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Exposition "Tiki" : Ùu, massue


Bois de fer (aito), fibre végétale, cheveux - H. 129 cm, l. 13 cm, Ép. 7,5 cm - Archipel des îles Marquises - Collection Musée de Tahiti et des Îles
Bois de fer (aito), fibre végétale, cheveux - H. 129 cm, l. 13 cm, Ép. 7,5 cm - Archipel des îles Marquises - Collection Musée de Tahiti et des Îles
La présence du chef dans son faè était identifiée par sa lance ou son ùu déposé devant l’entrée de son habitation. Certains exemplaires peuvent avoir des proportions nettement plus réduites et sont décrites comme les armes des fils de chefs. Les missionnaires rapportent que certaines massues sacrées ùu tapu étaient utilisées lors des sacrifices humains. En effet, le missionnaire Stewart parle d’une classe de guerriers appelée ùu en référence à leurs armes, qui assistait les prêtres lors de ces cérémonies sacrificielles. Selon Ginoux, lorsque la victime était vivante, elle était exécutée avec une massue sacrée appelée ùu tapu, qui auparavant avait appartenu à un grand guerrier mort au combat.
Le sommet des massues ùu est souvent perçu comme la représentation d’une tête avec ses deux grands yeux, nez et bouche. Il apparaît que les éléments décoratifs qui la composent sont extrêmement standardisés et constants : un visage gravé sur le front et parfois deux autres sur les côtés au niveau du "tranchant" ; deux tiki mata en guise d’yeux ; et une autre petite tête de tiki en haut-relief pour le "nez" ; les épaules pour percuter la tête de l’ennemi ; la plaque avec des bras ; le motif pectoral ; le bandeau des yeux et celui dans la partie basse toujours recouverte de motifs abstraits.

Deux sortes de massues

Les guerriers marquisiens utilisaient deux sortes de massues. La plus courante, parahua, avait la forme d’une longue pagaie d’environ 2,50 mètres. La seconde, appelée ùu, mesure environ 1,30 mètre et pèse jusqu’à 5 kg. Toutes deux étaient façonnées dans du bois de fer ('aito, Casuarina equisetifolia) extrêmement dense et difficile à travailler. Elles étaient le plus souvent sculptées et laissées à reposer dans une tarodière afin de les noircir. Puis elles étaient enduites avec de l’huile de coco parfumée (pani) donnant un aspect encore plus raffiné à l’ouvrage. Généralement, des mèches de cheveux d’ennemis tués étaient enserrées par un lien de bourre de coco tressée enroulé autour de la poignée.
Si les deux faces du ùu sont le plus souvent identiques, c’est au niveau du bandeau inférieur et des bras que les différences sont les plus marquées entre elles. Ce bandeau est souvent composé de deux bandes séparées par un motif appelé puhi, lui-même encadré par des ipu, ainsi que de motifs classiques de la sculpture à plat qui sont multipliés jusqu’à former des frises. On trouve parfois le kake qui est un motif de tatouage représentant le bras et aussi exceptionnellement des animaux tels que requin, tortue, lézard.

Source : Musée de Tahiti et des îles
Crédit photo : collection Musée de Tahiti et des îles / Danee Hazama
N.B. : les légendes explicatives des objets d'art suivent la graphie marquisienne


Infos pratiques

Du 15 septembre 2016 au 19 mars 2017
Musée de Tahiti et des îles, Punaauia
Ouvert tous les jours (sauf le lundi), de 9 à 17 heures
Entrée libre pour les étudiants et les moins de 18 ans
Tarifs : 800 Fcfp/pers. pour l'exposition "Tiki" ; 1 000 Fcfp pour l'entrée "all access" (exposition "Tiki" + collections du Musée de Tahiti et des îles)
Groupes à partir de dix personnes : 700 Fcfp/pers. ; 900 Fcfp pour l'entrée "all access"
Contact : 40 54 84 35
Site : www.museetahiti.pf
Facebook : Musée de Tahiti et des îles – Te Fare Manaha

Rédigé par Dominique Schmitt le Lundi 28 Novembre 2016 à 10:40 | Lu 25202 fois