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Huit mois ferme pour des menaces à la barre de fer


Le prévenu, évasané des Gambier pour son suivi psychiatrique, a eu un comportement très limite à la barre.
Le prévenu, évasané des Gambier pour son suivi psychiatrique, a eu un comportement très limite à la barre.
Tahiti, le 21 février 2022 - À l'issue d'une audience très mouvementée, un quadragénaire a été condamné, lundi, à 12 mois de prison dont 8 mois ferme pour avoir menacer avec des barres de fer, le 29 janvier et le 9 février, un vigile du CHPF de Taaone et un employé d'une station-service. 

Si la scène ne s'était pas jouée à la barre du tribunal correctionnel, on aurait pu croire à un one-man-show tant le comportement et les déclarations du prévenu, âgé de 49 ans, étaient parfois surréalistes. L'intéressé devait répondre des faits de violence et menace avec usage d'une arme, commis le 29 janvier et le 9 février, à l'encontre d'abord d'un vigile du CHPF du Taaone et d'un employé d'une station-service, toujours à Pirae. Le quadragénaire, évasané des Gambier pour son suivi psychiatrique, les avait menacés avec des barres de fer, en déclarant notamment au vigile, qui lui a refusé de lui donner une serviette : “Je vais te fracasser la tête.”

Trouble grave de la personnalité

Interrogé d'abord par le tribunal s'il souhaitait être jugé ce lundi, le prévenu a répondu par l'affirmative... en anglais : “Yes”.  “Vous pouvez vous exprimez en français”, lui a rétorqué le président du tribunal. “Yes. Pas dormir.” L'homme s'est par ailleurs vanté d'être “un grand planteur et un gros fumeur de cannabis depuis sa naissance.” Le prévenu a ensuite eu un comportement très limite tout au long de son procès. L'homme n'hésitait pas s'adosser à la barre, interrompait parfois l'instruction du président du tribunal et lançait quelques regards à l'une de ses victimes. “Votre présence n'est pas nécessaire pour votre procès”, a insisté le président du tribunal, passablement agacé. 

L'évaluation psychiatrique réalisée a démontré par ailleurs un “trouble grave de la personnalité”, chez le prévenu. Néanmoins selon l'expert, l'homme est parfaitement responsable de ses actes. La procureure qui l'a qualifié “d'impulsif”, “d'impossible à contrôler”, a requis une peine de 12 mois de prison, dont 8 mois ferme, assorti de son maintien en détention. L'avocate du prévenu a pour sa part insisté sur le fait qu'aucune violence n'avait été commise par son client à l'encontre de ses victimes. 

Une défense qui n'a pas réellement pesé dans le délibéré du tribunal qui a décidé de suivre les réquisitions du ministère public, en le condamnant donc à 12 mois de prison, dont 8 mois ferme. 

Rédigé par Désiré Teivao le Lundi 21 Février 2022 à 20:02 | Lu 1919 fois