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Feti’i e Fenua, une enquête au cœur des familles polynésiennes


Nicolas Prud'homme, directeur de l’Institut de Statistiques de Polynésie française et Magda Tomasini, directrice de l’Institut national d’études démographiques.
Nicolas Prud'homme, directeur de l’Institut de Statistiques de Polynésie française et Magda Tomasini, directrice de l’Institut national d’études démographiques.
Papeete, le 10 septembre 2019 - La directrice de l’Institut national d’études démographiques a lancé ce mardi une grande enquête, "Feti’i e Fenua", menée en partenariat avec l’Institut de statistiques de Polynésie française. Cette enquête s’intéresse aux familles polynésiennes, à leur organisation territoriale, "à la façon dont la famille s’organise, entretient des liens malgré l’éloignement".

"Le contexte territorial polynésien, très étendu sur 118 îles, fait que beaucoup de questions se posent sur les familles. Comment font-elles pour mettre en place des solidarités face aux évènements de la vie, comme l'entrée au collège des enfants, le fait de trouver un emploi, l'allongement de la durée de la vie des personnes…", explique Nicolas Prud'homme, directeur de l’Institut de Statistiques de Polynésie française (ISPF), lors du lancement de la grande enquête "Feti’i e Fenua" - Famille, logement et relations familiales à distance.

Cette grande enquête, fruit de la coopération entre l’Institut national des études démographiques (Ined), l'ISPF et la Polynésie française, s’intéresse à l’organisation territoriale des familles polynésiennes, notamment à distance, et à l’impact des dispositifs publics sur les trajectoires de mobilité.

Son objectif est d’évaluer le rôle de l’implantation des services publics de l’Education, de la santé et des transports, ainsi que des zones de développement économique, sur les dynamiques de peuplement et de comprendre les défis posés par l’insularité. "Cette enquête va permettre de mettre en évidence les facteurs de mobilité, de comprendre pourquoi les gens quittent leur île, comment ils peuvent maintenir une solidarité avec leurs parents (…)", précise Magda Tomasini, la directrice de l’Institut national d’études démographiques.

LES LIENS ASCENDANTS ET DESCENDANTS

Concrètement, la collecte d'informations de l'enquête va se dérouler en deux phases, la première d'octobre à décembre et la seconde de février à mars 2020. Une trentaine d'enquêteurs vont être déployés sur 15 îles réparties dans les cinq archipels pour questionner des familles représentatives de la Polynésie française. Pour cela, ils vont interroger des adultes, âgés de 40 à 59 ans, sur leur univers familial. "Les personnes de cette génération-là vont pouvoir nous renseigner sur les liens ascendants et descendants. Ainsi, nous allons pouvoir récolter des données sur trois générations. Au total, 6 000 ménages seront interrogés (…). Toutes les données sont sécurisées et confidentielles", rassure le directeur de l'ISPF.
Une fois les données récoltées, l'Ined apportera son expertise et son analyse (lire encadré). Les premiers résultats de l'enquête devraient être connus fin 2020 et les premières publications sont prévues pour le premier trimestre 2021.

Magda Tomasini, directrice de l’Institut national des études démographiques

"L’Ined participe à la conception du questionnaire de l’enquête et à l’exploitation de ses résultats en posant des problématiques de recherche liées à la famille en Polynésie (…).
L'Ined est spécialisé dans l’étude des sciences des populations et notamment des liens familiaux. Il a une maîtrise de toutes ces questions et cela a conduit à de nombreuses enquêtes sur les thématiques proches. L'institut va adapter son savoir-faire en matière d’enquêtes sur la famille en fonction des spécificités de la Polynésie (...). Nous utilisons tout notre savoir-faire scientifique et statistique pour définir un sondage qui permet une représentation des données et une grande précision."

Propos recueillis par Coralie Oberti


le Mardi 10 Septembre 2019 à 16:29 | Lu 1668 fois