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Franck Bellard : “On est compétitif dans toutes les catégories”


Franck Bellard occupe le poste de cadre technique à la fédération polynésienne de judo depuis trois ans.
Franck Bellard occupe le poste de cadre technique à la fédération polynésienne de judo depuis trois ans.
Tahiti, le 10 novembre 2023 - Vingt-deux judokas se déplaceront aux îles Salomon pour prendre part aux Jeux du Pacifique. Il y a quatre ans à Samoa, les combattants locaux avaient ramené 19 médailles, dont trois en or. Sauf qu’en 2019, les Australiens n’étaient pas de la partie contrairement à cette édition des Jeux. Néanmoins le cadre technique de la fédération polynésienne de judo, Franck Bellard, affirme que la sélection tahitienne reste “compétitive dans toutes les catégories”. 

Franck, lorsqu’on regarde votre sélection ce qui attire avant tout l’attention c’est la jeunesse de votre délégation. Comment avez-vous constitué votre groupe ? 
“J’ai souhaité annoncer très tôt la sélection pour préparer sur une longue durée les Jeux du Pacifique. Quand je suis arrivé, il y a trois ans, j’ai d’abord observé. Puis ma seconde année, je me suis mis à la détection pour faire émerger un groupe et aller vers une sélection des meilleurs judokas locaux. Et donc sur cette sélection j’ai donc choisi d’avoir un numéro un, un judoka expérimenté et en numéro deux un jeune espoir. Ces jeunes que l’on amène aux îles Salomon c’est l’ambition 2027 et les Jeux que l’on organise à Tahiti. Après certains d’entre eux sont déjà très performants et sont en mesure d’obtenir une médaille dès cette année aux îles Salomon. Aux derniers championnats de France cadets, on a obtenu de très bons résultats. Sur l’équipe que l’on a, on retrouve des judokas qui sont prêts à briller sur cette compétition en 2023, mais la priorité pour moi cela reste 2027. Et puis on a aussi beaucoup de jeunes dans la sélection parce qu’on a un petit gap générationnel entre les 18-30 ans. Un certain nombre de nos judokas partent en France pour leurs études et ne seront pas disponibles pour la compétition comme Kerian Vasapolli qui était une des meilleures chances de médailles pour nous.” 

Pour la préparation de vos athlètes, vous avez effectué au cours des derniers mois des déplacements aux États-Unis, au Canada et plus récemment aux championnats de France. Il fallait multiplier les oppositions et les combats de haut niveau pour être prêts pour les Salomon….
“C’est un constat que j’ai fait en arrivant ici. Nos judokas ne faisaient pas assez de combats. Sur les compétitions locales, j’ai croisé les catégories et on a organisé des combats mixtes. Le but, c’était vraiment qu’ils prennent de l’expérience. Et puis avec le président de la fédération polynésienne de judo, Stéphane Gustin, on s’est battu pour obtenir des subventions et donner la possibilité à ces jeunes de sortir. Et en multipliant les combats et les compétitions, on est passé en moyenne pour un judoka de 9 combats par an à 25. Notre championne de France espoir, Imihia Teumere, en est à 55 combats cette année. Pour comparer, les années précédentes, Evan Jolif était le plus actif avec 15 combats. On a multiplié par presque trois le nombre d’oppositions, ce qui a contribué aussi à leur progression.”

 

“Faire des médailles c’est une chose, mais les obtenir avec la manière et démontrer une progression, c’est ce qui est important aussi”

En 2019 à Samoa, le judo avait rapporté 19 médailles (3 en or, 10 en argent et 6 de bronze). On imagine que l’objectif à Honiara sera de faire aussi mieux ?
“On a des judokas comme Lætitia Wuilmet, David Chevalier, Julien Ragusa qui étaient déjà là en 2019 et qui ont obtenu des médailles. Avec la progression de nos jeunes, on peut en effet s’attendre à obtenir les mêmes résultats, voire peut-être de faire mieux. Après la différence cette année c’est que l’on a les Australiens qui prendront part à la compétition. C’est une délégation très compétitive avec notamment une jeune judokate qui a terminé 7e aux derniers championnats du monde junior. On pourra difficilement comparer 2019 à 2023 du fait de l’opposition. Je pense que l’on si fait déjà deux médailles d’or, ça sera bien. C’est très bien que les Australiens soient présents, ça nous permettra de bien jauger notre équipe. Faire des médailles, c’est une chose, mais les obtenir avec la manière et démontrer une progression, c’est important aussi. Et ce que je veux voir aussi aux Salomon, c’est l’état d’esprit que l’équipe va afficher. Avec un bon état d’esprit, les résultats suivront forcément. Ce qui m’importe c’est que chacun de nos judokas puissent donner le meilleur et qu’ils sortent de là en se disant qu’ils ont vraiment tout donné.”

On est à une dizaine de jours du départ pour les îles Salomon. Sur quoi va porter la préparation dans les prochains jours ? 
“On a eu une préparation sur 11 mois avec différents cycles. Là, pour la préparation physique, on est sur des cycles de rappel. Et l’enjeu de la préparation terminale, ça va être ce qu’on appelle « faire du jus », c'est-à-dire récupérer le plus possible. On a une baisse du volume d'entraînement, mais on maintient toujours une intensité maximale. L’objectif, c’est de se régénérer et d’arriver en pleine forme aux Jeux. On travaille aussi dans ces derniers jours sur la dimension humaine et mentale pour arriver aux Salomon dans le meilleur état d’esprit possible.” 

Est-ce que vous attendez des judokas en particulier sur ces Jeux ? 
“Le sentiment que j’ai c’est que l’on est compétitif dans toutes les catégories. Personne n’est là par défaut. On a une équipe qui est en train de se construire et de se souder.  Par exemple, notre équipe féminine a réalisé de très bons résultats sur les compétitions aux États-Unis, au Canada et en France. Chez les garçons, Jérémy Picard a déjà gagné trois fois les Oceania et il sera attendu aux Jeux. Gaston Lafon, deuxième des Oceania Open, est l’un de nos athlètes confirmés qui a vraiment envie d’une médaille d’or. Tous nos judokas à un moment donné ont fait des résultats dans leur carrière. Et je pense vraiment que l’on a une équipe compétitive.”

Les judokas retenus pour les Jeux du Pacifique aux îles Salomon

Dames
-48 kg
Ambre Popoff (EJJP)
Ynes Balcon Mouzaoui (EJJP)

-52 kg
Poeiti Golhen (AS Vénus)
Ramahere Deflandre (AS Vénus)

-57 kg
Lætitia Wuilmet (Tefana JJ)

-63 kg
Teraimatuatini Bopp (Tefana JJ)
Tevenino Teipoteani (AS Vénus)

-70 kg
Imihia Teumere (Tefana JJ)
Haukea Vitielli (EJJP)

Messieurs
-60 kg 
Tamaterai Hervé (Tefana JJ)
Anthony Kaan (Tefana JJ)

-66 kg
Manatoa Luciani Renaud de la Faverie (Tefana JJ)

-73 kg
Gaston Lafon (Tefana JJ)
Noa Gustin (EJJP)

-81 kg
Toanui Lucas (Tefana JJ)
Vydal Samin (AS Vénus JUDO)

-90 kg
David Chevalier (JC Rangiroa)
Maevarau Legayic (AS Vénus)

-100 kg
Evan Jolif (AS Vénus)
Julien Ragusa (EJJP)

+100 kg
Jérémy Picard (AS Manu Ura)
Samasona Tevaearai (JC Taravao)

Rédigé par Désiré Teivao le Vendredi 10 Novembre 2023 à 08:30 | Lu 1572 fois