Tahiti Infos

"Gilets jaunes": les démantèlements se poursuivent malgré la détermination affichée par certains


Marseille, France | AFP | mercredi 19/12/2018 - Les démantèlements de campements de "gilets jaunes" se poursuivaient mercredi en France, malgré la détermination affichée par certains, prompts à réoccuper les ronds-points déjà évacués ou à promettre de continuer le mouvement pendant les fêtes.

Après l'incendie d'une barrière de péage à Bandol mardi dans le Var, la journée de mercredi était marquée par un nouveau sinistre dans un local de Vinci à Bessan, dans l'Hérault, un acte revendiqué par certains "gilets jaunes", mais déploré par d'autres.
Sur le réseau autoroutier, Vinci Autoroutes faisait état mercredi matin de manifestations sur une quarantaine de points du réseau, notamment sur l'A7 dans le Vaucluse au niveau de Bollène, Orange et Avignon, et de dégradations sur l'A9, qui relie Montpellier à l'Espagne.
Ailleurs dans l'Hexagone, la tendance au démantèlement des barrages se poursuivait mercredi, en général dans le calme, les "gilets jaunes" ayant reçu pour consigne "de ne pas résister", selon une porte-parole, quitte à se réinstaller dans la foulée, parfois quelques centaines de mètres plus loin.
"On lâche rien, mais on se réinstalle, et on se concentre en partie sur la marche pour le Référendum d'initiative citoyenne", a déclaré à l'AFP Chantal Moraud, coordinatrice des "gilets jaunes" dans les Bouches-du-Rhône. Une quarantaine de ces "marcheurs" qui veulent rejoindre Paris à pied étaient mercredi à Tarascon selon la préfecture.
Dans le Var voisin, une quarantaine de gilets jaunes se sont aussi réinstallés au rond-point proche du péage du Muy, après avoir été délogés trois fois par un nombre "imposant" de gendarmes qui ont démoli la cabane où s'abritaient les manifestants, selon l'un d'eux.
"On veut qu'ils arrêtent de nous envoyer de la poudre aux yeux qui n'a ni queue ni tête", a expliqué Jocelin Berry à l'AFP. Ce chauffeur-livreur, qui veut avant tout "une petite hausse des salaires et une baisse des taxes", espère tenir le rond-point "encore à Noël et au Jour de l'An": "On a des turbulents qui veulent être plus violents et on ne sait pas si on pourra les retenir".
En Gironde, sur une douzaine de ronds-points encore occupés ces derniers jours, les trois quarts avaient aussi été démantelés ou désinstallés mercredi, selon la préfecture.
Au rond-point de Sainte-Eulalie, l'un des "hot spots" jaunes au nord de Bordeaux, les gendarmes aidés d'agents techniques ont fait évacuer le rond-point sans opposition mercredi à l'aube. "On avait convenu qu'on resterait pacifiques", a indiqué à l'AFP une manifestante. Les averses orageuses mercredi matin n'incitaient pas dans l'immédiat a réinvestir les lieux, mais "il y aura une forme d'action", a-t-elle assuré.
A l'Ouest, le préfet du Morbihan avait demandé mardi aux manifestants de "cesser leurs actions et d'évacuer" les sites occupés. Il a aussi interdit par arrêté les "rassemblements de personnes, les installations d’abris et le dépôt de matériaux" sur neuf ronds-points du département, dont l'un, à Lannester, près de Lorient, occupé depuis le début du mouvement, était l'une des plus grosses bases des "gilets jaunes" dans le département.
"On n'a pas le choix, ça ne sert à rien pour le moment d'opposer une résistance, alors on est en train de tout plier et tout démonter", a déploré à l'AFP sur place Denis Rudloff, un "gilet jaune" qui s'attend à ce que le mouvement reprenne de l'ampleur "après les fêtes probablement". 
Dans la Loire, trois campements de "gilets jaunes" ont été incendiés par leurs occupants depuis mardi soir, ont annoncé police, pompiers et gendarmes. Quelques dizaines de "gilets jaunes" ont aussi manifesté mercredi matin devant les commissariats de Roanne et de Saint-Etienne.

le Mercredi 19 Décembre 2018 à 06:45 | Lu 225 fois