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Grève sur les îles grecques contre l'ouverture de nouveaux camps


Chíos, Grèce | AFP | mercredi 11/12/2019 - Les municipalités ont fait grève mercredi à Lesbos, Samos et Chios, les trois îles grecques les plus impactées par la crise migratoire, pour protester contre le projet d'ouverture de nouveaux camps pouvant accueillir 5.000 demandeurs d'asile chacun.

Dans un communiqué commun, les municipalités des trois îles égéennes ont refusé toute "structure supplémentaire à Lesbos, Chios, et Samos" et réclamé "la surveillance efficace des frontières maritimes et le retrait immédiat et massif" de milliers de demandeurs d'asile hébergés sur les îles grecques, selon l'agence de presse ANA.
Les services municipaux étaient fermés mercredi, selon le bureau du gouverneur de la région du nord de la mer Egée dont dépendent ces trois îles.  
"C'est une première réaction", a déclaré le gouverneur Constantinos Moutzouris, lors d'une conférence de presse à Lesbos. 
"Hier (mardi) uniquement, 500 personnes sont arrivées sur les îles", a-t-il ajouté évoquant la multiplication des arrivées de migrants depuis cet été. "Il n'y a pas de plan pour résoudre cette situation", a poursuivi le gouverneur, déplorant de ne pas être informé sur les intentions exactes du gouvernement grec. 
Le gouvernement de Kyriakos Mitsotakis a annoncé en novembre le remplacement des trois camps surpeuplés et insalubres sur ces îles par des structures "fermées" d'une plus grande capacité (5.000 migrants par camp), mais les autorités locales réclament au contraire la réduction du nombre des migrants sur leurs îles.
"Nous sommes seuls malheureusement. D'abord les Européens ont abandonné la Grèce et maintenant la Grèce abandonne les îles et surtout Lesbos", s'est indigné Stratis Kitelis, maire de Lesbos. Quelque 17.000 demandeurs d'asile sont hébergés actuellement dans le camp de Moria prévu initialement pour 2.800 personnes.  
A Chios, le camp accueille également près de 6.000 réfugiés alors qu'il n'a été conçu que pour 1.000 personnes. Un grand nombre d'entre eux sont contraints de dormir dans les champs d'oliviers voisins. 
"Nous voulons la fermeture du camp et l'ouverture d'un plus petit où le séjour des migrants serait contrôlé", commente Michalis Koutsaradis, un cultivateur d'olives, à proximité du camp. 
"Les migrants coupent les branches des oliviers pour se chauffer. Nos champs sont saccagés avec tous ces déchets", explique-t-il à l'AFP, en montrant des bouteilles en plastique, du papier toilette et des ordures diverses. 
Plus de 40.000 demandeurs d'asile se trouvent actuellement sur les cinq centres d'enregistrement et d'identification "hotspots" des îles de Lesbos, Chios, Samos, Leros et Kos. 
Le gouvernement grec a commencé à transférer des centaines de demandeurs d'asile des îles égéennes sur le continent, avec l'objectif d'en relocaliser 20.000 d'ici début 2020, mais les camps sur le continent sont déjà presque tous saturés.

le Mercredi 11 Décembre 2019 à 05:52 | Lu 225 fois