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Grève OPT : aucune négociation


Tahiti, le 19 octobre 2023 – Les agents de la Holding OPT ont répondu présents à l’appel à la grève de l’intersyndicale composée de la CSIP, de la CSTP-FO, de Otahi, de O oe to oe rima et du Sapot. Aucune négociation n’a eu lieu ce jeudi.

“Le premier jour de grève, il n’y a jamais de négociations, il ne faut pas rêver. La première journée, c’est une journée d’observation et c’est pour compter le nombre de grévistes”, assure le premier secrétaire général de la CSIP Cyril Le Gayic. Selon lui, plus de 60% d’agents du groupe OPT ont répondu présents à l’appel à la grève, ce jeudi. La direction lui oppose le chiffre de 36% d'agents grévistes, soit 430 agents.
 
En l’absence de négociations donc, l’intersyndicale n’est pas restée les bras croisés puisque des courriers ont été envoyés au gouvernement suite à des mails envoyés par la direction du groupe OPT “mettant en cause les organisations syndicales sur les négociations de mercredi. Et si nous sommes en grève ce jeudi, c’est à cause de leur mauvaise foi de ne pas avoir résolu le problème”, assure le syndicaliste. Il pense même faire un recours devant le tribunal administratif concernant les conventions collectives de cet Épic. Il rappelle que le dialogue a été rompu car “la direction campe sur ses positions” concernant notamment la mise en place, dans les trois conventions collectives, d’un tronc commun et lui reproche “de renvoyer à chaque établissement ses spécificités”.
 
Le premier secrétaire général de la CSIP, Cyril Le Gayic, est d’ailleurs étonné car selon lui, l’an dernier, le P-dg Jean-François Martin “a donné un avis favorable. On constate que ce n’est plus lui qui maîtrise les discussions (…), certains DRH veulent être calife à la place du calife. C’est un dialogue de sourd après.” Il précise que les agents de ces sociétés sont prêts à faire la grève pendant une semaine voire même plus. Mais, assure-t-il également, “s’il y a des pannes sur le réseau internet, cela va devenir compliqué”.   

​“Tous ces échecs, est-ce à nous de les supporter ?”

Pour Moana Pihatarioe, délégué syndical et également membre du conseil d’administration de l’OPT, ce sont les décisions qui ont été prises, telles qu’Ambition 2020 ou encore le système informatique Noa, qui ont fait que la situation financière du groupe est déficitaire. “Noa a coûté plus de 5 milliards de francs et en plus, il ne fonctionne pas, alors cela entraîne de la souffrance au travail car on n’est pas capable de rendre le service attendu aux clients qui crient sur ceux qui sont en train de les servir. Après, est-ce nous qui devons payer ces 5 milliards de francs ? Tous ces échecs, est-ce à nous de les supporter ?” Il se demande même combien coûte l’entretien de ce système informatique : “5 millions de francs ? 50 millions de francs ? 500 millions de francs par an ? On ne sait pas.”    
 
Il rappelle que les agents ne demandent aucune augmentation de salaire. “On a juste nos acquis qu’il faut conserver. Pourquoi aujourd’hui, on vient prendre dans notre poche ? On doit faire des efforts oui, on peut en faire, mais pas de cette façon, on ne peut pas accepter.”

“On peut faire des concessions”

Moana Pihatarioe assure que les agents sont prêts “à faire des concessions comme geler nos acquis pour que nos entreprises s’en sortent. C’est ce qu’on a fait de 2015 à 2021, on a gelé nos salaires, donc on est capable.” Le syndicaliste dénonce par contre le fait que certains agents du groupe OPT ont “des avantages qui sont cachés (…) comme des indemnités qui vont de 100 000 à 300 000 francs. C’est bien aussi de mettre cela en lumière (…). Il y a aussi des augmentations par le contrat de travail. Nous, nos augmentations sont dans la convention”, dit-il. Il pointe du doigt le fait que la direction propose des “conventions au mérite et à la performance. Ce système va favoriser les langoustes ou les paquets de poisson pour les chefs.”
 
En attendant, un conseil d’administration est prévu ce vendredi matin. Un seul point à l’ordre du jour, donner quitus au P-dg pour signer la convention de la Holding. Pour sa part, l’intersyndicale est prête à négocier samedi ou dimanche si rien ne se passe ce vendredi.   
 
 
 

Rédigé par Vaite Urarii Pambrun le Jeudi 19 Octobre 2023 à 20:13 | Lu 2364 fois