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Éric Minardi : "Déjà une dizaine de promesses de parrainages pour Marine Le Pen"


Tahiti, le 19 octobre 2021 – Alors que la campagne présidentielle démarre au niveau national, le président du Te Nati-Rassemblement National Polynésie, Eric Minardi, fait le point sur les soutiens de la candidate Marine Le Pen au fenua. Il annonce déjà des promesses de parrainages d'élus polynésiens pour la candidate RN et égratigne au passage le gouvernement d'Edouard Fritch.
 
La campagne pour les élections présidentielles de 2022 est largement lancée en métropole. Est-ce qu’aujourd’hui des formations politiques polynésiennes vous ont déjà contacté pour vous annoncer leur soutien à la candidature de Marine Le Pen?
 
“Non aucune formation politique ne nous a contactés. Mais des élus de l’assemblée et des tavana m’ont assuré de leurs soutiens.”
 
Le Tahoera'a Huiraatira de Gaston Flosse avait appelé à voter en faveur de la candidate du Rassemblement National (RN) en 2017. Savez-vous ce qu’il en est pour ces prochaines élections présidentielles, pour ce qui concerne Gaston Flosse et son nouveau mouvement Amuitahira'a?
 
“Je pense que Gaston Flosse et son nouveau parti le Amuitahira'a attendront de connaître le nom du candidat Les Républicains (LR) pour se prononcer. Si ce candidat ne souhaite pas donner son investiture à Gaston Flosse, la question reste posée. Sans candidat sérieux à soutenir aux présidentielles, les législatives seront amputées de toutes ces semaines de campagne présidentielle et de la présence du parti de Gaston Flosse dans les médias.”
 
Marine Le Pen avait réalisé son plus grand score en Polynésie en 2017 avec 25000 voix au premier tour (33 %) et 37000 voix au second tour (42 %). Pensez-vous qu’un tel score traduise un engouement pour la candidate du RN en Polynésie ou qu’il relève d’une discipline de vote avec le soutien d’un grand parti local comme le Tahoera’a?
 
“Le Tahoera'a en 2017, en appelant à voter pour Marine Le Pen, a bien contribué au score de 42% au deuxième tour de l’élection présidentielle. Certainement à hauteur de deux tiers des voix. Pour la présidentielle de 2012, nous avions fait plus de 5 000 voix en faveur de Marine Le Pen, sans moyens financiers et sans l’aide des partis locaux, bien au contraire. Par contre, pour les Européennes de 2019, Gaston Flosse s’est clairement exprimé en disant qu’il ne soutiendrait pas ma candidature, appelant à voter pour Francois-Xavier Bellamy, candidat Les Républicains que personne ne connaissait en Polynésie française. Marine Le Pen m’avait pourtant bien positionné sur cette liste des Européennes à la 25e place sur la liste RN. La parité intégrale faisant que j’étais le douzième homme, après Jordan Bardella.
 
Je suis toujours en attente pour siéger au parlement européen, peut-être lors de cette mandature si un député européen se présentait aux élections législatives de 2022 et qu’il ou qu’elle soit élue. Mais je serai éligible dans la prochaine mandature de 2024. Je rappelle que le seul représentant de la Polynésie française, élu dans cette assemblée (en 1984) a été Gaston Flosse. Il est regrettable pour la Polynésie française de ne pas avoir un représentant dans cette assemblée. Si Gaston Flosse avait soutenu ma candidature en 2019, cela aurait beaucoup plus motivé les électeurs du Tahoera'a. Malgré cela, nous faisons, avec le RN, 6 000 voix et 16,44 % en Polynésie française. Et seulement 3 500 pour le candidat LR, Francois-Xavier Bellamy. Si le Tahoera'a s’était mobilisé et avait soutenu ma candidature, nous aurions pu battre LREM soutenue par Edouard Fritch et son gouvernement. LREM de Nathalie Loiseau n’ayant obtenu que 15 000 voix en Polynésie française, malgré le soutien du Tapura et d’Edouard Fritch. Mais il est vrai que ces élections européennes ne passionnent pas les Polynésiens.”
 
Quels sont vos objectifs en termes de voix lors des présidentielles de 2022
 
“Vu les difficultés que le gouvernement d'Edouard Fritch rencontre actuellement, il est possible qu’au mois d’avril 2022, nous arrivions devant le candidat choisi par le gouvernement Fritch. Je pense que, comme en 2017, le Tapura soutiendra la candidature d’Emmanuel Macron. Concernant le nombre de voix, notre objectif est de faire mieux que les 42 % de 2017.”
 
Le Te Nati-Rassemblement National Polynésie entend-il présenter des candidats aux élections législatives l’année prochaine
 
“Bien entendu, car depuis 2007 date à laquelle j’étais déjà responsable du mouvement, nous avons toujours présenté des candidats aux élections législatives.”
 
Dans un avenir un peu moins proche, pourrait-on imaginer une liste Te Nati aux élections territoriales?
 
“Selon nos résultats électoraux en 2022, nous envisageons de constituer une liste Te Nati-RNP aux élections territoriales de 2023. Beaucoup de nos sympathisants et adhérents nous demandant de constituer une liste à ces élections territoriales.”
 
Toujours sur le plan politique, la course aux parrainages est lancée pour l’élection présidentielle. En 2017, Marine Le Pen avait recueilli plus de parrainages en Polynésie française (34) que dans n’importe quel département ou territoire français. Cette année, certains élus polynésiens se sont-ils déjà positionnés pour parrainer la candidate du RN?
 
“Oui nous avons déjà obtenu une dizaine de promesses de parrainage en faveur de Marine Le Pen. Nous espérons faire aussi bien qu’en 2017 pour cette présidentielle de 2022.”
 
Même s’il n’est pas officiellement candidat, la présence d’Eric Zemmour vous semble-t-elle de nature à empiéter sur les voix de Marine Le Pen?
 
“Pour l’instant Eric Zemmour ne fait le Buzz que dans les médias ! Personnellement j’attends qu'Éric Zemmour se déclare candidat à cette élection présidentielle, nous verrons ainsi ce qu’il propose comme programme pour l’outre-mer et en particulier pour la Polynésie française. À ce jour je ne l’entends pas beaucoup évoquer les problématiques des régions ultramarines. N’oublions pas qu’Alain Juppé était en position d’être président de la République en 2017 et qu’il ne s’est même pas qualifié lors du second tour des primaires de la droite. D’autres candidats, comme Benoît Hamon étaient crédités de 13 a 15% dans les sondages et ils n'ont fait que 6%.”
 
Vous revenez d’un conseil national du RN en métropole. Comment la situation sanitaire et économique liée au Covid en Polynésie française est-elle perçue?
 
“Après avoir sollicité les responsables RN des régions d’outre-mer, Marine Le Pen a voté la prolongation de l’état d’urgence sanitaire de nos territoires ultramarins à l’Assemblée nationale le 7 septembre. Les responsables du RN sont particulièrement sensibles à la situation sanitaire et économique des régions d’outre-mer et, en ce qui me concerne, de la Polynésie. Marine Le Pen est une des rares candidates aux élections présidentielles à s’être déplacée à plusieurs reprises en Polynésie française. À chaque élection, le monde médiatico-politique cherche à l’enterrer et annonce la fin de sa carrière politique. Mais Marine s’est toujours relevée de toutes ces attaques malveillantes. C’est une battante qui ne s’avoue jamais vaincue. C’est pour cela que nous l’aimons et que nous combattons à ses côtés. En ce qui me concerne, s’il ne doit rester que ses fidèles grognards suite aux prochaines élections, je serai avec eux. La France a besoin d’une femme courageuse et opiniâtre qui aime les Français, qu’ils soient de métropole ou d’outre-mer. Je rappelle, que les ultramarins votent en majorité pour Marine Le Pen, à toutes les dernières élections présidentielles ou européennes. Ils ont compris que Marine Le Pen et le RN n’étaient pas les affreux méchants dont une certaine caste métropolitaine veut absolument nous affubler.”
 
Quelle est la position du Te Nati-Rassemblement National Polynésie sur la question de l’obligation vaccinale et plus spécifiquement sur la loi du Pays qui vient d’être votée à l’assemblée de la Polynésie française?
 
“Le Te Nati-RNP s’oppose fermement à cette obligation vaccinale et nous sommes scandalisés que le gouvernement d’Edouard Fritch impose cette vaccination à la population, alors que certains membres de ce gouvernement refusent avec force la vaccination. Comme lors de récents événements, ce gouvernement applique à lui même cette maxime “faites ce que je dis, mais ne faites pas ce que je fais”. ”
 

Rédigé par Antoine Samoyeau le Mercredi 20 Octobre 2021 à 17:55 | Lu 2370 fois