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Fidji et la Papouasie soulèvent la question de la Polynésie française au sommet des Pays Non-Alignés


Fidji et la Papouasie soulèvent la question de la Polynésie française au sommet des Pays Non-Alignés
SUVA, lundi 14 mai 2012 (Flash d’Océanie) – Les gouvernements de Fidji et de la Papouasie-Nouvelle-Guinée affirment avoir soulevé et obtenu l’attention du groupement des pays non-alignés concernant la question de la Polynésie française, lors du sommet de ce groupement, la semaine dernière, à Sharm el-Sheikh (Égypte).
La question du « droit à l’autodétermination du peuple Ma’ohi » de Polynésie française et notamment de sa demande de voir une réinscription sur la liste de l’ONU des pays à décoloniser a été évoquée par le ministre fidjien des affaires étrangères, Ratu Inoke Kubuabola, précise le gouvernement fidjien dans un communiqué samedi 12 mai 2012, après le sommet ministériel du mouvement des non-alignés (du 7 au 10 mai 2012).
« L’adoption de cette proposition signifie que nous soutenons l’autodétermination du peuple de Polynésie française, dans le plein respect des principes de souveraineté, d’intégrité territoriale et de non-ingérence », ajoute le ministre fidjien par voie de communiqué.
Une délégation de Polynésie française participait à la dernière édition en date d’une réunion régionale organisée par Fidji, en mars 2012, axée sur le thème de « l’engagement pour le Pacifique ».
Fidji a rejoint le mouvement des pays non-alignés en 2011, avec l’Azerbaïdjan, lors du précédent sommet en Indonésie, en 2011.
Ce groupe compte désormais 120 États membres.
« Le soutien du mouvement (des non-alignés) marque une grand réalisation pour Fidji et les autres membres du sommet « S’Engager pour le Pacifique », estime M. Kubuabola.
D’autres démarches entreprises par le gouvernement indépendantiste de Polynésie française, conduit par Oscar Temaru, s’étaient heurtés à des fins de non-recevoir, notamment lors du dernier sommet des dirigeants du Forum des Îles du Pacifique (FIP), en septembre 2011, à Auckland (Nouvelle-Zélande).


Ratu Inoke Kubuabola, le ministre des affaires étrangère fijien
Ratu Inoke Kubuabola, le ministre des affaires étrangère fijien
Fidji présente son plan de retour à la démocratie

Par ailleurs, lors de ce même sommet de Sharm el-Sheikh, le ministre fidjien est intervenu afin de présenter aux participants la feuille de route annoncée par le gouvernement issu du putsch du 5 décembre 2006 en matière de retour à la démocratie, pour des élections législatives annoncées pour septembre 2014.
Ce scrutin devrait être précédé de consultations, censées être lancées dans les semaines à venir, en vue d’élaborer une nouvelle Constitution (la précédente a été abrogée en avril 2009) que le pouvoir actuel veut débarrassée de toute notion ethnique et sur la base d’ « une voix, une personne ».
M. Kubuabola a aussi souligné qu’au cours des dernières années, Fidji, en scellant de nouvelles alliances avec « de nouveaux amis » du Sud et asiatiques (dont la Chine), cet archipel était « devenu plus fort et indépendant ».
À travers cet engagement, nous avons appris à ne pas être préoccupés outre mesure par celles des plus grandes puissances qui essaient de nous dicter comment nous devrions diriger notre pays », a-t-il ajouté en référence apparente aux deux grands voisins régionaux de Fidji, l’Australie et la Nouvelle-Zélande.
« Au lieu de cela, nous devrions demeurer fort et nous engager pleinement avec ceux qui se montrent plus compréhensifs vis-à-vis de notre cause, ceux qui respectent pleinement les principes de souveraineté, d’intégrité territoriale et de non-ingérence, qui sont aussi les principes fondamentaux du mouvement (des non-alignés), a martelé le chef de la diplomatie fidjienne.
Dans sa proche région, Fidji assure aussi, depuis deux ans, la présidence tournante du Groupe Mélanésien Fer de Lance (GMFL), que Suva veut voir prendre une dimension régionale plus élargie et influente, en contrepied du Forum des Îles du Pacifique (qui a suspendu Fidji de son statut de membre plein en mai 2009, pour cause de non-retour rapide à la démocratie.
Le FIP a tout récemment conduit à Fidji une mission « de contact », à l’issue de laquelle les responsables océaniens ont estimé que les mesures annoncées par Suva en matière de démocratie pouvaient être considérées comme « encourageantes », tout en tempérant cet optimisme de sa détermination de voir ces promesses suivies d’actes.
Le GMFL, groupement subrégional qui inclut, outre Fidji, la Papouasie-Nouvelle-Guinée, les îles Salomon, Vanuatu et le mouvement indépendantiste FLNKS de Nouvelle-Calédonie en tant que seul membre non-étatique, lors de ses deux derniers sommets tenus à Suva (Fidji, fin mars 2011 et fin mars 2012), a adopté vis-à-vis de la situation fidjienne une position basée sur la « compréhension » et la « fraternité mélanésienne » en s’abstenant de condamner le putsch de décembre 2006, tout en encourageant un retour à la démocratie.

pad

Rédigé par PAD le Lundi 14 Mai 2012 à 06:27 | Lu 2181 fois