Tahiti Infos

Financement du terrorisme: les parents d'une jihadiste partie en Syrie présentés à la justice


La jeune femme a été arrêtée mi-octobre à Raqa (Syrie) lorsque les forces kurdes, soutenues par la coalition occidentale à laquelle participe la France, ont repris à l'EI cette ville.
La jeune femme a été arrêtée mi-octobre à Raqa (Syrie) lorsque les forces kurdes, soutenues par la coalition occidentale à laquelle participe la France, ont repris à l'EI cette ville.
Paris, France | AFP | vendredi 08/12/2017 - Les parents d'une jihadiste française partie en Syrie rejoindre le groupe Etat islamique (EI) et à qui ils sont soupçonnés d'avoir envoyé de l'argent vont être présentés à un juge en vue d'une éventuelle mise en examen pour financement d'une entreprise terroriste, a annoncé vendredi une source judiciaire.

Le parquet de Paris a ouvert une information judiciaire pour association de malfaiteurs terroriste criminelle, soustraction de mineur en relation avec une entreprise terroriste et financement d'une entreprise terroriste. Il a requis le placement sous contrôle judiciaire des deux parents, a précisé cette source.
Aujourd'hui âgée de 27 ans, Margaux D. était partie en Syrie en 2013 avec sa fille qui avait alors dix-huit mois. Ses parents sont soupçonnés de lui avoir envoyé "plusieurs milliers d'euros", selon une source proche du dossier.
La jeune femme faisait l'objet depuis novembre 2016 d'une enquête préliminaire ouverte par le parquet pour "association de malfaiteurs en vue de préparer des actes de terrorisme".
Elle a été arrêtée mi-octobre à Raqa (Syrie) lorsque les forces kurdes, soutenues par la coalition occidentale à laquelle participe la France, ont repris à l'EI cette ville dont le groupe jihadiste avait fait sa capitale autoproclamée. Elle est toujours dans cette région.
Margaux D., convertie à l'islam en France, avait raconté son quotidien au sein du groupe jihadiste dans un reportage diffusé début novembre sur la chaîne France 2. Elle y expliquait avoir gagné le territoire de l'EI en Syrie pour "pouvoir vivre (sa) religion à (son) aise".
En janvier dernier, elle a été condamnée par défaut à deux ans de prison ferme en France pour soustraction et non-présentation d'enfant.
Mariée plusieurs fois à des jihadistes français morts au combat, elle est détenue avec sa fille aînée, aujourd'hui âgée de 6 ans, et ses deux autres enfants nés en Syrie, un fils de 3 ans et son bébé de 5 mois, selon France 2.
Sur les 1.700 Français partis en Irak et en Syrie depuis 2013, 178 hommes, 66 femmes et 58 enfants sont revenus en France. Les adultes y font systématiquement l'objet d'une procédure judiciaire, et les enfants au minimum d'un suivi judiciaire ou éducatif. 
Plusieurs centaines d'adultes et d'enfants français seraient encore dans la zone. 
Plusieurs dossiers dans lesquels des parents sont soupçonnés d'avoir envoyé de l'argent à leur enfant parti  combattre aux côtés de groupes jihadistes sont actuellement entre les mains de la justice, et des condamnations pour de tels faits ont déjà été prononcées. 

le Vendredi 8 Décembre 2017 à 05:40 | Lu 446 fois