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Entrée en vigueur de la nouvelle convention de pêche du Pacifique Sud


Entrée en vigueur de la nouvelle convention de pêche du Pacifique Sud
WELLINGTON, vendredi 24 août 2012 (Flash d’Océanie) – Le gouvernement néo-zélandais a salué vendredi l’entrée en vigueur de la nouvelle convention de pêche du Pacifique Sud (South Pacific Fisheries Convention), qui a pour principal objet de promouvoir une gestion durable de la ressource halieutique dans les eaux de la grande région.

Dans un communiqué, MM. David Carter et Murray McCully, respectivement en charge du secteur primaire et des affaires étrangères, ont salué cette entrée en vigueur en rappelant que la Nouvelle-Zélande avait été parmi les premiers pays à ratifier cette convention, dès juin 2011.
Cette convention établit de fait un organisme appelé à être dénommé South Pacific Regional Fisheries Management Organisation (SPRFMO, organisation régionale de gestion des pêcheries pour le Pacifique Sud), avec pour zone de compétence une énorme superficie englobant tout le Pacifique Sud et allant de l’Australie à l’Amérique du Sud.

« C’est l’aboutissement de six années de travail de la part du gouvernement de la Nouvelle-Zélande, qui a co-soutenu les négociations, aux côtés du Chili et de l’Australie », a précisé M. McCully.
Jusqu’ici, les autres parties à cette convention sont l’Australie, Belize, le Chili, les îles Cook, Cuba, l’Union Européenne, le Danemark (eu égard à ses îles Féroé), la Corée du Sud et la Russie.
Mission principale de cette organisation à venir : gérer les stocks d’espèces de poissons comme le maquereau.
« La Nouvelle-Zélande est bien consciente que les stocks (de poissons) sont soumis à une demande et à une pression croissantes, soulignaient en juin 2011 Murray McCully et le ministre des pêcheries et de l’aquaculture, Phil Heatley.
Mais cette convention ne couvre pas les espèces dites hautement migratoires, et en premier lieu le thon, qui font l’objet d’un traitement particulier de la part de plusieurs organisations régionales, dont la Western and Central Pacific Fisheries Commission (WCPFC, commission des pêches pour le Pacifique central et occidental, basée en Micronésie).

Aussi bien de la part des organisations environnementales que des États riverains, souvent insulaire, le phénomène saillant en matière d’exploitation de la ressource dans l’Océan Pacifique est la surpêche, avec en corollaire la pêche illicite et non signalée, phénomènes en pleine recrudescence dans cette partie du globe.
Ces dix dernières années, les États insulaires du Pacifique, confrontés à ce phénomène, ont pu compter sur des patrouilles maritimes assurées par les puissances régionales, comme l’Australie, la Nouvelle-Zélande ou encore la France, à partir de ses bases de Nouvelle-Calédonie et de Polynésie française.
Ces patrouilles se traduisent le plus souvent par des mises à disposition de moyens de la part de ces puissances, dans es eaux de l’État hôte.
Parallèlement, ces forces maritimes ont succédé les manœuvres conjointes, en mode simulatoire, avec en point d’orgue la surveillance, la détection et l’arraisonnement de beaux de pêche réputés pêcher illégalement, principalement du thon et des ailerons de requins, dans la région.
La France, l’Australie et la Nouvelle-Zélande, dans le cadre d’un accord « FRANZ » conçu à l’origine, fin 1992, pour coordonner leurs moyens civilo-militaires pour venir en aide aux populations océaniennes frappées par des catastrophes naturelles, ont aussi envisagé, ces dernières années, d’étendre ce pacte à la notion de surveillance des eaux territoriales des États de la région, avec comme composante supplémentaire les États-Unis et ses garde-côte basés à Hawaii.
Certains pays de la zone, par ailleurs, ont formé un groupe appelé le « PNA » (Parties to the Nauru Agreement) et qui comprend la Papouasie-Nouvelle-Guinée, les îles Salomon, Tuvalu, les États Fédérés de Micronésie, Kiribati, les îles Marshall, Nauru et Palau.
Depuis, ils multiplient les initiatives et les annonces en vue de se poser en tant que groupement d’intérêt de souveraineté maritime, tentant de faire entendre sa voix face aux puissances de pêche et d’organiser ce qu’ils qualifient eux-mêmes d’un « OPEP des pêches », y compris en matière d’actions de surveillance, de règlementation et de formation des personnels des États membres.

Parallèlement, la Papouasie-Nouvelle-Guinée et Fidji, dans le cadre d’accord particuliers avec l’Union Européenne qui leur ouvrent un accès préférentiels aux marchés européens, font monter en puissance leurs exportations et (pour la Papouasie-Nouvelle-Guinée) le traitement et la mise en conserve du thon, dans de nouvelles usines sur place.

pad

Rédigé par PAD le Vendredi 24 Août 2012 à 05:50 | Lu 819 fois