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Grève dans les communes : « Nous attendons une réponse de Paris »


Grève dans les communes : « Nous attendons une réponse de Paris »
La mise en place du statut unique de la Fonction publique communale, à compter du 1er août s’accompagne d’un lever de bouclier syndical à l’origine d’une grève générale, dans les 48 communes de Polynésie française, depuis mardi 31 juillet, 0 heure.
Le vice président du gouvernement Temaru a rencontré le ministre des Outre-mer, Victorin Lurel, lundi 30 juillet, pour demander un report de la date d’entrée en vigueur de ce statut unique jusqu’au 31 décembre prochain.

Un courrier a été adressé au Président François Hollande par l’ensemble des syndicats d’employés locaux pour dénoncer les articles 9, 73 et 75 de L'Ordonnance n°2005-10 du 4 janvier 2005 portant statut général des fonctionnaires des communes et des groupements de communes de la Polynésie française ainsi que de leurs établissements publics administratifs.

Une marche de revendication pourrait être organisée mercredi 1er août, dans les rues de Papeete.

Nous avons rencontré Vatea Heller, vice président de la Cosac, la confédération syndicale des employés communaux, affilié au syndicat Otahi, pour faire le point sur les perspectives du mouvement de contestation.

>> Lire aussi : Menace de grève dans les 48 communes de Polynésie

Grève dans les communes : « Nous attendons une réponse de Paris »
Tahiti infos : Vous maintenez le mouvement de grève, en dépit de la démarche entreprise, par le vice président du gouvernement, auprès du ministère des Outre-mer à Paris, pour demander le report de la date du 1er août pour la mise en place généralisée du statut de la fonction publique communale. Quelles sont les perspectives que vous entendez donner à votre mouvement ?

Vatea Heller : Les perspectives sont simples. Nous faisons appel à nos maires, qui sont nos employeurs, pour mieux comprendre et analyser cette ordonnance 2005 qui est très pénalisante pour l’ensemble des employés communaux. Par ailleurs, il s’agit d’interpeller l’ensemble des agents municipaux pour les informer sur ce texte et les risque qu’il présente.
Nous ne pouvons pas avoir une vision claire de cette problématique sans prendre en compte la totalité des agents communaux. Il y a des agents dans l’attente d’un cadre d’emploi, ceux-là ont tout intérêt à intégrer le statut de la fonction publique communale. (…)Pour les autres, ceux qui sont déjà sous contrat, il est important de préciser que le texte n’est contesté que sur quatre ou cinq articles. Les syndicats ont fait des propositions de modification des arrêtés, des articles 75 et 73, au Conseil supérieur (de la fonction publique communale, ndlr). Il n’en a pas été tenu compte. On a l’impression d’être dans un dialogue de sourds.
Cette grève fait office de tensiomètre. On a rencontré les parlementaires, des représentants du gouvernement, le représentant de l’Etat en Polynésie française. Et malgré cela, on ne constate aucune avancé. On tente de nous imposer ce statut de la fonction publique communale, en dépit des remarques que nous avons faites et qui nous semblent fondées.


Tahiti infos : L’évolution vers ce statut est ressentie comme problématique pour les agents qui ont une certaine ancienneté, dans leur statut actuel. Contestez-vous le caractère abrupte la transition vers le nouveau statut, telle que proposée par l’ordonnance de 2005 ?

Vatea Heller : Le problème c’est que les acquis sociaux ne sont pas reconnus, en cas d’évolution vers le statut de la fonction publique communale. Nos contrats de droit privé seront le cas échant requalifié en contrats de droit public. La transition n’a pas été pensée : on nous propose quelque chose de mécanique. (…) La réforme est sans doute utile ; mais mal pensée.
Pour bien installer le sujet, il faut comprendre que l’article 75 de l’ordonnance de 2005 est tout simplement inconstitutionnel et illégal. Le droit reconnait la capacité des deux parties signataires d’un contrat d’être maître de leur décision. L’Etat intervient directement sur nos contrats pour les requalifier : cela est contraire à la loi. On nous demande d’accepter : nous disons non : on ne peut pas cautionner quelque chose comme cela.


Tahiti infos : Quel peut être le rôle de vos employeurs, dans le cadre de la résolution de ce problème ?

Vatea Heller : Ils peuvent collectivement reconnaître le problème et demander à ce qu’il y soit remédié.

Tahiti infos : Pourquoi ne le font-ils pas ?

Vatea Heller : Parce qu’aujourd’hui, la situation arrange probablement certain. Au fond, il est question de beaucoup d’argent derrière. La privatisation des services communaux va ouvrir des marchés qui n’existent pas aujourd’hui.

Tahiti infos : Vous êtes en grève, comment comptez-vous faire évoluer votre mouvement de revendication ?

Vatea Heller : Ce qui est sûr, c’est que tout a été entrepris pour parvenir à une solution. Les chantiers parlementaires ont été lancés il y a plus d’un an. Le sénateur Richard Tuheiava a été mandaté par l’assemblée territoriale pour engager les modifications de l’article 75 de l’ordonnance 2005. Nous demandons à ce que l’article 73 soit modifié aussi.
Une intersyndicale réunissant la totalité des syndicats polynésiens, (y compris A Tia I Mua, ndlr) a cosigné un courrier adressé au Président de la République, lundi (30 juillet, ndlr), pour lui demander d’intervenir directement sur le Haut Commissaire. Aujourd’hui, nous attendons une réponse de Paris.

Rédigé par Jean-Pierre Viatge le Mardi 31 Juillet 2012 à 17:08 | Lu 1629 fois
           



Commentaires

1.Posté par michel le 01/08/2012 07:27 | Alerter
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qu'es-ce qui vous gêne dans tout ça?? le statut de privilègiés ?? donnez votre place à ceux qui veulent travailler

2.Posté par Teiva 33 le 01/08/2012 08:05 | Alerter
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"Le problème c’est que les acquis sociaux ne sont pas reconnus" Voilà surtout ce qui les emmerde !!!
Toutefois, pour les jeunes qui viennent de commencer ou d'autres en CDD, ce statut est bon ! C'est pas le meilleur, mais il est bon !
Aujourd'hui dans toutes les communes, on l'on a recruté des personnes (famille essentiellement) sans aucune qualification, qui de plus ont reçu des primes à la tête, ces "acquis" comme il le dit si bien le Vetea Heller, il n'est pas question des les garder...
A la mairie de Faaa, comme celle de Papeete, je vous dis pas les salaires de certains, les primes et le tutti quanti financier... STOP à tout ces abus avec la CGCT... ET ces hypocrites à la mairie de Faaa (Tokoragi en tête) qui "soutiennent" les grévistes, leur point d'achoppement n'est pas à ce niveau... ça les arrangeraient bien que certains de leurs employés ne gardent pas leurs acquis... Des canards !
Et la plupart des employés ont tellement d'avantages qu'ils ne veulent surtout rien perdre !!!
Allez vive l'indépendance d'Oscar, comme ça il n'y aura plus de problème pour le salaire des employés, le SMIG sera à 15.000 F et les avantages se compteront en centraines de francs...

3.Posté par tauarai le 01/08/2012 08:37 | Alerter
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Ia oar na,

Est-ce un hasard que le mouvement soit mené par des employés de la mairie de Faa'a, ce n'est bien sûr qu'un pur hasard si le "gentil syndicaliste" annonçait fièrement que M. le maire de la commune Faa'a le soutenait, s'agit-il de soutien ou d'une éternelle manipulation des "vieux crabes" qui nous dirigent ?

Les pepe hurio sont de retour, et quand ils n'auront pas obtenu gain de cause, que se passera-t-il ?
Le maire ne sera pas maître des camions de la mairie qui se mettront comme par magie sur la piste de l'aéroport? on dirait bien que certains ont la nostalgie de 1995, remarquez ca n'a pas beaucoup plus que de "vulgaires patrons" et des "petits" se disant apolitiques rassemblent 2500 personnes la semaine dernière.

Otare, il est loin le temps des barrage et des marches, rappeles un peu tes 'pepe hurio' parce qu'ils se sont bien gavés grâce à vous les maires il n'y a qu'a les voire trous bien ronds comme nos élus et on voudrait que cela dure encore ?

L'égalité des chances à l'embauche vous savez ce que c'est dans les mairies ?

pärahi

4.Posté par Faut pas pousser! le 01/08/2012 10:04 | Alerter
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Tous les changements de statuts ont entraînés des situations conflictuelles basées sur le fric (on ne parle jamais de service public ou d'intérêt général).
Le nouveau statut des agents de la CPS mise en place ya qqs années est pourtant très peu favorable aux agents contrairement à ce que les gens croient. C'est l'ancien statut qui est à l'origine de la grogne des cotisants avec des agents de service à 500 000 fcfp/mois.
Le même effet s'est produit à la mise en place de la fonction publique territoriale (FPT) On a pris tout ce qui avait de moins bien dans tous les statuts et réunis ça dans un nouveau statut. La grogne a été sévère (les fameux avantages acquis) mais ptit à ptit les choses se sont mises en place graduellement notamment grâce à des possibilités d'évolution de carrières (et donc de revenus) et ceux qui sont restés sous l'ancien régime voit leur progression de carrière arrêtée et peu soutenue par les autorités.
Surtout n'oublions pas qu'adhérer à un nouveau statut reste un acte volontaire. Ceux qui ne veulent pas, gardent leurs anciennes bases avec leurs avantages acquis. Sauf que rien ne sera fait pour faire évoluer leur carrière (et leurs revenus). Les efforts seront concentrés sur ceux qui ont adhéré.
Mais Ici comme d'hab on veut le beurre, l'argent du beurre, la culotte de la fermière, la ferme...
Faut pas pousser!!

5.Posté par emere cunning le 01/08/2012 10:06 | Alerter
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Nos agents communaux n'ont pas encore compris que c'est la réponse et le petit coup de main de Paris à ses maires en vue "d'alléger" la fonction publique et ses dépenses. Et aussi, très probablement, de renouveler le personnel en y mettant un peu de sang neuf... Allez, poussez-vous qu'on s'y mettent (if you see what I mean), comme dans certaines communes.
Quant à retirer d'une main à ces agents communaux leurs ACQUIS sociaux après avoir donné de l'autre main de NOUVEAUX privilèges à ses parlementaires, Paris se fiche vraiment de leur tête. Y'a vraiment de quoi se révolter.

6.Posté par Oui le 01/08/2012 11:41 | Alerter
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Je savais pas qu'en faisant la grève ont avait le droit de se balader avec les engins de la mairie ... Je suis sur que ya moyen d'en virer qquns pour ce motif.

7.Posté par Tehei le 01/08/2012 12:45 | Alerter
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Revoyez votre titre,je propose : graisse dans les communes !
dégraissons,dégraissons!!!