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Îles Salomon : reprise des abattages de dauphins


HONIARA, mercredi 19 février 2014 (Flash d’Océanie) – Une tribu des îles Salomon a mené fin janvier 2014 une nouvelle vague de chasse, de capture et d’battage de dauphins, malgré la signature, ces dernières années, d’un accord avec une organisation non gouvernementale de protection de ces mammifères.
Au cours des derniers jours de janvier, ce seraient ainsi pas moins de 350 individus qui auraient été massacrés, rapporte mardi le quotidien Solomon Star, qui souligne aussi la venue, pour le tournage d’un documentaire, de la chaîne Al-jazeera.
Comme pour les précédentes tueries, c’est au village de Fanalei, sur l’île de Malaïta (îles Salomon), que les faits rapportés ont eu lieu, malgré le fait que cette communauté ait signé, il y a quelques années, un accord avec l’ONG américaine Earth Island Institute (EII).

Ce programme prévoyait l’arrêt de ces activités.
En échange, sous forme de compensation incitative, l’ONG promettait de verser des sommes censées financer des microprojets.
Objectif de ce programme : encourager les villageois à ne plus tuer les dauphins, mais à se tourner vers d’autres formes d’activités.
Mais depuis la fin 2012, un groupe au sen de cette communauté, censé recevoir ces sommes, a affirmé ne jamais avoir vu les montants annoncés par EII.
Il a alors menacé de reprendre l’activité traditionnelle de chasse aux dauphins, activité que ces villageois revendiquent comme faisant partie intégrante de leur culture traditionnelle.
La viande et les dents des dauphins (utilisées dans la confection de monnaie coutumière) ont ensuite été redistribués à la communauté, qui annonce néanmoins une nouvelle campagne d’abattage au cours des semaines à venir.

L’ONG, pour sa part, plaidait alors pour la thèse du malentendu, tout en laissant entendre que certaines des sommes auraient pu être détournées au sein même de la communauté.

Mi-janvier 2013, les tensions franchissaient un nouveau cap et le groupe de villageois mécontent a décidé de rompre son contrat avec l’ONG et de mettre ses menaces à exécution.
En plusieurs vagues, la capture et la mise à mort des dauphins aurait fait un total de près d’un millier de victimes au cours de l’année 2013.

Dauphins otages

Les porte-parole de ce groupe rebelle affirmaient alors, sur le ton de la vengeance et de la menace, qu’ils continueraient à exercer ce qu’ils considèrent comme leur droit traditionnel à la chasse aux dauphins tant que la totalité des sommes promises ne leur aurait pas été versée.
Au cours d’un premier incident, début octobre 2012, sept mammifères appartenant à un groupe de dix dauphins avaient été sauvés de justesse d’une mort quasi-certaine après que l’ONG EII avait finalement accepté de payer in extremis une somme de dix mille dollars salomonais (environ 1.300 dollars US), soit la moitié de ce que les villageois demandaient pour « frais supplémentaires » d’entretien des dauphins.
Les trois autres dauphins sous la garde des villageois étaient morts de déshydratation et de faim.
Lawrence Makili, directeur local de l’ONG, prévoyait déjà que ce précédent ouvrait la porte à tous les abus, en plaçant les mammifères non plus en situation de protégés, mais d’otages.
Dans cette région des îles Salomon, la chasse aux dauphins se fait de manière périodique et certaines parties des animaux, comme les dents, servent aussi à confectionner de la monnaie traditionnelle.
Les îles Salomon, ces dernières années, ont aussi été pointées du doigt dans des affaires d’exportation de dauphins vivants pour alimenter un trafic ayant pour plaque tournante asiatique Singapour.

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Rédigé par PAD le Mercredi 19 Février 2014 à 06:10 | Lu 4965 fois