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Ex-terrain militaire de 5 hectares cherche "locataires" entrepreneurs à Mahina


Teuira Damas, tāvana de Mahina et Raymond Yeddou, administrateur des îles du Vent et des îles Sous-le-Vent au Haut-commissariat de la République.
Teuira Damas, tāvana de Mahina et Raymond Yeddou, administrateur des îles du Vent et des îles Sous-le-Vent au Haut-commissariat de la République.
Papeete, le 31 mai 2018 - La commune de Mahina lance un grand appel à projets pour développer les 5 hectares, situés sur son ancien site militaire, acheté un euro symbolique à l'Etat. La mairie est ouverte à toutes les propositions, à condition qu'elles soient créatrices d'emplois. Vous avez jusqu'au 20 juin pour proposer votre projet.

Beau terrain plat de 5 hectares, à proximité de la mer et facile d'accès, si intéressé faire offre à la mairie de Mahina ! Mais attention, la mairie de cette commune de la côte est ne cherche pas d'acheteurs, mais bel et bien des porteurs de projets pour développer ce magnifique terrain, qui se trouve sur l'ancien site militaire du régiment du service militaire adapté (RSMA).
Car effectivement, depuis la signature le 2 mai par le président de la République du décret officiel, autorisant la cession de l'ex-site militaire à Mahina, la mairie va devenir -une fois être passée chez le notaire d'ici septembre- propriétaire de ce beau patrimoine foncier. Cédé pour un euro symbolique dans le cadre du contrat de Redynamisation du Site de Défense (CRSD), lancé en 2016, sur les 22 hectares concernés par le contrat, la commune de Mahina bénéficie, à elle seule, de 5 hectares.
De quoi permettre au tavana de Mahina, Teuira Damas, de "rêver" à de beaux projets pour sa commune. "C'est une superbe opportunité pour Mahina, 5 hectares, ce n'est pas rien ! Maintenant, notre priorité est vraiment de définir la manière dont nous allons les exploiter", explique avec sagesse le tāvana.

UNE SALLE POLYVALENTE, UNE NOUVELLE OFFRE DE RESTAURATION…

Et la commune qui a, selon la date fixée par le CRSD jusqu'à 2020 pour proposer ses projets, a déjà une petite idée de ce qu'elle souhaite. En effet, forte de cette nouvelle manne foncière, la mairie aimerait développer une zone d'économie mixte, intégrant à la fois des services communaux et des entreprises du secteur privé. A noter que la commune a, une fois les projets déposés, 15 ans pour les réaliser.
"On réfléchit à développer des activités de loisirs avec un grand parc, une partie du domaine pourrait être dédiée à l'enfance et à la jeunesse. On souhaiterait également proposer une nouvelle offre de restauration, peut-être gastronomique, c'est l'occasion", explique Tamatoa Taurua, le chef de projet de la mairie.
La mairie pense également délocaliser l'antenne de sapeurs-pompiers, victime d'éboulements ou encore construire une grande salle polyvalente pour permettre à la population de se réunir.
Du côté du développement de l'activité économique, la commune est "ouverte à toute proposition et à tout le monde, ensuite on analysera les différents projets", souligne Teuira Damas, qui avoue qu'il sera très attentif au bien-être de la population et au respect de l'environnement.

80 emplois

Au total, la mairie table sur la création de 80 emplois sur cette nouvelle zone d'activité. Mais pour atteindre, ce chiffre, la mairie espère qu'un grand nombre de personnes va se présenter à ses portes d'ici le 20 juin avec des idées de projets économiques plein les cartons.
Start up, maison de retraite, centre équestre, toutes les idées seront étudiées. A l'heure actuelle, environ une dizaine d'entreprises s'est déjà manifestée. Certaines, trop gourmandes voulant 3 hectares sur les 5 ont reçu une fin de non-recevoir : "Il faut que chacun y trouve son compte", conclut le maire dans un souci d'égalité.

Raymond Yeddou, administrateur, des îles du Vent et des îles Sous-le-Vent au Haut-commissariat de la République :

"Un partenariat très étroit"

"Ces terrains ont été officiellement cédés à la ville de Mahina, ce qui est une excellente nouvelle pour la commune. Il faut maintenant continuer à réfléchir à l'avenir de ce terrain dans une perspective économique et d'aménagement du territoire. Ce terrain est exceptionnel de par sa localisation, par sa valeur et par sa surface de 5 hectares. Tout l'enjeu est maintenant d'inciter des porteurs de projets à venir s'installer ici de manière harmonieuse, avec des activités cohérentes entre elles et qui ne se fassent pas nécessairement concurrentes de façon à assurer la viabilité du projet dans le temps.
Il faut toujours garder l'idée qu'à terme il faut créer de la richesse de l'activité qui doit profiter aux habitants en termes d'emploi. L'optique du CRSD, dès le départ, est que la reconversion économique doit déboucher sur l'emploi des habitants.
Le CRSD est un dispositif de partenariat très étroit entre le Pays, qui est un partenaire financier important, les communes, qui sont accompagnées financièrement, nous mettons 1.2 milliard de francs pour l'ensemble des sites du CRSD. Ces sommes permettent de financer des études de faisabilité, d'opportunité, des appels d'offres et quelques travaux. Mahina en bénéficie, puisque la ville est accompagnée par un cabinet financé par les crédits du CRSD.
Il y a également une gouvernance très étroite dans ce dispositif avec un comité de pilotage, des comités techniques en présence parfois du Haut-commissaire et du président de la Polynésie en personne. Il ne faut pas laisser les communes seules avec le terrain. Il faut faire en sorte que ces terrains deviennent des opportunités pour le développement des communes."


Jérôme Charbonnier, directeur des services de la mairie de Mahina :
"Des loyers très attractifs"

"On réfléchit avec le Pays, car cela dépend de ses compétences, d'envisager éventuellement une fiscalité particulière pour les sites des communes concernées par le CRSD.
On pourrait également attirer les entreprises en faisant du foncier attractif, c'est-à-dire en proposant des baux d'une certaine durée (10… 20 ans, jusqu'à 99 ans) à des loyers très attractifs, voire même à titre gracieux, en fonction du montage, des investissements réalisés et des emplois créés.
Enfin, on pourrait envisager -on a évoqué cela lors d'un séminaire avec le Pays- d'attirer en créant des zones proposant des contrats de travail incitatifs et attractifs (exonération de charges particulières…) pour les entreprises qui créent de l'emploi dans cette zone-là.
On veut créer une dynamique pour les entreprises qui s'implantent et créent de l'emploi ici."


b[Contacts :
]bSi vous êtes souhaitez proposer un projet, manifestez-vous auprès de :
Chef de projet : Tamatoa Taurua
Tél : 40.48.11.35 (poste 142)
[email protected]
Attention, la date limite des intentions et des projets est fixée au 20 juin 2018


le Jeudi 31 Mai 2018 à 16:13 | Lu 2518 fois