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Hura Tapairu, hub culturel


Plus proches des danseurs que lors du Heiva i Tahiti, les spectateurs peuvent davantage apprécier les détails des costumes lors du Hura Tapairu.
Plus proches des danseurs que lors du Heiva i Tahiti, les spectateurs peuvent davantage apprécier les détails des costumes lors du Hura Tapairu.
Tahiti, le 17 octobre 2023 – Le Hura Tapairu célèbrera cette année sa 17e édition, du 22 novembre au 2 décembre prochain à la Maison de la culture. L'occasion pour les 36 formations inscrites au concours d'écrire l'histoire d'un événement qui attire toujours plus de monde, de Tahiti ou d'ailleurs.
 
Inévitablement comparé au Heiva i Tahiti, le Hura Tapairu a longtemps souffert, à tort, d'un prestige moins souligné. Le grand théâtre de la Maison de la culture proposant une scène plus petite et une capacité d'accueil réduite, difficile de concurrencer les milliers de spectateurs de To'ata. Et pourtant, ces dernières années, ces mêmes arguments ont fini par soulever un trait de caractère propre à l'événement : la cohérence. Toujours organisé aux alentours du 20 novembre, l'événement soutient l'arrivée du Matari'i i ni'a et donc de la saison de l'abondance, du renouvellement et de la régénération. Tout un symbole, notamment concernant l'utilisation des plantes ou des fleurs lors de la confection des costumes. De plus, son cadre réduit séduit chaque année de plus en plus de néophytes, tous désireux d'entamer ce pèlerinage intérieur que suscite la culture et de s'essayer à l'exigence. Car il s'agit bien de cela au Hura Tapairu : l'exigence. Supervisé par un jury de spécialistes pointilleux, l'événement sait se faire respecter.
 
À la tête de ce jury cette année, Matani Kainuku, président de l'association Nonahere et chef de groupe, assure qu'il n'y a “pas de limites à l'expression artistique. On peut venir avec du plastique sur la scène et du fil de fer. On demande d'ailleurs aux chefs de groupe de s'exprimer d'une façon qu'ils ne pourraient pas faire au Heiva.” De son côté, Fabien Mara Dinard, membre également du jury et directeur du conservatoire artistique de la Polynésie française, affirme que le Hura Tapairu représente une occasion en or pour les jeunes chorégraphes en devenir : “C'est un tremplin. C'est vrai qu'il y a de grands groupes, mais il n'y a pas qu'eux. Le Hura Tapairu permet aussi à des gens d'un même quartier, ou tout simplement des amis, de proposer une formation afin de se mesurer aux meilleurs. Nous avons une jeunesse qui a du talent, et le Hura Tapairu les invite à s'exprimer.”
 
Une portée internationale
 
Bénéficiant d'une renommée désormais mondiale, l'organisation s'est vue dans l'obligation de créer un concours spécialement pour les étrangers depuis 2017 : le Hura Tapairu Manihini. Un succès grandissant, puisqu'en 2019, seulement trois formations s'étaient inscrites, contre dix aujourd'hui. En provenance des États-Unis et du Mexique, sept groupes se présenteront en catégorie Mehura Manihini et trois en catégorie Tapairu Manihini. Une compétition dans la compétition qui ravit l'organisation : “C'est magnifique et cela nous permet de réaliser l'impact de notre culture à l'international. Les gens qui ne pratiquent pas le 'ori tahiti ne s'en rendent pas compte, mais il y a une véritable niche à exploiter.”
 
Une niche que le conservatoire artistique de la Polynésie française connaît puisqu'il profite de l'événement pour organiser à la même période son 14e stage international de pratique des arts traditionnels. En effet, du 20 au 24 novembre prochain, le conservatoire accueille dans ses locaux plus de 70 stagiaires internationaux venus s'initier ou se perfectionner au 'ori tahiti, aux percussions traditionnelles, au ukulele et à l'art des pupu himene. Parmi eux, on compte 31 Mexicains, 19 Nord-Américains, 8 Chiliens et 5 Européens. Pour l'organisation, la programmation du stage à cette période de l’année répond à une demande bien précise : “Nous répondons au souhait des pratiquants internationaux de vouloir vivre simultanément trois événement liés à leur passion : le stage, les compétitions du Hura Tapairu et le championnat du monde de 'ori tahiti.”
 

Réaction
Matani Kainuku, président du jury :
“Nous vivons dans un pays qui doit avoir pour priorité les arts”

“Ce qui m'importe, c'est de valoriser nos histoires, le reo mā'ohi et d'encourager tous les jeunes à commencer, à entreprendre et à être créatif. Pour moi, nous vivons dans un pays qui doit avoir pour priorité les arts, qui représentent un véritable levier pour réussir. Cela fait bientôt 20 ans que je suis dans l'organisation de ce concours et notre objectif est toujours le même : valoriser les arts et créer des métiers autour des arts. Il faut se rendre compte que ce genre de concours nécessite la participation de coiffeurs ou encore de maquilleurs et des costumiers. Il y a tout un système autour du Hura Tapairu. (…) Concernant les critères, il y en a plusieurs. Chaque aspect du spectacle compte : le thème, la chorégraphie, la scénographie, mais également l'orchestre, les chants, les costumes… tout est important. Ce qui donne de la cohérence à ces critères de notation, c'est le sens que l'on donne à chacun de ces paramètres, la façon dont le thème est exprimé. Il faut également savoir que chaque membre du jury dispose de points bonus, qu'il peut attribuer au groupe qu'il souhaite, pour justement mettre en avant cette sensibilité et cette subjectivité propre à chacun. Il est important de rappeler également que s'il y a des critères de notation, il y a forcément des pénalités. Par exemple, si les groupes ne respectent pas scrupuleusement le temps qui leur est octroyé, ou s'ils utilisent un rythme de musique qui n'est pas autorisé. Après toutes ces années, le jury demande régulièrement de réactualiser ces critères pour toujours légitimer ce concours.”

Soirées de concours
- Du mercredi 22 au samedi 25 novembre et du mercredi 29 novembre au vendredi 1er décembre, à 18 h 30
Tarifs : 1 500 francs ou 2 500 francs selon la zone
Scolaire/étudiant de moins de 25 ans : 750 francs ou 1 250 francs selon la zone
En live streaming : 600 francs
 
Finales Mehura et Tapairu
- Samedi 2 décembre, à 16 heures
Tarifs : 2 000 francs ou 3 000 francs selon la zone
Scolaire/étudiant de moins de 25 ans : 1 000 francs ou 1 500 francs selon la zone
En live streaming : 800 francs
 
Gratuit pour les PMR/PSH et les enfants de moins de 2 ans (billet à retirer à la caisse)
Accompagnateur PMR-PSH : 1 500 francs (1 accompagnateur par PMR/PSH)
 
Vente des billets :
• Sur place, du lundi au jeudi, de 8 à 17 heures, le vendredi, de 8 à 16 heures, et une heure avant le début du spectacle.
• En ligne sur www.huratapairu.com
 
 
Les soirs de spectacles : exposition artisanale dans le hall

Rédigé par Wendy Cowan le Mardi 17 Octobre 2023 à 15:42 | Lu 1363 fois