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Fonds Pacifique 2010 : deux millions d’euros pour 71 projets

PARIS, 4 mai 2010 (Flash d'Océanie) – Le Fonds de coopération économique, sociale et culturelle pour le Pacifique (plus connu sous le nom de Fonds Pacifique) du gouvernement français a approuvé fin avril un total de plus de deux millions d’euros en soutien à soixante et onze projets, pour l’année 2010


Fonds Pacifique 2010 : deux millions d’euros pour 71 projets
Ces projets, sélectionnés parmi un total de 114 dossiers candidats, maintiennent un accent fort sur les grands axes de coopération française en Océanie, et en particulier l’environnement (333.000 €), la culture (312.000 €), l’action économique (293.000 €), la santé (230.000 €), l'enseignement et la formation (227.000 €), la recherche (225.000€) et la coopération universitaire (122.000 €), a précisé le Fonds depuis son bureau parisen.
Le montant total des fonds mobilisés se porte à 2.048.000 euros.
Le soutien à cette série de projets a été apporté à l’issue de la dernière réunion en date du Comité directeur du Fonds Pacifique, qui s’est tenu le 30 mars 2010 à Nouméa (Nouvelle-Calédonie) sous la présidence de M. Philippe Gomès, Président du Gouvernement de la Nouvelle-Calédonie.
Le comité directeur du Fonds Pacifique est composé de dix membres, dont la moitié représente les exécutifs des trois collectivités françaises du Pacifique (Nouvelle-Calédonie, Polynésie française, Wallis et Futuna).
Le reste représente l'État français, via ses ministères de l'Outre-mer, des affaires étrangères et des finances.
La Présidence tournante du Fonds, depuis le 1er janvier 2010, est revenue à la Nouvelle-Calédonie après deux ans de Présidence polynésienne.
L’une des principales vocations du Fonds Pacifique, depuis sa création en 1986, est de favoriser un mouvement d’intégration régionale, notamment pour les collectivités françaises du Pacifique.

Culture et patate douce

Parmi les récentes actions soutenues par le Fonds Pacifique, ces douze derniers mois, figurent notamment une « Maison des Anciens », destinée à accueillir les personnes âgées à Port-Vila (Vanuatu), avec un financement (formalisé en septembre 2009) pour quinze mille euros et d’autres apports de partenaires tels que le Sénat français, le territoire de la Nouvelle-Calédonie et des donateurs privés.
En décembre 2009, une autre convention de financement a été signée avec le Centre Culturel de Vanuatu en vue de soutenir la création d’une antenne de ce centre à Lénakel, sur l’île de Tanna (Sud de l’archipel).
Après un premier soutien de quinze mille euros en 2008, le même montant a été renouvelé en 2009, aux côtés d’autres partenaires co-financiers de l’opération (pour un montant total de 130.000 euros) , en l’occurrence l’Union Européenne, AUSAID, le Christensen Fund et le CREDO (Centre de recherche et de documentation sur l’Océanie).
Dans le domaine agricole et de la recherche agronomique, toujours à Vanuatu, ce Fonds a aussi soutenu, l’an dernier, à hauteur de vingt mille euros, un projet d’amélioration génétique et de création d’une véritable base de données et à terme une banque génétique, à vocation régionale, pour les tubercules de type patate douce (kumala).
L’objectif, à terme, est aussi « bio » : permettre la mise en place de systèmes de culture durables, sans ajout de pesticides et de variétés adaptées au changement climatique.
Ce projet, qui participe d’un effort régional d’assurer la sécurité alimentaire de populations océaniennes, d’un coût total évalué à 250.000 euros sur 3 ans, est mené en partenariat entre le l’institut de recherche agronomique de Vanuatu (CTRAV), son Ministère de l’agriculture, le CIRAD de Montpellier (France), l’Institut de recherche agronomique de Nari (Papouasie Nouvelle Guinée), le Ministère de l’agriculture de la Polynésie française et le Centre international de la pomme de terre (CIP) de Lima (Pérou).

Tourisme et francophonie

En matière touristique, un soutien du Fonds Pacifique (pour neuf mille euros, signés fin mars 2010) est également en route : il s’agit de permettre à l’office du tourisme de Vanuatu, destination de plus en plus populaire dans la région et auprès des touristes de Nouvelle-Calédonie, d’augmenter et de parfaire ses capacités d’accueil et d’information en langue française, que ce soit via son site Internet (jusqu’ici largement anglophone), ou plus directement en organisant des voyages de promotion, auprès de relais d’opinion (typiquement des médias français de Nouvelle-Calédonie voire de France métropolitaine).
Cette action découle elle-même d’une étude à large spectre sur les axes stratégiques à venir de la destination Vanuatu, réalisée en 2008 sur financement du Fonds, pour un total de soixante dix mille euros, rappelait fin mars Annie Niatu, directrice générale de l’office du tourisme.

Les années précédentes

En 2009, ce Fonds avait soutenu près d’une centaine de projets, pour un montant total de quelque deux millions d’euros dans les domaines de la santé publique, de la recherche et des échanges universitaires, ainsi que des enveloppes destinées à l’aide d’urgence et une poursuite des actions de coopération décentralisée entre la Nouvelle-Calédonie et son archipel voisin, partiellement francophone, de Vanuatu.
Cette coopération de voisinage décentralisée, lancée en juin 2006 lors du second sommet France-Océanie à Paris (et fondée sur le principe paritaire selon lequel pour chaque euro apporté par Paris, la collectivité française en apporte un autre), comporte un important volet de coopération économique et de promotion des échanges commerciaux.
Le Fonds Pacifique, toujours au plan de liens grandissants entre Vanuatu et la Nouvelle-Calédonie, a aussi apporté son soutien, ces dernières années, à la réalisation de plusieurs études dont une sur la filière des fruits et légumes à Vanuatu, ainsi qu’un autre qui se penchera sur les problématiques de développement des échanges agricoles entre cet archipel et son plus proche voisin français.
Plus généralement, cette coopération entre la Nouvelle-Calédonie et Vanuatu couvre aussi bien les domaines de la bonne gouvernance, du développement des échanges commerciaux, que le soutien à la francophonie dans cet ancien condominium franco-britannique des Nouvelles-Hébrides, devenu indépendant en 1980 et qui reconnaît dans sa Constitution le Français comme l'une de ses langues officielles (avec l'Anglais et le pidgin local, le Bichelamar).

Réseau d’alerte aux tsunamis

Le programme de construction d’un réseau de marégraphes, lancé en 2008, s’est poursuivie en 2009 avec comme objectif principal d’achever de renforcer le réseau régional pour des îles particulièrement exposées en cas de tsunami en provenance de la fosse tectonique de Tonga, à savoir Wallis et les îles Loyautés (Nouvelle-Calédonie).
Parmi les projets s'inscrivant dans la continuité : le renouvellement des stocks d'urgence destinés aux actions d'aide coordonnée (dans le cadre des accords tripartite "FRANZ" --France-Australie-Nouvelle-Zélande--) aux populations océaniennes touchées par des catastrophes naturelles, ou encore le soutien au personnel du Programme Régional Océanien pour l’Environnement (PROE, basé à Apia, Samoa).

Recherche et échanges universitaires

D’autres projets, également initiés ces dernières années, ont concerné un programme d’échanges d’assistants linguistiques entre Fidji et la Nouvelle-Calédonie (qui se concrétise depuis trois ans par l’affectation de jeunes enseignants néo-calédoniens à l’enseignement du Français à Fidji) ou encore un flux continu d’échanges entre universités de la région (dont les pôles français de l’UNC [Université de la Nouvelle-Calédonie], de l’UPF [Université de Polynésie française] et de l’anglophone USP [University of the South Pacific, basée à Suva]).
Au plan de la recherche, le comité directeur du Fonds a en outre approuvé en 2009 un soutien à la mise en place d’un réseau de surveillance des récifs coralliens, basé au CRIOBE de Moorea (Polynésie française), ainsi que des recherches sur la fièvre hémorragique dengue (transmise par les moustiques) à l’institut Malardé en Polynésie française.

Rédigé par pad le Mardi 4 Mai 2010 à 06:34 | Lu 1039 fois