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Il menace d’immoler ses deux enfants avec de l’essence


Tahiti, le 5 décembre 2019 - Un homme de 47 ans a été présenté en comparution immédiate jeudi pour répondre de faits graves commis à Rimatara le 5 novembre. Il était poursuivi pour avoir notamment menacé d’immoler ses deux enfants de 6 mois et trois ans alors qu'ils se trouvaient dans ses bras. Il a été condamné à trois ans de prison dont 18 mois de prison avec sursis.

Le 5 novembre, en début d’après-midi, une femme se présente à la gendarmerie de Rimatara pour porter plainte. Elle explique qu'à la suite à une dispute sur fond de jalousie, son compagnon a saisi leur petite fille tout juste âgée de six mois et l’a secouée en la tenant par le pied. Les gendarmes se rendent rapidement au domicile du couple où ils trouvent l’intéressé avec son bébé et l’autre enfant du ménage, un garçon de trois ans. Il tient les deux petits dans ses bras.

A la vue des forces de l’ordre, l’homme s’énerve, s’empare d’un bidon de cinq litres d’essence et d’un briquet. Il dévisse le bidon et verse le liquide sur le dos de son fils. Constatant que la situation peut se transformer en drame, les gendarmes demandent à la mère des enfants d’intervenir afin de rassurer son compagnon sur l’amour qu’elle lui porte. L’homme, qui se calme immédiatement, est interpellé et placé en garde à vue.

Lors de ses différentes auditions, le prévenu reconnaît qu’il a secoué sa petite fille de six mois et qu’il a ensuite eu peur qu’on lui enlève ses enfants. "Si ça avait été le cas, j’aurais préféré que l’on brûle tous ensemble."

« Grand désespoir »

Présenté en comparution immédiate jeudi, le prévenu, manutentionnaire à temps partiel chez Air Tahiti, a évoqué ses regrets à plusieurs reprises. Il a expliqué qu’il était « trop méchant » avec sa femme. Devant l’expert psychiatre, il avait évoqué cette dernière en soulignant ses « cris » et sa « jalousie ». Pour le médecin, l’homme ne souffre d’aucune pathologie, mais avait ressenti un « grand désespoir » en « voyant arriver » les gendarmes.

Pour la défense des deux petits, Me Chounni a rappelé que les enfants sont des « éponges à émotions » sur lesquels les faits ont eu une réelle « incidence ». Le procureur de la République a ensuite requis trois ans de prison dont 18 mois avec sursis en affirmant que les faits constituaient un « réel passage à l’acte » : « Il a saisi le bidon, l’a dévissé, a déversé de l’essence sur le dos de son fils et a saisi un briquet dont il savait qu’il marchait parfaitement. Il a voulu emporter ses deux enfants avec lui par le feu. »

Lourde tâche pour le conseil de la défense qui a plaidé pour rappeler que l’expert-psychiatre n’avait relevé aucune « dangerosité » chez le prévenu.

Après en avoir délibéré, les magistrats ont suivi les réquisitions du procureur de la République. Le prévenu a été condamné à trois ans de prison dont 18 mois avec sursis, peine assortie du maintien en détention.


Rédigé par Garance Colbert le Jeudi 5 Décembre 2019 à 18:33 | Lu 3320 fois