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Fidji lance une nouvelle boisson au kava aromatisée


SUVA, mardi 29 juillet 2014 (Flash d’Océanie) – Une société fidjienne a lancé en début de semaine une nouvelle gamme de boissons à base de kava, mais aromatisées pour en retirer le goût désagréable qui caractérise ce breuvage aux vertus relaxantes, consommé dans en décoction à froid dans de nombreuses îles du Pacifique.
Le nom choisi pour ce nouveau type de consommation est « Taki Mai » et il se décline en boissons aromatisées à la noix de coco, à l’ananas, à la goyave ou encore à la banane, a indiqué la société fidjienne South Pacific Elixirs Limited, dont l’usine est basée à Levuka.

L’inauguration a eu lieu en présence du directeur général de la société, Zane Yoshida et du Premier ministre fidjien Franck Bainimarama.
Ce dernier, dans un discours lundi, a notamment insisté sur les bénéfices de ce genre d’entreprises en matière de création d’emplois en milieu rural et d’innovation pour la filière du kava.
Il a aussi rappelé que le commerce de cette racine (piper methysticum, proche du poivrier), après un boom au milieu des années 1990, avait ensuite connu une longue traversée du désert avec une interdiction imposée par l’Allemagne, les États-Unis et l’Union Européenne, à la suite de la découverte de cas d’hépatites fulminantes chez plusieurs patients du vieux continent.
L’élan du kava exporté par plusieurs pays du Pacifique (Vanuatu, Tonga, Samoa, Fidji), alors en plein essor sur le créneau des produits relaxants alternatifs aux anxiolytiques, a alors été stoppé net.
Les problèmes depuis identifiés concernent essentiellement le manque de qualité des racines exportées, certains producteurs sans scrupule ayant souvent mélangé les racines avec des tiges et des feuilles broyées, introduisant ainsi un facteur toxique sur les marchés européen et américain.
Début juin 2014, du côté de l’Europe, les interdictions concernant le kava sont en voie de levée, provoquant à nouveau un appel d’air et de nouvelles espérances chez les producteurs océaniens.
C’est une décision émanant du Tribunal fédéral administratif allemand qui a lancé le mouvement, en estimant en substance que les interdictions imposées depuis 2002 ne se basaient pas sur des données scientifiques irréfutables.

3 milliards de manque à gagner

Selon les producteurs océaniens de la précieuse racine, les pertes engendrées par ces interdictions, sur une durée de douze ans, pourraient totaliser les trois milliards de dollars US.
Néanmoins, se faisant l’écho de producteurs et de scientifiques régionaux de cette filière (dont le Français Vincent Lebot qui, à Vanuatu, est considéré depuis une trentaine d’années comme l’un des spécialistes mondiaux du kava), le chef de l’exécutif fidjien a insisté sur la nécessité pour les gouvernements et les acteurs de cette filière de créer des normes sérieuses de qualité.

pad

Rédigé par PAD le Mardi 29 Juillet 2014 à 09:20 | Lu 969 fois