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Hao : les élus ajustent la loi sur les expropriations pour le projet aquacole


Hao : les élus ajustent la loi sur les expropriations pour le projet aquacole
PAPEETE, 3 juin 2014 - La Loi du Pays, adoptée le 24 avril 2014, instituant un dispositif d’aide en faveur du développement aquacole dans l’archipel des Tuamotu Gambier doit être étoffée. A peine un mois et demi après son adoption, une nouvelle mouture vient compléter ce texte et introduire une mesure instaurant un régime de procédure d’expropriation accéléré.

"Il est de l’intérêt de la Polynésie française que cette opération essentielle à la réalisation du plan de relance économique en cours puisse se réaliser à bref délai", précise l’exposé des motifs de ce nouveau projet de Loi du Pays pour la mise en œuvre du projet de la ferme aquacole de Hao. Porté par une société polynésienne Tahiti Nui Sea Food financée avec des capitaux chinois via le groupe Tian Rui Investment, ce projet est en effet présenté par le gouvernement comme une formidable opportunité de développement pour la Polynésie.

Le rappel de quelques chiffres confirme l’importance du projet : l’investissement de 150 milliards de Fcfp en 15 ans pour créer une filière complète d’aquaculture dans les Tuamotu, avec à la clé 1 000 à 1 500 emplois directs. Mais pour s’implanter, cette ferme aquacole a besoin au moins de 25 hectares de terrain, pour construire 40 000m2 de bâtiment au sol et 10 00m2 en étage pour installer une écloserie, un laboratoire, des unités de congélation, de stockage, de transformation et de conditionnement du poisson en vue de son exportation. Tous ces bâtiments seront construits par la société Tahiti Nui Sea Food sur un site "qui demeurera la propriété du Pays" mais qui pour l’heure n’est pas encore la propriété du Pays. Et c’est bien là que les difficultés commencent.

L’exposé des motifs du texte du projet de Loi du Pays est explicite, "l'implantation de la filière complète, nécessitera un site dédié d'une trentaine d'hectares, dont 18 seront acquis par voie d'expropriation pour cause d'utilité publique. Or, compte-tenu de la situation foncière dans laquelle prévaut une indivision forte, ce projet ne pourrait pas démarrer avant au minimum 15 à 20 mois si l'on se contentait de poursuivre la procédure d'expropriation de droit commun. C'est pourquoi, il est proposé d'instituer une procédure de grande urgence qui fait défaut, aujourd'hui, en Polynésie française".

Le texte du projet de Loi du Pays prévoit ainsi dans l’alinéa 1er de l’article LP2 reconnait l’utilité publique de l’installation d’exploitation aquacole sur la commune de Hao et l’alinéa 2 prévoit "la prise de possession immédiate par le Pays des terrains dont l'ensemble des parcelles est annexé au projet de loi du pays".

Les élus de l’Assemblée de Polynésie se positionnent sur ce texte lors de la séance prévue ce jeudi à Tarahoi.

Rédigé par Mireille Loubet le Mardi 3 Juin 2014 à 16:24 | Lu 1676 fois
           



Commentaires

1.Posté par Pito le 03/06/2014 19:38 | Alerter
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Il faut se donner les moyens de sortir notre pays de la précarité et créer des emplois, cette loi permettra enfin de faire avancer les choses. Dans notre pays tout le monde veut des changements à condition de ne pas toucher à ses terrains, il est donc nécessaire d'employer cette façon de faire.

2.Posté par tetuanui monil le 04/06/2014 03:56 | Alerter
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C'est très grave ce que nos élus de l'Assemblée sont entrain de faire en instituant une procédure de grande urgence alors que le CC permet d'autres possibilités qui peuvent aller aussi vite tout en valorisant les droits des propriétaires qui se voient gérer leurs terres indivises. De cette manière, nous ne perdrons jamais nos terres, bien au contraire, ils vont être les bénéficiaires des loyers substantiels reversées par la société chinoise. Je tiens à rappeler que si on en est arrivé à cette "forte indivision", c'est de la responsabilité de notre République ainsi que de nos gouvernements successifs qui ne veulent pas condamner l'Etat Colonial à réparer les séquelles de la spoliation foncière en PF. La République et le Territoire sont entrain de pousser le bouchon un peu trop loin......C'est oui pour aller vite pour Hao, mais de grâce, rester dans le code civil........ Il est temps d'en finir avec cette spoliation commencée par les colons blancs de 1852 que nos colons maohi sont entrain de vouloir faire persister........... Arrêtez donc ces spoliations....Arrêter.........

3.Posté par taataTAHITI le 04/06/2014 08:52 | Alerter
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une spoliation des terres en language soutenue, quoi !!!

Le principale est de savoir pour quelle destination la vente? Si c'est internationale :
TIAMARA'A

si c'est pour le triangle polynésien : y a toujours le temps de discuter mais vous ne le prenez pas donc...
TIAMARA'A

4.Posté par grand Simone le 04/06/2014 16:37 | Alerter
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Quelle fébrilité!

Et tout cela sans aucune étude d'impact!

Enfin, comme s'y opposer c'est faire du mauvais esprit

Observons la suite et nous verrons bien si ce n'est pas du genre Attila: "Là où je passe, plus rien ne pousse."

Simone Grand

5.Posté par julia le 04/06/2014 18:55 | Alerter
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oui, aucune étude d'impact, alors qu'on sait que c'est devastateur pour l'environnement, surtout avec les Chinois, que ça ne produit pas d'emplois (pour toute la Norvege, qui en produit 600000 tonnes qu'elle exporte à 95%, il y a 3000 emplois , oui trois mille, liés à l'aquaculture, y compris les usines de surgelation et transformation).
si les chinois decident de s'implanter en Polynesie, alors que personne ne veut de leurs fermes aquacoles, c'est bien parce qu'ils ont trouvé une population soumise, prete à avaler n'importe quel bobard, et un president mégalo (tout comme pour le nouvel hopital) tout pret à relancer la spirale de l'endettement (de toute façon, vu son age, il ne verra pas la faillite de la Polynésie)

6.Posté par Mozilla le 05/06/2014 00:01 | Alerter
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Le pouvoir néocolonialiste tahoeraa piétine avec grand mépris et cynisme les droits les plus élémentaires du peuple autochtone maohi en l'occurence sa terre symbole sacré de son identité. Echanges de terres suspects, Expropriations, Spoliations légalisées, tel un yoyo la terre des tupuna devient un simple objet de transactions financières aux mains de multinationales sans scrupules avec la bénédiction de gvt orange! Au nom de la culture de l'argent ce genre de comportement infamant pousse le vice très loin puisque d'un côté à Toata durant le Heiva on vous invite hypocritement à louer votre culture maohi et d'un autre côté on vous invite à la trahir en vous débarassant de la terre sacrée de vos ancêtres, c'est à dire couper brutalement le cordon ombilical qui nous rattache viscéralement à notre monde maohi!

7.Posté par tetuanui monil le 05/06/2014 04:34 | Alerter
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Oui, notre polynésie aussi grande que l'Europe peut fournir une grande partie du marché chinois. Oui,attention à l'environnement. avançons.Ne philosophons pas sur des rêveries de tiamaraa. Notre indépendance économique passera par le respect foncier. La plus grande partie des propriétaires de Hao ne veutent pas vendre leurs terres comme Moorea."ILS VEULENT SIMPLEMENT LOUER LE TEMPS QU'IL FAUT" Le marché chinois est immense ! Il ne s'arrêtera jamais tant qu'il y a la vie.Alors pourquoi vouloir à tout prix s'accaparer d'une manière faschiste les droits des autochtones. La GESTION DE L'INDIVISION EST LA MEILLEUR FACON DE GERER L'INDIVISION. La Fiducie, le trust conserve les droits des propriétaires....Voilà ce que nous, les propriétaires voulons. Faaitoito Gaston mâ , Oscar mâ ... Teva mâ !!!!!! Au boulot.....LA GESTION DE L'INDIVISION........ Les électeurs de Hao, de Moorea vous ont fait confiance, allez aidez les.... Attention les électeurs ils sont entrain de remettre le foncier à la prochaine députation........A ARA.....

8.Posté par Le président de "la Polynésie française", des françaises et des français René, Georges, HOFFER le 05/06/2014 05:16 | Alerter
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@monil (post 2)
Le royaume de Tahiti et sa Couronne connu par l'ONU du douanier Oscar Manutahi Temaru et consorts sous l'appellation statutaire autonomique "la Polynésie française" n'est pas dans le droit commun républicain français.
Donc remonter à 1852 c'est bien. Mais 1842 c'est mieux...
En clair: tant que tu t'appuieras sur le code napoléonien et son article 1er bidouillé pour enlever toute référence au roi de France c'est à dire le code civil... tu passeras à côté de la cible.
Sauf si COINTAT et Marie-Luce PENCHARD disent vague hahahahaaha

*Christian Cointat (…) Le sénateur a également ajouté que la Polynésie française n’est pas dans le droit commun puisqu’elle se trouve dans l’article 74 de la Constitution.
http://www.ladepeche.pf/article/politique/les-senateurs-et-les-deputes-ont-retabli-la-condition-de-residence

** « Marie-Luce Penchard, ministre chargée de l’Outre-mer prend acte du vote d’une résolution par l’Assemblée de la Polynésie française demandant l’inscription de la collectivité sur la liste des pays non autonomes à décoloniser de l'ONU.

La ministre rappelle que la Polynésie française est une collectivité d’Outre-mer, régie par l’article 74 de notreConstitution, qui bénéficie dans ce cadre d’une" très large autonomie". "A ce titre, le gouvernement polynésienexerce de très nombreuses compétences qui lui ont été transférées notamment dans la quasi-totalité des domaineséconomiques et sociaux" précise la ministre de l'Outre-mer.

"L’Etat est localement le garant de cette autonomie et rien ne permet, à ce stade, de considérer que les populationsde ce territoire aient remis en cause de façon démocratique leur volonté d’appartenance à la République française"estime Marie-Luce Penchard. »

http://www.tahiti-infos.com/Reinscription-pour-M-L-Penchard-la-Polynesie-dispose-deja-d-une-large-autonomie_a29887.html
[email protected]

9.Posté par Paruru ia haoroagai le 05/06/2014 06:40 | Alerter
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C'est inhumain.
Une aussi petite ile.
Pourrait-il y avoir quelque chose de positive dans ce projet?
La loi française est derrière tous ceux qui aiment à massacrer ceux qui possèdent peu.

10.Posté par EcceHomo987 le 05/06/2014 07:27 | Alerter
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Intérêt de la Polynésie française ? Utilité publique ?
Cela reste à démontrer et n'est nullement avéré, surtout quand ce sont des capitaux étrangers qui sont investis au profit semble-t-il de sociétés étrangères ... in fine.
L'euphémisme "société polynésienne Tahiti Nui Sea Food financée avec des capitaux chinois via le groupe Tian Rui Investment " veut probablement dire ce que cette société TNSF n'a aucun intérêt public , et qu'elle est simplement une société anonyme locale (Servant d'écran et qui ne fera jamais le moindre bénéfice?) ... non?
Mesdames et Messieurs les journalistes faites mieux votre travail d'investigation et d'enquête ...
Espérons que le projet de Loi en question- concocté par des politiques qui semblent vouloir vendre facilement notre Fenua à des investisseurs étrangers - sera déclaré illégal par l'Etat ....

11.Posté par Gabs le 06/06/2014 23:45 | Alerter
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C'est Génial.... on peut pondre une loi pour s'approprier quelque chose qui appartient à quelqu'un d'autre ! Bien sûr, il faudra juste préciser que c'est pour l'utilité publique, même si c'est pour des investisseurs étrangers ! ! !

Allez Nombril (Pito), la population a besoin de ta maison et de ta voiture pour les nécessiteux sociaux ( il est donc nécessaire d'employer cette façon de faire...) n'est-ce pas ?