Tahiti, le 7 juin 2022 - Le Bataillon du Pacifique est entré dans l’histoire avec les honneurs à Bir Hakeim en juin 1942. Sous la plume de Jean-Christophe Shigetomi, Tahiti Infos se propose de relater les dures heures de ces combattants héroïques. Aujourd’hui, comment au sud-est du camp de Bir Hakeim le bataillon du Pacifique résiste aux assauts de l’Afrika Korps, les 6 et 7 juin 1942.
Depuis cinq jours maintenant, en ce 6 juin 1942, la résistance de Bir Hakeim stoppe l’avancée des troupes du général Rommel dans la vaste offensive de l’Afrika Korps en direction d’El-Alamein avec la prise d’Alexandrie et du Caire comme objectif. Dès le lever du jour, le général Rommel, le Renard du désert envoie la 15e division de Panzer sur le camp retranché des Alliés, pour soutenir la division italienne Trieste, vacillante, et la 90e division légère allemande qui ne parvient pas à briser les points de résistance solidement défendus par les forces françaises du général Pierre Koenig.
Depuis cinq jours maintenant, en ce 6 juin 1942, la résistance de Bir Hakeim stoppe l’avancée des troupes du général Rommel dans la vaste offensive de l’Afrika Korps en direction d’El-Alamein avec la prise d’Alexandrie et du Caire comme objectif. Dès le lever du jour, le général Rommel, le Renard du désert envoie la 15e division de Panzer sur le camp retranché des Alliés, pour soutenir la division italienne Trieste, vacillante, et la 90e division légère allemande qui ne parvient pas à briser les points de résistance solidement défendus par les forces françaises du général Pierre Koenig.
Résistance farouche
La 90e division motorisée envoie ses groupes d'assaut avec l'appui des pionniers d’infanterie pour essayer de dégager un passage à travers le champ de mines. Les pionniers allemands sont à huit cents mètres de l’ancien fort ottoman, non loin duquel sont installés les forces du bataillon du Pacifique à Bir Hakeim. Après avoir réalisé une brèche dans le champ de mines extérieur, au soir du 6 juin l'encerclement est effectif. Mais la résistance des Pacifiens est farouche, comme en témoigne le chroniqueur allemand Lutz Koch : “Les positions de défense étaient établies en profondeur et occupées par un adversaire qui se défendit farouchement. Sous les ordres du général Kleeman, chevalier de la croix de fer, venant de l’Est, les pionniers réussirent après un travail sans prix, à ouvrir une brèche dans la première ceinture de mines. Mais la vigueur avec laquelle les armes de la défense furent concentrées sur cette brèche était si forte que l’attaque fut repoussée.”
“Le bataillon a l’honneur de recevoir la première attaque”, devait commenter le Tamari’i sous-lieutenant Robert Hervé. “Après une heure et demie d’une intense préparation d’artillerie, et à la faveur d’épais nuages et de fumées dégagées par les raids de l’aviation, les vagues d’assauts de l’infanterie allemande déferlent. L’attaque est enrayée.” Sur toute la position de Bir Hakeim, les soldats français, terrés dans les trous individuels et les blockhaus, ripostent efficacement contre les tentatives de pénétration des troupes de l'Axe. Si les champs de mines ont été franchis, les tirs français, précis et denses qui battent le terrain découvert, empêchent toute infiltration décisive des troupes allemandes.
La 90e division motorisée envoie ses groupes d'assaut avec l'appui des pionniers d’infanterie pour essayer de dégager un passage à travers le champ de mines. Les pionniers allemands sont à huit cents mètres de l’ancien fort ottoman, non loin duquel sont installés les forces du bataillon du Pacifique à Bir Hakeim. Après avoir réalisé une brèche dans le champ de mines extérieur, au soir du 6 juin l'encerclement est effectif. Mais la résistance des Pacifiens est farouche, comme en témoigne le chroniqueur allemand Lutz Koch : “Les positions de défense étaient établies en profondeur et occupées par un adversaire qui se défendit farouchement. Sous les ordres du général Kleeman, chevalier de la croix de fer, venant de l’Est, les pionniers réussirent après un travail sans prix, à ouvrir une brèche dans la première ceinture de mines. Mais la vigueur avec laquelle les armes de la défense furent concentrées sur cette brèche était si forte que l’attaque fut repoussée.”
“Le bataillon a l’honneur de recevoir la première attaque”, devait commenter le Tamari’i sous-lieutenant Robert Hervé. “Après une heure et demie d’une intense préparation d’artillerie, et à la faveur d’épais nuages et de fumées dégagées par les raids de l’aviation, les vagues d’assauts de l’infanterie allemande déferlent. L’attaque est enrayée.” Sur toute la position de Bir Hakeim, les soldats français, terrés dans les trous individuels et les blockhaus, ripostent efficacement contre les tentatives de pénétration des troupes de l'Axe. Si les champs de mines ont été franchis, les tirs français, précis et denses qui battent le terrain découvert, empêchent toute infiltration décisive des troupes allemandes.
Au lever du jour, le 7 juin, la 1re Brigade française libre continue de résister efficacement aux attaques italo-allemandes. Malgré le matraquage qu’ils endurent, les soldats français tiennent leurs positions. Les Allemands s'approchent à nouveau, mais la résistance des assiégés les cloue au sol. “De nouveau, on essaya un jour plus tard au sud. De nouveau, on approcha assez près des lignes intérieures. Mais là, la grêle des projectiles devint si forte que c’aurait été de la folie de faire un seul pas de plus dans cette contrée qui n’offrait aucun abri naturel”, explique le chroniqueur allemand Lutz Koch à propos du 7 juin au matin. Ce n’est pas un cas isolé, mais du côté des volontaires du bataillon du Pacifique, Louis Tutea Lucas, isolé alors que l’ennemi est à moins de cinquante mètres de sa position, oppose des pertes sévères à l’ennemi par les tirs précis de son FM. Pour épauler la résistance au sol, la Royal Air Force (RAF) intervient à quatre reprises en mitraillant les assaillants empêtrés dans les champs de mines.
“La position n’était qu’un amas de poussière”
Le Néo-calédonien Raoul Michel-Villaz écrit : “Les bombardiers et chasseurs allemands nous bombardaient et nous mitraillaient à basse altitude. La position n’était plus qu’un amas de poussière et de fumée noire. Nous apercevions des vagues de troupes avançant à vive allure. Nous avions ordre de ne tirer qu’au signal. Nous les laissions s’approcher à environ quatre cents mètres. D’abord, les 75 faisaient de gros ravages et enfin, nous –les fantassins– commencions le tir. Nous voyions les troupes se disperser et se replier, laissant des centaines de morts et de blessés sur le terrain.”
Bir Hakeim va encore tenir trois jours sous les assauts de l’Afrika Korps et subir la perte d’environ un millier d’hommes, côté Alliés. Mais l’enlisement d’une semaine et demie causé aux troupes du général Rommel s’avèrera fatal quand elles parviendront finalement à El-Alamein, que les Anglais auront eu le temps de renforcer de troupes fraiches. “Nous ne tenons pas Bir Hakeim pour Austerlitz”, écrira André Malraux. “Mais Bir Hakeim, comme le premier combat de Jeanne d’Arc à Orléans, a été la preuve que la France n’était pas morte.”
Le Néo-calédonien Raoul Michel-Villaz écrit : “Les bombardiers et chasseurs allemands nous bombardaient et nous mitraillaient à basse altitude. La position n’était plus qu’un amas de poussière et de fumée noire. Nous apercevions des vagues de troupes avançant à vive allure. Nous avions ordre de ne tirer qu’au signal. Nous les laissions s’approcher à environ quatre cents mètres. D’abord, les 75 faisaient de gros ravages et enfin, nous –les fantassins– commencions le tir. Nous voyions les troupes se disperser et se replier, laissant des centaines de morts et de blessés sur le terrain.”
Bir Hakeim va encore tenir trois jours sous les assauts de l’Afrika Korps et subir la perte d’environ un millier d’hommes, côté Alliés. Mais l’enlisement d’une semaine et demie causé aux troupes du général Rommel s’avèrera fatal quand elles parviendront finalement à El-Alamein, que les Anglais auront eu le temps de renforcer de troupes fraiches. “Nous ne tenons pas Bir Hakeim pour Austerlitz”, écrira André Malraux. “Mais Bir Hakeim, comme le premier combat de Jeanne d’Arc à Orléans, a été la preuve que la France n’était pas morte.”