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Hollande accorde une grâce totale à Jacqueline Sauvage, immédiatement libérable


François Hollande a accordé à Jacqueline Sauvage, condamnée à dix ans de prison pour le meurtre de son mari violent, "une remise gracieuse du reliquat de sa peine d’emprisonnement", qui "met fin immédiatement à sa détention", a annoncé l’Élysée mercredi dans un communiqué.

"Le président de la République a estimé que la place de Mme Sauvage n’était plus aujourd’hui en prison, mais auprès de sa famille", a ajouté le palais présidentiel.

L'avocate de Jacqueline Sauvage, Me Nathalie Tomasini, s'est dite "terrassée par la joie et l'émotion" après avoir "porté ce dossier à bout de bras".

"Je suis tellement heureuse, c'est le résultat d'un an de travail acharné", a-t-elle ajouté, confiant qu'elle était au courant de la décision mais ne pouvait pas s'exprimer car "tenue à un devoir de réserve".

L’Élysée a précisé que le chef de l’État avait accordé sa grâce "après avis du ministre de la Justice", saisi le 9 décembre après le rejet en appel de la demande de libération conditionnelle de Jacqueline Sauvage. Dans une lettre adressée une semaine plus tôt au président, les trois filles de Jacqueline Sauvage se disaient "désespérées" de ne pas avoir leur mère près d'elles, "inquiètes pour son état de santé" et "craignant pour sa vie".

Elles disaient aussi ne "plus" savoir "comment intervenir face à toutes ces interminables procédures qui n'aboutissent pas".

Un comité de soutien présidé par la comédienne Éva Darlan avait parallèlement exhorté "solennellement" le président Hollande de la "libérer, en lui accordant la grâce totale et immédiate".

Devenue un symbole des victimes de violences conjugales, Jacqueline Sauvage avait obtenu le 31 janvier, après une forte mobilisation, une grâce partielle du président Hollande, notamment de la période de sûreté, lui permettant ainsi de présenter immédiatement une demande de libération conditionnelle.

Cette demande avait été rejetée en première instance, puis en appel. La cour d'appel de Paris avait notamment estimé que la réflexion de Jacqueline Sauvage demeurait "pauvre et limitée puisqu'elle pein(ait) encore" à accéder à un "authentique sentiment de culpabilité".

En octobre 2014, comme en appel en décembre 2015, Jacqueline Sauvage avait été condamnée à dix ans de réclusion criminelle.

Ses trois filles avaient témoigné à charge contre leur père, expliquant avoir été violées et battues, comme l'avait été leur mère.

Après le rejet de sa demande de libération conditionnelle, ses avocates avaient indiqué que Jacqueline Sauvage et sa famille renonçaient à se pourvoir en cassation.

Rédigé par () le Mercredi 28 Décembre 2016 à 05:22 | Lu 1965 fois
           



Commentaires

1.Posté par Rio le 28/12/2016 07:52 | Alerter
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En somme , une ex femme battue (non condamnée pour complicité passive par non assistance à ses enfants pendant des décennies), se fait justice à elle même (loi du Talion), en assassinant son mari dans son sommeil, de trois balles dans le dos (donc en rechargeant le fusil deux coups, utilisé).

Le tout, des années après les faits... et elle obtient une grâce totale, créant ainsi une jurisprudence de "légitime défense intemporelle" pourvu qu'on soit femme et que l'on ai subit quelque violence que ce soit.

Belle rupture d'équité face a la justice, belle suppression du principe de riposte proportionnée et de légitime défense réelle... Une nouvelle boite de Pandore pour les parricides donc.

Ah oui, et de facto un rétablissement de la peine de mort par procuration.

2.Posté par liberté2 le 28/12/2016 10:09 | Alerter
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Tien tout mou se réveille ,c'est curieux

3.Posté par lebororo le 28/12/2016 11:47 | Alerter
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La Justice aurait dû agir avant contre ce mari pas "sain" et (pas saint non plus).
Le mari "débile" aurait dû être traité très sévèrement par la Justice.

4.Posté par Rio le 28/12/2016 19:11 | Alerter
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@lebororo bien sûr. Et sa femme aurait du partir bien plus tôt... Mais cela ne justifie en rien le meurtre, ni le fait que le Président de la république vient de s'assoir sur un jugement rendu "au nom du peuple français"...