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Il avait égorgé son voisin mais il conteste l'homicide volontaire


Les pièces à conviction de ce meurtre commis à Faa'a en janvier 2013, sous scellés, présentées lors du procès aux assises de septembre 2014.
Les pièces à conviction de ce meurtre commis à Faa'a en janvier 2013, sous scellés, présentées lors du procès aux assises de septembre 2014.
PAPEETE, le 11 juin 2015. En septembre 2014, Jimmy A.M un ex-instituteur de 44 ans était reconnu coupable de l'homicide volontaire de son voisin. Dans un accès de rage, il avait blessé mortellement le septuagénaire à la gorge, avec un coupe-coupe.
Neuf mois après avoir été condamné à 17 ans de prison pour homicide volontaire, Jimmy A.M est de retour sur le banc des accusés. Il avait clairement indiqué en septembre dernier qu'il ferait appel de l'arrêt rendu par la cour d'assises. Il n'a jamais admis avoir tué volontairement, Antoine, son voisin de 78 ans, avec un coupe-coupe. Dès l'ouverture du procès en appel, il conteste avoir donné volontairement donné la mort à Antoine ainsi que les faits de violences volontaires à l'égard d'autres membres de la famille du septuagénaire, qui avaient tenté de s'interposer.

Depuis le boxe des accusés, la position de Jimmy A.M est difficile à suivre. "Ma culpabilité n'est pas contestée : l'appel a pour but de faire entendre les circonstances dans lesquelles les faits se sont produits". Coupable mais pas responsable... Le 12 janvier 2013, Antoine âgé de 78 ans, décédait à l'hôpital des suites d'une importante hémorragie causée par diverses blessures par arme blanche. Le vieil homme présentait six plaies causées par le coupe-coupe de Jimmy "dont une vaste plaie cervicale de type égorgement" précise le rapport d'expert. Pour Jimmy pourtant, "Antoine s'est blessé" sur la lame alors qu'il s'était interposé sur le chemin de la folle colère de Jimmy …
Quant aux motifs de cette colère, ils semblent bien minces à la lumière des conséquences : la mort d'un homme pour lequel Jimmy ne nourrissait aucun ressentiment. Au contraire, Antoine était celui avec lequel Jimmy pouvait discuter des nuisances du voisinage de son quartier de Faa'a. Le bruit des coqs de combat, la fumée d'un feu d'herbes sèches, les regards trop indiscrets de la compagne d'Antoine dont la maison surplombait celle de Jimmy.

Le 12 janvier 2013 alors que sa très jeune concubine (20 ans de moins) rentre à l'aube, une dispute éclate, Jimmy s'empare d'un coupe-coupe et menace de tuer les chats de la jeune femme. La voisine l'invective depuis sa terrasse ; l'injurie peut-être ? Il n'en faut pas plus au quadragénaire, pour sauter par-dessus le mur mitoyen de ses voisins. Coupe-coupe en mains, il débarque la rage au ventre pour aller s'expliquer une bonne fois pour toute avec la vieille dame qui l'humilie. En chemin, il croise Antoine et deux de ses gendres et fait usage de son sabre d'abattis. Presque malgré lui ?
Au cours des deux ans et demi qu'il a déjà passé en prison, Jimmy A.M a repris des études et vient de terminer une capacité en droit. L'occasion pour lui de mieux décrypter les arcanes d'un système qui l'a déclaré coupable de meurtre alors que lui ne voit qu'un tragique accident. Le procès se poursuit ce vendredi, le verdict est attendu en fin de journée.


Rédigé par Mireille Loubet le Jeudi 11 Juin 2015 à 16:24 | Lu 2431 fois