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Il rêve que sa femme le trompe et la rosse


PAPEETE, le 8 novembre 2018 -Le prévenu, qui venait de rêver que sa femme le trompait avec l’un de ses collègues de travail, avait frappé la victime à coups de pied et de poing alors que cette dernière était endormie auprès de leurs deux jeunes enfants. Condamné pour des faits similaires en octobre 2013, l’homme a été jugé en état de récidive légale ce jeudi. Il a écopé de 12 mois de prison dont quatre avec sursis.

Pas un jour ne se passe sans que plusieurs affaires de violences conjugales ne soient jugées devant le tribunal. Ce lundi, un père de famille de 30 ans comparaissait pour des coups portés à sa compagne de longue date.

Le 19 septembre dernier, alors qu’il dort auprès de sa concubine, le prévenu fait un cauchemar dans lequel il voit sa femme et l’un de ses collègues avoir des rapports sexuels. L’homme se réveille et s’en prend violemment à sa conjointe. Le jour-même, la victime se rend à la gendarmerie pour porter plainte. Elle décrit son conjoint comme un homme dont elle a « peur », qui l’attend chaque jour devant son travail en la « surveillant» et qui menace quotidiennement de la « tuer ». Elle ajoute qu’elle souhaite se séparer de lui.

« Elle est sa chose »

Face au président du tribunal ce jeudi, le prévenu nie une partie des faits. Il concède qu’il a encore des difficultés à maîtriser sa colère mais affirme qu’après son cauchemar, il n’a fait que « pousser » sa femme qui venait de le frapper : « je l’ai juste touchée, c’était ça mon erreur ». Il admet qu’il rôde souvent autour du travail de sa conjointe mais justifie son comportement par le souci qu’elle ne soit pas importunée par ses collègues. L’homme, ancien militaire au RSMA, est actuellement à la recherche d’un emploi. Selon ses déclarations, il pêche afin de gagner un peu d’argent. Son casier comporte déjà cinq condamnations, dont quatre pour des violences.

Ce prévenu donne l’exemple d’un « homme qui frappe sa compagne devant ses deux enfants en devenir » s’indigne le procureur de la République qui requiert 15 mois de prison ferme. « Il ne fait qu’espionner son épouse qui est d’ailleurs la seule personne du foyer à gagner sa vie. Elle est sa chose et désormais, elle en a assez de vivre ce calvaire quotidien. » Et le représentant du ministère public de rappeler que sur le territoire français, une femme meurt « tous les trois jours » sous les coups de son compagnon.

L’homme écope finalement de 12 mois de prison dont 4 avec sursis mise à l’épreuve pendant deux ans.



Rédigé par Garance Colbert le Jeudi 8 Novembre 2018 à 16:38 | Lu 13160 fois