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Gisements de nickel: la présidente de N-Calédonie veut une enquête


NOUMÉA, 11 août 2014 (AFP) - Cynthia Ligeard, présidente du gouvernement de Nouvelle-Calédonie, a demandé lundi, dans une déclaration à l'AFP, l'ouverture d'une enquête sur l'accord conclu avec Vale et Eramet pour l'exploration de gisements de nickel, annulé la semaine dernière par le président de la province Sud de l'archipel.

Pour justifier l'annulation du Protocole général d'accord (PGA), Philippe Michel avait invoqué cinq motifs dont "la sous-évaluation manifeste" de la valeur des gisements, un détournement de procédure et la non consultation des élus.

Il avait aussi dévoilé un "accord occulte" conclu selon lui en parallèle avec Vale et défavorable à la collectivité.

Mme Ligeard a demandé au président de la province Sud "de constituer une commission spéciale d'enquête composée de tous les groupes politiques de l'assemblée provinciale pour faire toute la lumière sur ce dossier et les accusations qui sont véhiculées".

En avril 2014, Cynthia Ligeard, alors présidente de la province Sud, avait signé avec les groupes miniers brésilien et français Vale et Eramet un PGA les autorisant à explorer conjointement les sites de Prony ouest et creek Pernod.

Ces gisements, parmi les derniers au monde encore inexplorés, jouxtent celui de Goro, actuellement exploité par le groupe brésilien pour son usine du Grand Sud. Une décision de construire ou non une usine hydrométallurgique, dans laquelle la province Sud aurait eu une participation de 10%, devait être prise à l'issue de quatre années d'études financées par les industriels.

"Nous avions besoin de beaucoup de confidentialité. Nous aurions entamé les consultations après la signature du PGA", a déclaré Cynthia Ligeard à l'AFP pour expliquer l'absence de consultations des autorités minières et des élus.

La présidente du gouvernement a par ailleurs indiqué n'avoir eu aucun contact avec les responsables de Vale ou d'Eramet depuis l'annulation du PGA. "C'est pourtant à eux de défendre ce projet, qui est une belle façon de valoriser nos gisements", a-t-elle dit.

La présidente du gouvernement a toutefois assuré qu'elle n'avait pas l'intention de remettre en cause le Contrat de gestion solidaire (CGS) conclu au lendemain des élections provinciales entre les partis non indépendantistes, notamment Calédonie Ensemble, dont le président de la province Sud est l'un des leaders.

"Les loyalistes doivent rester unis. Cela me paraît essentiel si nous voulons maintenir la Nouvelle-Calédonie dans la France", a-elle martelé.

Outre la répartition des postes entre les différentes composantes de la famille non indépendantiste, le CGS esquissait un programme de gouvernance pour assurer la stabilité des institutions et engager le dialogue avec les indépendantistes et l'Etat en vue de la préparation de la sortie de l'accord de Nouméa qui organise la décolonisation de l'archipel. Il prévoit la tenue d'ici à 2018 d'un référendum d'autodétermination.

Rédigé par () le Lundi 11 Août 2014 à 05:36 | Lu 632 fois