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Guadeloupe: enquête visant une usine de masques subventionnée par la région


Pointe-à-Pitre, France | AFP | jeudi 28/04/2021 - Une enquête préliminaire a été ouverte début mars pour "prise illégale d'intérêt, détournement de fonds publics, escroquerie aggravée et corruption", visant une usine de masques chirurgicaux basée en Guadeloupe, a-t-on appris auprès du parquet de Pointe-à-Pitre, confirmant une information du Canard Enchaîné.

L'enquête vise "une société qui a créé cette usine de masques, la société Respire + (NDLR : basée à Baie-Mahault, commune de la Basse-Terre), qui avait pour projet de procéder à la fabrication de masques de protection Covid, laquelle était susceptible de bénéficier de subventions", a précisé mercredi le procureur de Pointe-à-Pitre Patrick Desjardins, confirmant à l'AFP un montant de "450.000 euros" versé par la Région Guadeloupe.

"L'enquête vise à vérifier les conditions dans lesquelles la subvention a été accordée et si les subventions ont été utilisées à bon escient", a précisé M. Desjardins, confirmant par ailleurs que "des investigations sont à mener" à Saint-Domingue, où une société du même nom serait domiciliée selon le Canard Enchaîné, avec comme "actionnaires un Burkinabé et deux Guadeloupéens".

Les enquêteurs soupçonneraient, selon le Canard, "la mise sur pied d'une usine bis chargée de fabriquer les masques à prix écrasés tandis que l'usine guadeloupéenne empochait les subventions".

Cité par l'hebdomadaire satirique comme actionnaire de cette société, Rodrigue Solitude, l'ancien chef de cabinet d'Ary Chalus, le président de Région, a déclaré à l'AFP, qu'il "[n'était] pas actionnaire", et qu'il "se [réservait] aussi le droit de porter plainte contre le Canard Enchaîné" et "quiconque qui aurait imité, qui aurait utilisé [son] nom et [sa] signature".

Ary Chalus a pour sa part déclaré à l'AFP avoir "la conscience tranquille" et dénoncé des manœuvres pour "essayer de salir (son) image" en période électorale. 

La Région Guadeloupe a par ailleurs indiqué dans un communiqué, mardi soir, qu'"elle se réserve le droit de se constituer partie civile" , et que "l'accompagnement régional a été porté dans les règles de l'art et dans un respect strict de la réglementation".

Parmi les autres acteurs évoqués par le Canard Enchaîné, l'un serait "à l'étranger" selon une source proche du dossier. 

Le directeur de l'usine de Baie-Mahault n'a pas répondu aux sollicitations de l'AFP.

le Jeudi 29 Avril 2021 à 05:59 | Lu 269 fois