Buenos Aires, Argentine | AFP | mercredi 24/01/2024 - Le président ultralibéral argentin Javier Milei fait face mercredi à sa première contestation d'ampleur, grève générale et manifestation massive, au moment où son ardeur dérégulatrice connaît quelques écueils.
Par milliers, des manifestants ont convergé à la mi-journée au coeur de Buenos Aires, pour une des mobilisations sans doute les plus fortes depuis des années, à l'initiative du géant syndical CGT (revendiquant 7 millions d'affiliés).
La CGT argentine est une centrale d'obédience péroniste (proche du précédent gouvernement), à laquelle se sont joints d'autres syndicats, mouvements de gauche radicale et organisations sociales.
Des manifestations sont prévues dans plusieurs villes de province, et des appels à rassemblements de solidarité ont aussi été lancés des capitales étrangères : Madrid, Paris, Bruxelles notamment.
Après un mois et demi de présidence Milei, une avalanche de projets de loi dérégulateurs, une dévaluation de 54% et des mesures d'austérité effectives ou planifiées, "les gens sont en colère (...) personne ne peut le nier", a lancé le co-dirigeant de la CGT Hector Daer. Pour qui le ras-le-bol "dépasse" de loin le monde ouvrier.
"La patrie n'est pas à vendre", "Non à l'extinction de la culture !" "Ici, il n'y pas de caste !" clamaient les premières banderoles sur fond sonore de pétards et grosses caisses, sous le regard d'une marionnette géante à l'effigie de Milei, a constaté l'AFP.
Près de 300 vols annulés
La capitale, ses transports, commerces, fonctionnaient mercredi matin normalement. La grève est prévue de midi à minuit, mais les transports devraient opérer jusqu'à 19H afin de pouvoir amener et ramener les manifestants, avant un arrêt total jusqu'à minuit.
Pour autant le trafic aérien a été tôt affecté, certains syndicats grévistes ayant devancé le créneau horaire prévu. La compagnie Aerolineas Argentinas a ainsi annulé 295 vols, dont des internationaux, "affectant plus de 20.000 passagers", pour "un coût total qui dépassera 2,5 millions de dollars".
"Le pays ne s'arrête pas !", "La mobilisation est un minimum par rapport au nombre de gens qui ont décidé d'aller travailler" a claironné à la mi-journée la ministre de la Sécurité Patricia Bullrich.
Elle a dénoncé sur son compte X, les "syndicats mafieux, gestionnaires de la pauvreté, juges complices et politiciens corrompus, qui résistent au changement démocratiquement décidé par la société".
Le point focal du rassemblement à Buenos aires est le Parlement, à l'heure où les députés examinent le vaste train de réformes dit "Loi omnibus" - plus de 600 dispositions - que l'exécutif fait avancer péniblement en commissions.
Pour le gouvernement, "il n'y a pas d'alternative" aux réformes et à l'austérité, pour apurer les comptes d'un pays structurellement endetté (déficit budgétaire à 2,9% du PIB en 2023, soit 1 point au-delà de l'objectif), et stabiliser une économie étranglée à 211% d'inflation annuelle.
La mobilisation a été précédée de défis et rodomontades sur l'ordre public : les syndicats annonçaient une multitude "incontrôlable", "pacifique", mais qui "ne marchera pas sagement sur le trottoir". De fait, plusieurs axes étaient coupés, soit de facto par la foule, soit par un cordon de police bloquant l'accès vers le centre, a constaté l'AFP.
Patricia Bullrich a réaffirmé que son récent "protocole anti-blocage" prévaudra, enjoignant les forces fédérales à intervenir en cas de coupure d'une voie de circulation. Et "faisant passer la facture" du dispositif aux organisations, comme elle l'avait fait après des manifestations fin-décembre.
La grève "la plus rapide"
Le gouvernement dénonce des syndicats "du mauvais côté de l'Histoire", et une "grève record", la "plus rapide de l'histoire", annoncée fin décembre à peine 18 jours après la prise de fonction de Milei. Un "non-sens absolu" alors que les réformes suivent "le jeu démocratique" au Parlement.
Le gouvernement pousse pour faire adopter sa "Loi-omnibus" mais le rapport de forces parlementaires - le parti de Milei, La Libertad Avanza n'est que la troisième force aux deux chambres - a contraint l'exécutif à des compromis.
Dans les tractations des derniers jours, il a ainsi proposé de retirer 141 des 664 dispositions. Ou d'en reformuler, comme sur le financement public du cinéma, devant une levée de boucliers locale et internationale, dont une pétition de réalisateurs de renom, d'Almodovar à Kaurismäki en passant par les frères Dardenne.
Les privatisations (41 entreprises d'Etat étaient initialement visées), l'indexation des retraites, la délégation de pouvoirs à l'exécutif au nom de "l'urgence économique", les ressources des provinces, sont les principaux points de friction.
Sur le plan judiciaire, le "Décret de nécessité et d'urgence" (DNU) publié mi-décembre, qui pose le cadre général des réformes, n'est pas non plus au bout de ses peines. Il a fait l'objet de plus de 60 recours en justice invoquant son inconstitutionnalité.
Par milliers, des manifestants ont convergé à la mi-journée au coeur de Buenos Aires, pour une des mobilisations sans doute les plus fortes depuis des années, à l'initiative du géant syndical CGT (revendiquant 7 millions d'affiliés).
La CGT argentine est une centrale d'obédience péroniste (proche du précédent gouvernement), à laquelle se sont joints d'autres syndicats, mouvements de gauche radicale et organisations sociales.
Des manifestations sont prévues dans plusieurs villes de province, et des appels à rassemblements de solidarité ont aussi été lancés des capitales étrangères : Madrid, Paris, Bruxelles notamment.
Après un mois et demi de présidence Milei, une avalanche de projets de loi dérégulateurs, une dévaluation de 54% et des mesures d'austérité effectives ou planifiées, "les gens sont en colère (...) personne ne peut le nier", a lancé le co-dirigeant de la CGT Hector Daer. Pour qui le ras-le-bol "dépasse" de loin le monde ouvrier.
"La patrie n'est pas à vendre", "Non à l'extinction de la culture !" "Ici, il n'y pas de caste !" clamaient les premières banderoles sur fond sonore de pétards et grosses caisses, sous le regard d'une marionnette géante à l'effigie de Milei, a constaté l'AFP.
Près de 300 vols annulés
La capitale, ses transports, commerces, fonctionnaient mercredi matin normalement. La grève est prévue de midi à minuit, mais les transports devraient opérer jusqu'à 19H afin de pouvoir amener et ramener les manifestants, avant un arrêt total jusqu'à minuit.
Pour autant le trafic aérien a été tôt affecté, certains syndicats grévistes ayant devancé le créneau horaire prévu. La compagnie Aerolineas Argentinas a ainsi annulé 295 vols, dont des internationaux, "affectant plus de 20.000 passagers", pour "un coût total qui dépassera 2,5 millions de dollars".
"Le pays ne s'arrête pas !", "La mobilisation est un minimum par rapport au nombre de gens qui ont décidé d'aller travailler" a claironné à la mi-journée la ministre de la Sécurité Patricia Bullrich.
Elle a dénoncé sur son compte X, les "syndicats mafieux, gestionnaires de la pauvreté, juges complices et politiciens corrompus, qui résistent au changement démocratiquement décidé par la société".
Le point focal du rassemblement à Buenos aires est le Parlement, à l'heure où les députés examinent le vaste train de réformes dit "Loi omnibus" - plus de 600 dispositions - que l'exécutif fait avancer péniblement en commissions.
Pour le gouvernement, "il n'y a pas d'alternative" aux réformes et à l'austérité, pour apurer les comptes d'un pays structurellement endetté (déficit budgétaire à 2,9% du PIB en 2023, soit 1 point au-delà de l'objectif), et stabiliser une économie étranglée à 211% d'inflation annuelle.
La mobilisation a été précédée de défis et rodomontades sur l'ordre public : les syndicats annonçaient une multitude "incontrôlable", "pacifique", mais qui "ne marchera pas sagement sur le trottoir". De fait, plusieurs axes étaient coupés, soit de facto par la foule, soit par un cordon de police bloquant l'accès vers le centre, a constaté l'AFP.
Patricia Bullrich a réaffirmé que son récent "protocole anti-blocage" prévaudra, enjoignant les forces fédérales à intervenir en cas de coupure d'une voie de circulation. Et "faisant passer la facture" du dispositif aux organisations, comme elle l'avait fait après des manifestations fin-décembre.
La grève "la plus rapide"
Le gouvernement dénonce des syndicats "du mauvais côté de l'Histoire", et une "grève record", la "plus rapide de l'histoire", annoncée fin décembre à peine 18 jours après la prise de fonction de Milei. Un "non-sens absolu" alors que les réformes suivent "le jeu démocratique" au Parlement.
Le gouvernement pousse pour faire adopter sa "Loi-omnibus" mais le rapport de forces parlementaires - le parti de Milei, La Libertad Avanza n'est que la troisième force aux deux chambres - a contraint l'exécutif à des compromis.
Dans les tractations des derniers jours, il a ainsi proposé de retirer 141 des 664 dispositions. Ou d'en reformuler, comme sur le financement public du cinéma, devant une levée de boucliers locale et internationale, dont une pétition de réalisateurs de renom, d'Almodovar à Kaurismäki en passant par les frères Dardenne.
Les privatisations (41 entreprises d'Etat étaient initialement visées), l'indexation des retraites, la délégation de pouvoirs à l'exécutif au nom de "l'urgence économique", les ressources des provinces, sont les principaux points de friction.
Sur le plan judiciaire, le "Décret de nécessité et d'urgence" (DNU) publié mi-décembre, qui pose le cadre général des réformes, n'est pas non plus au bout de ses peines. Il a fait l'objet de plus de 60 recours en justice invoquant son inconstitutionnalité.