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Fifo 2025 : “Ça s’annonce très bien”


Tahiti, le 22 janvier 2025 - Dernière ligne droite pour le Festival international du film documentaire océanien (Fifo) qui ouvrira ses portes le 31 janvier. Rencontre avec Laura Théron, déléguée générale qui se réjouit de cette nouvelle édition qui célèbrera le secteur de l’audiovisuel et proposera une “belle” sélection de films, une sélection “équilibrée”.
 
La billetterie est ouverte, de même que les inscriptions pour les scolaires, est-ce que le public répond déjà présent ?
Oui, les scolaires notamment. Pour la deuxième année consécutive nous avons ouvert toutes les inscriptions en ligne. L’an dernier, nous n’avons pas pu éprouver cette nouveauté, en raison des conditions très difficiles. Cette année, pour le moment, cela fonctionne très bien. Les créneaux se remplissent petit à petit.
 
Pouvez-vous nous rappeler ce qu’il s’est passé en 2024 ?
“D’abord, il y a eu la pré-alerte cyclonique, ce qui nous obligé non seulement à fermer, mais également à démonter en quelques heures ce qui nous avait pris des jours à monter. Ensuite, il y a eu des soucis sur le câble, le Fifo en ligne a donc lui aussi été perturbé. Nous avons déprogrammé puis reprogrammé le festival en temps réel. Un cauchemar pour tout organisateur d’événements.”
 
Concernant les scolaires, quelle est la capacité d’accueil du Fifo ?
“La première journée, le lundi, leur est réservée. Sur cette seule journée nous pouvons accueillir 8.000 élèves. Les projections restent ouvertes aux scolaires le reste de la semaine, des ateliers et échanges sont également prévus à leur attention, ce qui porte la capacité d’accueil totale sur la semaine à 20.680. En plus, nous pouvons compter sur le Centre d'entrainement aux méthodes d'éducation active, le Cemea, qui propose tous les matins des projections du Fife.
 
Qu’est-ce que le Fife ?
“Le Festival international du film d’éducation. Ce sont des court-métrages de fiction le plus souvent qui traitent de thématiques liées aux enjeux d’éducation comme la tolérance, le handicap, le racisme. Les projections du Cemea durent 1h30 et sont suivies ou interrompues de médiations, c’est-à-dire d’échanges. Le Cemea, enfin, assure des ateliers manuels autour de l’audiovisuel, il propose par exemple de fabriquer des objets comme des claps, permettant d’ouvrir la discussion sur le secteur plus globalement.
 
Pour revenir au Fifo, après une édition 2024 chaotique, comment s’annonce l’édition 2025 ?
“Très bien ! Tous les films en compétition et la moitié des films hors compétition sont représentés par des réalisateurs et/ou producteurs et/ou protagonistes. C’est important, me semble-t-il, de pouvoir incarner les films car cela permet de parler du secteur au-delà des sujets. Le Fifo est comme un grand carrefour des métiers. Les scolaires notamment, et les jeunes qui, en voyant la diversité de professionnels peuvent y croire, ils peuvent imaginer réussir dans le secteur, cela rend les choses possibles.”
 
À propos des sujets, comment est la sélection ?
“C’est une très belle sélection, elle est équilibrée. Elle présente des films qui abordent des sujets forts, des problématiques, des menaces qui nous concernent tous comme le manque de tolérance, les systèmes post-coloniaux, le changement climatique, des sujets qui remuent et qui touchent. Il y a également des films pleins d’espoir, résolument tournés vers l’avenir, positifs. Ils rappellent que notre région, nos sociétés, nos cultures et langues sont bien vivants et c’est inspirant.”
 
Le dimanche 2 février en soirée sera projeté Waltzing with Brando. À cette occasion le réalisateur Bill Fishman et l’acteur principal Billy Zane doivent faire le déplacement, leur présence est-elle confirmée ?
“Oui, ils doivent en effet participer à la soirée. Pour tout vous dire, tout est acté, mais les négociations ont été serrées. Les discussions avec cette grosse production hollywoodienne continuent. C’est une vraie avant-première dans le sens ou le film n’a pas encore été acheté. C’est un vrai trésor qu’ils acceptent de mettre à disposition, le film a même été sous-titré en français pour cette avant-première. Je les sens inquiets, et je comprends. La soirée sera ouverte au public, les réservations seront ouvertes cette fin de semaine. J’en profite pour rappeler que ce film n’est pas du tout un biopic sur Brandon, c’est bien un film sur la viabilisation de Tetiaroa. Brando finalement est presque un personnage secondaire qui passe après Tetiaroa. C’est un film drôle, touchant, surtout c’est un film remarquable en raison du nombre de personnes locales qui y ont participé. Le Fifo, avec cette soirée, célèbrera toute la filière audiovisuelle.”
 
Pour revenir et terminer sur le public, sachant que le Fifo a acquis une notoriété à l’internationale, voyez-vous arriver des amateurs de films et documentaires de l’extérieur ?
“Il y en a un peu, et il y en a toujours eu. Mais surtout, et c’est l’édition 2024 qui nous l’a appris, il y a de nombreux résidents des îles qui viennent à Tahiti spécialement pour le Fifo. L’an passé, ils se sont manifestés pour la première fois, déçus par les déprogrammations. Ils avaient fait le déplacement et n’ont pas pu en profiter pleinement. Cette année j’espère, tout ira pour le mieux.”
 
Dernière chose, le Fifo mobilise de nombreuses personnes pour que tout aille au mieux, justement. Combien êtes-vous au total ?
“Je suis la seule à travailler toute l’année sur l’organisation, un assistant logistique et une chargée de communication travaillent 6 mois de l’année, une coordinatrice des programmes professionnels entre 4 et 6 mois, Mareva Leu nous rejoint pour un mois afin de coordonner les rencontres, mais ensuite, le temps du festival, nous avons trois chauffeurs, une quinzaine de stagiaires et une quinzaine de bénévoles, un rédacteur, deux agents logistiques pour s’occuper du jury et près d’une centaine d’agents de la Maison de la culture. C’est grâce à tout ce monde que le Fifo existe.”

 Pratique

Du 31 janvier au 9 février 2025 dans les espaces de la Maison de la culture. La billetterie est d’ores et déjà ouverte.
La réservation pour les scolaires est ouverte en ligne.
Tarifs : Pass une journée : 1 000 francs ; Pass week-end :  1 500 francs ; Pass semaine : 4 000 francs. Gratuit pour les moins de 26 ans.
www.fifotahiti.com
FB : FIFO Tahiti
[email protected]
 
 

Rédigé par Jean-Pierre Viatge le Mercredi 22 Janvier 2025 à 19:17 | Lu 1026 fois