il y a toujours une tentation de revisiter l'histoire", mais "les tags révisionnistes, ça n'a jamais été le cas", a fait savoir le maire.
"Ce coup-ci, on a l'impression d'avoir franchi un cran", a déploré de son côté le président du centre de la mémoire.
"Ce qui me choque c’est que l’on ne prenne pas conscience que des enfants et des femmes ont disparu dans des douleurs atroces", a réagi Robert Hebras, 95 ans, dernier rescapé du massacre, auprès d'un correspondant de l'AFP.
"A Oradour, on se rend compte de ce qu’il s’est passé, comment les gens ont été froidement exécutés et brûlés. Ce que je crains, c’est que tout le monde parle d’Oradour durant 48 heures et puis qu’on arrête, qu’on oublie", a-t-il poursuivi.
Pour l'instant, le centre reçoit "des messages de soutien de partout, ça montre que le devoir de mémoire est ancré", se consolait Fabrice Escure.
Les réactions de la classe politique sont unanimes. Le chef de file de La France insoumise Jean-Luc Mélenchon s'est dit "écoeuré par la profanation". "Ni oubli ni pardon", ajoute-t-il sur Twitter.
Le secrétaire national du Parti communiste Fabien Roussel est "indigné et révulsé".
Le président PS de Nouvelle-Aquitaine, Alain Rousset, parle d'actes "indignes et lâches" dans un communiqué de presse.
A droite, le député LR Eric Ciotti appelle "à ne pas banaliser de tels actes et à renforcer la transmission de cette mémoire", sur Twitter.
A l'extrême-droite, pour Marine Le Pen, "il serait temps de mettre un bon coup de vis pour stopper cette recrudescence d’actes qui heurtent profondément".
Le centre de la mémoire, qui guide les visiteurs dans les ruines du village martyr - environ 300.000 personnes chaque année - et explique le contexte du massacre, est resté ouvert samedi.
Reste à présent à remettre la façade en état "rapidement, sans abîmer la structure", a conclu Fabrice Escure.