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GP de Singapour - Vettel a-t-il déjà perdu le titre?


Singapour, Singapour | AFP | lundi 18/09/2017 - Au-delà de son retard de 28 points face à Lewis Hamilton, Sebastian Vettel, responsable du crash fatal à Singapour dans une course qu'il ne devait pas perdre, a montré des signes de faiblesse dans la guerre psychologique qui s'est engagée pour le titre, un exercice dans lequel excelle en revanche l'Anglais.

C'était LA course qui pouvait le relancer. Mais c'est tout l'inverse qui s'est produit dimanche.

Vettel avait pourtant signé une superbe pole samedi, mais les premières secondes de course ont tout ruiné et surtout mis en exergue une nervosité peu rassurante pour la suite.

Le constat de Damon Hill est sans concession: "Lewis Hamilton va remporter le Championnat du monde 2017", a assuré le Britannique champion du monde 1996 après la victoire inespérée de son compatriote, ajoutant qu'on avait assisté "au tournant décisif de la saison". Un avis que semble partager Toto Wolff, le patron de Mercedes et de Hamilton, qui a lui salué "un grand pas en avant au championnat".

Après le zéro de Singapour, l'Allemand ayant dû abandonner après avoir lui-même causé le crash, le question se pose: a-t-il craqué sous la pression et va-t-il savoir réagir? C'est peu dire que le contexte ne plaide pas en sa faveur. Car si Hamilton est un habitué de ces joutes serrées de fin de championnat, durant laquelle le mental compte tout autant que le talent de pilote, Vettel ne l'est pas.

Malgré sept titres à eux deux, l'Allemand et le Britannique n'ont en effet jamais été en rivalité pour le championnat la même saison.

"Vettel a remporté ses quatre titres à la suite sans une grosse adversité", rappelle un dirigeant de Red Bull, écurie avec laquelle le pilote de 30 ans s'est imposé de 2010 à 2013.

"C'est la première fois qu'il doit vraiment lutter pour arracher la victoire finale", ajoute-t-il.

- Senna lui parle -

"J'adore cela, lorsque vous devez relever les défis les plus difficiles, c'est la partie la plus excitante pour moi", a pour sa part déclaré Hamilton après son succès, histoire de renforcer la pression sur son adversaire.

Le natif de Stevenage a de la pratique en matière de guerre psychologique puisqu'il sort tout juste d'une relation sous très haute tension avec Nico Rosberg, son ancien ami d'enfance.

Durant trois saisons, son équipier allemand était le seul obstacle pour le titre, ce qui a donné lieu à de sévères luttes d'influence chez Mercedes.

Rosberg en est sorti lessivé et a pris une retraite surprise après son triomphe l'an passé.

En conférence de presse, les rivaux de cette saison présentent deux attitudes opposées. Critiqué pour son arrogance passée, Vettel affiche désormais une bienveillance constante, qui en agace certains.

Hamilton, désireux à tout prix de s'établir parmi les légendes de son sport, n'a que faire de s'attirer la sympathie, quitte à tutoyer le ridicule.

Il a ainsi expliqué à Singapour que c'était "presque comme si Senna (lui) avait parlé" pour lui conseiller, une fois en tête, de ne pas trop se frotter aux murs du circuit urbain de Marina Bay.

Plutôt que des conseils de l'au-delà de Fangio ou Brabham, Vettel peut espérer recevoir un coup de pouce du destin pour se refaire.

En effet, Hamilton, qui a atteint la limite d'éléments changés sur son moteur, risque d'écoper de pénalités sur la grille d'un des six derniers Grand Prix restant à courir.

A moins que Vettel ne soit lui-même bridé par l'enjeu...

Rédigé par () le Lundi 18 Septembre 2017 à 10:37 | Lu 1256 fois