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Guadeloupe: le conflit sur le prix de la canne s'enlise un mois après son lancement


Crédit Helene Valenzuela / AFP
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Pointe-à-Pitre, France | AFP | vendredi 19/04/2024 -vDes planteurs de canne à sucre continuent à se mobiliser en Guadeloupe, plus d'un mois après les premiers blocages de producteurs réclamant la revalorisation des tarifs de la canne et une réforme du modèle de fixation de son prix.

Le conflit se déroule alors que la période de mars-avril est celle de la coupe de la canne à sucre qui est acheminée dans la dernière unité sucrière de Guadeloupe continentale, l'usine Gardel au Moule (est de Grande-Terre).

"Si les planteurs acceptent les conditions de récolte (actuelles), ils seront beaucoup plus endettés qu'ils ne le sont déjà aujourd'hui", a expliqué à l'AFP Roméo Meynard, le président de l'Union pour le développement cannier et agricole (UDCAG) et porte-parole des petits planteurs.

Ceux-ci "représentent 2/3 de la production" et "très peu" d'entre eux ont décidé de récolter cette saison, a-t-il ajouté.

Toute la semaine, quelques dizaines de tracteurs et de camions mêlant producteurs et transporteurs de canne ont mené, conjointement ou séparément, des opérations de blocage au Moule, et dans d'autres lieux de l'archipel.

A Sainte-Rose (Basse-Terre), une quinzaine de tracteurs attachés les uns aux autres ont ainsi bloqué la circulation dans les deux sens une grande partie de la journée de jeudi.

Mercredi, près d'une trentaine de tracteurs se sont positionnés au Moule, rejoints plus tard par des camions de transporteurs ayant mené une opération escargot, alors que les ministres, de l'Intérieur Gérald Darmanin et aux Outre-mer, Marie Guevénoux, étaient en visite sur l'île. Mardi, plusieurs tracteurs avaient déjà bloqué une partie du Moule.

Interrogé jeudi soir sur la chaîne Guadeloupe La 1ère, Gérald Darmanin a souhaité que "tout le monde soit raisonnable, notamment ceux qui travaillent dans une économie subventionnée par l'État à 80%". 

Il a aussi appelé à ce que les industriels acceptent de négocier le prix de la canne. "Ce que je veux voir, c'est que la Guadeloupe continue à produire, que les ouvriers puissent être justement rémunérés de l'action qu'ils font et que les agriculteurs regardent l'avenir en exportant", a-t-il ajouté.

Le prix de la canne à sucre est fixé tous les cinq ans par convention entre les syndicats de planteurs, l'Etat et l'usinier.

le Lundi 22 Avril 2024 à 09:47 | Lu 242 fois