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Filière porcine : le centre naisseur pourrait voir le jour en 2020


Un élevage de porc (photo d'illustration AFP).
Un élevage de porc (photo d'illustration AFP).
PAPEETE, le 23 juin 2016 - Mercredi 22 juin, les membres de l’institut de recherche et de développement de la filière porcine (IFIP) et Edouard Fritch, Président de la Polynésie française, se sont réunis pour la restitution de l’étude de faisabilité d’un centre naisseur pour cette filière.

C'est une très bonne nouvelle pour les professionnels de la filière porcine. "Nous avons une maladie sur nos bêtes qui nous empêche d'augmenter la production. Elle est apparue dans les années 2000, on ne sait pas trop d'où elle vient et depuis, impossible de s'en débarrasser…", explique Teking Lai ah che, éleveur de porcs depuis 43 ans. Cette maladie s'appelle la brucellose et atteint toutes les exploitations.
Dans le domaine de la production de viande locale, celle de porcs charcutiers (947 tonnes en 2015) couvre 31 % du marché total de la viande de porc. Le taux de couverture visé à l’horizon 2020 est de 50 %. Or, si rien n'est fait, ce taux ne sera jamais atteint. Le centre naisseur serait un gain de temps pour éviter que la maladie ne se transmette d'animaux en animaux.
Selon un communiqué de la Présidence : "Ce constat a conduit les acteurs de la filière à repenser le modèle d’élevage porcin en Polynésie française en segmentant la chaine de production. La création d’une maternité collective est ainsi apparue comme une solution à la plupart des problèmes sanitaires, mais aussi économiques, rencontrés par les producteurs de porcs."

DE LA VIANDE DE MEILLEURE QUALITÉ

Séparer les différentes étapes de production de porc serait donc la solution miracle. A l'heure actuelle, les exploitants font tout : de la naissance à l'abattage. Avec ce centre naisseur, les truies enceintes seraient confiées à des reproducteurs chargés de mettre au monde les porcelets. Ainsi, les exploitants n'auront plus qu'à gérer les activités d'engraissement et bénéficieront de porcelets sevrés et sains.
"Cela va nous permettre de garantir une viande de meilleure qualité. Nos cochons auront plus de muscles et moins de graisse. Ils seront bien meilleurs", reprend l'exploitant.
Moins de risques sanitaires, moins de main d'œuvre et aussi un coût de production moins important pour les exploitants, les résultats de l'étude de faisabilité ont convaincu le président du syndicat des éleveurs de porc du fenua.
Pour l'heure, le projet prévoit l'aménagement d'un centre de 5 ha sur le domaine du plateau de Taravao. Il pourrait accueillir 500 truies. Le coût d’objectif du projet s’élève à 500 millions Fcfp sur lequel l’Etat est appelé à participer à hauteur de 50%. Le projet sera inscrit dans le contrat de projet 2015/2020 pour l'année 2018. Le premier centre naisseur de Polynésie française pourrait voir le jour en 2020.

Rédigé par Amelie David le Jeudi 23 Juin 2016 à 16:08 | Lu 1668 fois