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Fifo : une fenêtre ouverte sur le monde


Wallès Kotra et Heremoana Maamaatuaiahutapu, co fondateurs du Fifo.
Wallès Kotra et Heremoana Maamaatuaiahutapu, co fondateurs du Fifo.
PAPEETE, lundi 11 février 2013. Le 10e Fifo (festival international du film océanien) démarre officiellement ce mardi. Au programme, des projections de documentaires et des rencontres avec les réalisateurs ; mais aussi les multiples dérivés du Fifo : 7e colloque des télévisions océaniennes, 5es rencontres numériques, 4e Oceania pitch. Un melting pot d’expressions et de cultures à consommer sans modération.
La culture océanienne, via le Fifo, a-t-elle trouvé son rythme de croisière après 10 ans d’existence ? A écouter Wallès Kotra et Heremoana Maamaatuaiahutapu, les co-fondateurs du festival, la mission est en partie réussie. Le moteur de cette aventure culturelle est né d’un constat : alors que les chaînes de télévision se multiplient dans le monde, l’Océanie disparait de ces images. «Il y avait une contradiction terrible à voir nos îles disparaître dans cet océan d’images, parce qu’il n’y avait pas assez de capacité de production locale. L’idée est née de ce constat et de la volonté d’y apporter une réponse» précise Wallès Kotra. Au fil des ans, le Fifo permet les échanges et contribue à la naissance de fonds d’aide à la production audiovisuelle en Polynésie française et en Nouvelle Calédonie. Il reste encore à convaincre le CNC (Centre national du cinéma) à pouvoir intervenir sur ces territoires. Mais ce n’est pas suffisant, car certains pays océaniens n’ont pas encore ces soutiens financiers et l’idée d’un Fonds d’aide océanien est un chantier à travailler complètement. «Dix ans après, c’est gagné en ce qui concerne la prise de conscience. Les films documentaires océaniens sont maintenant bien repérés et présents sur les télévisions du monde entier grâce au Fifo, qui agit un peu comme un label de qualité, mais il faut encore agir sur le long terme».

La capacité du Fifo à rayonner également hors de la Polynésie, avec des participations à Cabourg, à Bordeaux par exemple en France, mais aussi en Australie et en Nouvelle Zélande, est un atout majeur. Autre belle réussite du Fifo, la constance et l’accueil de ce festival par le public polynésien. Avec 26 000 entrées en 2012, le Fifo est un des rares festivals de films documentaires qui est avant tout un magnifique succès populaire, ce qui n’existe presque nulle part ailleurs. «C’est la preuve que le public avait besoin de cette rencontre. Beaucoup ont redécouvert leur région grâce au Fifo. Nous sommes Polynésiens, Mélanésiens par exemple, mais grâce au Fifo, on se sent aussi Océaniens : on aborde nos différences et nos points communs, qui sont nombreux» argumente Heremoana Maamaatuaiahutapu. Pour l’ouverture de ce Fifo 2013, Déwé Gorodey, membre du jury, écrivain et ministre de la culture en Nouvelle Calédonie a rappelé que «le Fifo est un moyen de faire en sorte que la parole de nos îles, de nos cultures, soit connue. Nos îles sont peut-être invisibles sur la carte du monde, mais ce n’est pas une raison pour que nos cultures le soient». Avec 36 films en projection durant six jours, le Fifo est la preuve par l’image que cette parole existe.

Programme détaillé et complet sur le site Internet du Fifo en cliquant ici


Le jury du Fifo 2013.
Le jury du Fifo 2013.
Cette année, le Fifo est présidé par Greg Germain, comédien, metteur en scène et président de l’association du festival off d’Avignon, président de l’agence de promotion et de diffusion des cultures d’Outre-mer. Il est accompagné de Fleur Lise Hueut, actrice ; Yves Jeanneau, producteur, fondateur du Sunny Side of the Doc (marché des documentaires) de La Rochelle ; Jean-Claude Lamy, journaliste littéraire et écrivain ; Julia Overton, productrice, manager et responsable de l’agence nationale Screen Australia ; Murray Green, ancien directeur d’ABC International ; Joe Berlinger , producteur et réalisateur, journaliste et photographe ; Leon Narbey, directeur de la photographie de «The Orator», conte samoan primé au festival de Venise ; Déwé Gorodey, ministre de la culture et écrivain de Nouvelle Calédonie ; Christian Robert, éditeur, président de l’association des éditeurs de Tahiti et des îles ; Etienne Raapoto, journaliste de Polynésie 1re.
Le jury attribuera au terme de six jours de production, parmi les 15 films en compétition : le Grand prix du jury, et trois prix spéciaux. Le public votera également pour décerner le prix du public parmi les 36 films projetés (en et hors compétition).

Les temps forts du mardi 12 février.

Après la cérémonie d’ouverture qui se déroule ce mardi matin à 8h dans les jardins de la Maison de la culture en présence des autorités de l’Etat et du Pays ainsi que de tous les festivaliers, voici le programme de cette première journée de festival.
Projections : dans le Petit Théâtre, la Salle Vidéo et le Grand Théâtre de 8h à 23h. Renseignements au 544 544 / réservations des scolaires au 544 546.
Ateliers gratuits grand public : Inscriptions au 70 70 16 (Stop Motion de 9h30 à 12h / de 14h à 16h. Formateur : Luce Pasquini ; Montage audiovisuel de 9h à 12h / de 14h à 17h30. Formateur ; Tournage extérieur GO PRO de 9h à 12h00 / de 14h à 17h30. Formateur : Jimmy Pichard ; Création d’un Ibook interactif pour Ipad avec Ibook Author de 9h00 à 12h00/ de 14h à 17H 30 ; Atelier d’écriture de scénario : de 15h à 17h. Formatrice : Christophe Nick
5èmes Rencontres numériques, sous la présidence de M. Michel Paoletti : + d’infos sur www.fifo.pf. Ouverture des Rencontres Numériques par son Président, Michel Paoletti . Conférence-débat de 10h à 11h30, Chapiteau : Les instantanés polynésiens, calédoniens et aquitains des numériques. Trois interventions successives des observatoires de Nouvelle-Calédonie, d’aquitaine et de Polynésie française sur les réalités numériques de chaque territoire.Avec pour l’Aquitaine, Yann Pennec, chargé de mission TIC Feder, pour la Polynésie, Karl Tefaatau - ADN pour la Calédonie : Sonia Backes, membre du gouvernement de Nouvelle-Calédonie, en charge de l’économie numérique (ou Vice-président de la Nouvelle-Calédonie). Conférence-débat de 14h00 à 16h00 : Incubateurs et pépinières d’entreprises, comment attirer cerveaux, innovateurs et créateurs ?
La rencontre avec le producteur de La Valse des continents : Océanie terre du Pacifique, La compagnie Taxi-Brousse est prévue à 17h00 dans le Petit Théâtre.
Le septième Colloque des télévisions océaniennes, organisé en partenariat avec France Télévisions, ouvrira ses portes à 15h00 dans la Salle Muriavai, Inspirée du succès du dispositif des Jeux du Pacifique en Nouvelle–Calédonie en 2011, cette table ronde permettra de faire le point sur la couverture média des événements du Pacifique: bilan du festival des Arts aux îles Salomon, préparation des mini-jeux du Pacifique.

Rédigé par Mireille Loubet le Lundi 11 Février 2013 à 16:54 | Lu 840 fois