Autoportrait de François Hippolyte.
TAHITI, le 3 avril 2022 - C’était un artiste. François Hippolyte a vécu à Tahiti, il a été le contemporain de Paul Gauguin qu’il a rencontré à plusieurs reprises au fenua. L’artiste contemporain Gaya a créé des œuvres qui raconte François Hippolyte mais soulève une audacieuse hypothèse. Gauguin aurait-il plagié les idées d’Hippolyte ?
Cette semaine s’ouvre à la salle Muriāvai l’exposition intitulée "François Hippolyte, œuvres trouvées, 1890-1905". Plus qu’une exposition, c’est l’histoire d’une investigation. Gaya, artiste contemporain est également le commissaire de l’exposition. Il a participé à l’enquête menée depuis plusieurs années sur François Hippolyte. Il présente des œuvres originales, des tableaux, dessins, sculptures. Il aime se frotter à des approches artistiques diversifiées. Ses créations toutes en symboles et métaphores fascinent, mais peuvent aussi dérouter.
L’exposition a été pensée de manière chronologique depuis la découverte de la première œuvre d’Hippolyte François par Bruno Deval, à Taravao. Elle passera par les différentes ruptures de style de l’artiste et les différentes étapes de l’enquête, pour amener le visiteur à s’interroger : et si Gauguin avait plagié les idées d’Hippolyte ?
Cette semaine s’ouvre à la salle Muriāvai l’exposition intitulée "François Hippolyte, œuvres trouvées, 1890-1905". Plus qu’une exposition, c’est l’histoire d’une investigation. Gaya, artiste contemporain est également le commissaire de l’exposition. Il a participé à l’enquête menée depuis plusieurs années sur François Hippolyte. Il présente des œuvres originales, des tableaux, dessins, sculptures. Il aime se frotter à des approches artistiques diversifiées. Ses créations toutes en symboles et métaphores fascinent, mais peuvent aussi dérouter.
L’exposition a été pensée de manière chronologique depuis la découverte de la première œuvre d’Hippolyte François par Bruno Deval, à Taravao. Elle passera par les différentes ruptures de style de l’artiste et les différentes étapes de l’enquête, pour amener le visiteur à s’interroger : et si Gauguin avait plagié les idées d’Hippolyte ?
Une aquarelle au marché au puce
L’aventure a commencé en 2013. Bruno Deval, enseignant et grand amateur d’art premier océanien, trouve une petite aquarelle sur un marché aux puces de Taravao. En bas du dessin se trouvaient deux initiales : F.H. En ouvrant le cadre, au dos de l’aquarelle, l’enseignant lit : "Petit coin de paradis n°4" signé François Hippolyte.
La vendeuse précise alors qu’avec le tableau, donné par une voisine, elle avait reçu un tas de feuilles de cahier arrachées avec des dessins annotés semblant avoir appartenu à François Hippolyte. Bruno Deval les acheta également. À lecture de ce trésor, il découvrit que François Hippolyte était un artiste rêvant de liberté et d’exotisme. Il serait arrivé à Tahiti vers 1890 et il semblerait qu’il n’ait eu que très peu d’échanges avec la population d’origine européenne.
Dans ces quelques pages, François Hippolyte ne mentionne qu’une seule "vraie amitié", en l’occurrence avec un membre de la communauté religieuse, le Père André, qui lui avait laissé un "fare" à disposition aux abords de Papeete, en échange de menus travaux et services pour la paroisse. Quel âge avait-il, quelle vie avait-il auparavant, venait-il de France et de quelle région était-il originaire ? Plusieurs questions restent encore sans réponses.
Dans les feuillets, Hippolyte mentionne une rencontre avec un certain "Paul" au moment de l’exposition universelle de Paris en 1889, et enfin une seconde en 1891 à Papeete, suivie de plusieurs autres.
D’après Bruno Deval, il est certain que ces deux artistes avaient des idées et des aspirations communes, si l’on compare ce que l’on sait de Paul Gauguin et certaines œuvres retrouvées de Hippolyte. Toutes ces coïncidences étonnantes incitèrent Bruno Deval à suivre son intuition et à mener plus loin son enquête afin d’en savoir plus sur Hippolyte, tout en essayant de trouver d’autres œuvres.
La vendeuse précise alors qu’avec le tableau, donné par une voisine, elle avait reçu un tas de feuilles de cahier arrachées avec des dessins annotés semblant avoir appartenu à François Hippolyte. Bruno Deval les acheta également. À lecture de ce trésor, il découvrit que François Hippolyte était un artiste rêvant de liberté et d’exotisme. Il serait arrivé à Tahiti vers 1890 et il semblerait qu’il n’ait eu que très peu d’échanges avec la population d’origine européenne.
Dans ces quelques pages, François Hippolyte ne mentionne qu’une seule "vraie amitié", en l’occurrence avec un membre de la communauté religieuse, le Père André, qui lui avait laissé un "fare" à disposition aux abords de Papeete, en échange de menus travaux et services pour la paroisse. Quel âge avait-il, quelle vie avait-il auparavant, venait-il de France et de quelle région était-il originaire ? Plusieurs questions restent encore sans réponses.
Dans les feuillets, Hippolyte mentionne une rencontre avec un certain "Paul" au moment de l’exposition universelle de Paris en 1889, et enfin une seconde en 1891 à Papeete, suivie de plusieurs autres.
D’après Bruno Deval, il est certain que ces deux artistes avaient des idées et des aspirations communes, si l’on compare ce que l’on sait de Paul Gauguin et certaines œuvres retrouvées de Hippolyte. Toutes ces coïncidences étonnantes incitèrent Bruno Deval à suivre son intuition et à mener plus loin son enquête afin d’en savoir plus sur Hippolyte, tout en essayant de trouver d’autres œuvres.
Travail d’enquête
Au cours de ces dernières années, Bruno Deval aidé de quatre amis de confiance et passionnés d’art ont discrètement mené des enquêtes en Polynésie. Ils ne relevèrent aucune trace officielle ou presque de son passage en Polynésie : ni photos ou écrits sur François Hippolyte aux archives territoriales, à l’exception de son acte de décès daté du 14 décembre 1905 et son inhumation à Papeete.
Mais, ils ne baissèrent pas les bras. Ces passionnées découvrirent et recensèrent plus de 46 pièces signées Hippolyte ou F.H. éparpillées dans les archipels de la Société et des Marquises, ainsi qu’en France et aux États-Unis, ce qui comprend des peintures, des aquarelles, des sculptures, un meuble et mêmes des céramiques. Hippolyte aurait fabriqué lui-même le premier four de potier à Tahiti !
Mais, ils ne baissèrent pas les bras. Ces passionnées découvrirent et recensèrent plus de 46 pièces signées Hippolyte ou F.H. éparpillées dans les archipels de la Société et des Marquises, ainsi qu’en France et aux États-Unis, ce qui comprend des peintures, des aquarelles, des sculptures, un meuble et mêmes des céramiques. Hippolyte aurait fabriqué lui-même le premier four de potier à Tahiti !
Troublantes ressemblances
Mais le plus étonnant, d’après Bruno Deval, c’est que toutes les créations retrouvées semblent avoir des points communs plus que troublants avec le travail et la démarche artistique de Gauguin ! Alors, à la vue de certains travaux retrouvés, qui se serait inspiré de qui ? Gauguin aurait-il plagié Hippolyte ou se serait-il juste "hippolytisé" ? Ou est-ce François Hippolyte qui aurait plagié Gauguin ?
Même s’il est certain que le style de Gauguin était déjà bien affirmé avant qu’il n’arrive à Tahiti, la chose n’en reste pas moins troublante… Peut-être que Gauguin, en mal d’inspiration, aurait "dérobé" certaines idées de Hippolyte ? D’après Hippolyte, Paul aurait quitté Tahiti pour les Marquises pour lui échapper : "Même s’il quitte Tahiti pour aller se cacher aux Marquises, je le retrouverai avec l’aide de Dieu...", "Il m’a pillé, m’a volé mes idées, tout mon travail et il sera puni, que Dieu m’en soit témoin !" (Extrait du journal d’Hippolyte)
Même s’il est certain que le style de Gauguin était déjà bien affirmé avant qu’il n’arrive à Tahiti, la chose n’en reste pas moins troublante… Peut-être que Gauguin, en mal d’inspiration, aurait "dérobé" certaines idées de Hippolyte ? D’après Hippolyte, Paul aurait quitté Tahiti pour les Marquises pour lui échapper : "Même s’il quitte Tahiti pour aller se cacher aux Marquises, je le retrouverai avec l’aide de Dieu...", "Il m’a pillé, m’a volé mes idées, tout mon travail et il sera puni, que Dieu m’en soit témoin !" (Extrait du journal d’Hippolyte)
Pratique
Du mardi 5 au samedi 9 avril Salle Muriāvai. Horaires : 9 heures à 17 heures du mardi au vendredi et de 9 heures à midi le samedi.
Entrée libre
Du mardi 5 au samedi 9 avril Salle Muriāvai. Horaires : 9 heures à 17 heures du mardi au vendredi et de 9 heures à midi le samedi.
Entrée libre
Contacts
Tél. : 40 544 544 /
Page FB : Maison de la Culture de Tahiti
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