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Enquête ouverte sur le cumul d'emplois de l'ex-épouse d'Éric Ciotti


Valery HACHE / AFP
Valery HACHE / AFP
Paris, France | AFP | mardi 22/11/2022 - Le Parquet national financier (PNF) a ouvert une enquête préliminaire après la publication d'articles selon lesquels l'ex-épouse d'Eric Ciotti, donné comme favori pour la présidence du parti Les Républicains, a cumulé plusieurs emplois pendant près de dix ans, a précisé le PNF mardi.

M. Ciotti a réagi en assurant dans un communiqué que les emplois de son ex-épouse, Caroline Magne, avaient "toujours été pleinement exercés" et qu'ils étaient "connus de tous".

L'enquête, qui "a pour but de vérifier le bien-fondé des éléments parus dans la presse", a été ouverte pour détournement de fonds publics, abus de confiance et recel de ces infractions, a précisé mardi le PNF, confirmant une information de BFMTV.

Les emplois, exercés par Mme Magne dans différentes collectivités et à l’Assemblée nationale jusqu’en septembre 2016, étaient "en totale cohérence avec sa formation universitaire", a soutenu M. Ciotti.

Jointe par l'AFP, son ex-épouse se dit "abasourdie" mais "ne souhaite pas réagir".

Le Canard enchaîné a affirmé il y a une semaine que Mme Magne avait cumulé divers emplois auprès du député ou d'alliés politiques: attachée de presse de Christian Estrosi, actuel maire de Nice, elle est en 2007 devenue attachée parlementaire de son mari lorsqu'il a été élu député, en plus d'un emploi au Conseil départemental des Alpes-Maritimes où elle "étend ses compétences" lorsque son époux en devient président en 2008.

Selon l'article, elle a aussi occupé un poste de directrice adjointe à la mairie de Nice avant d'intégrer l'équipe de pilotage de la communauté urbaine, jusqu'en 2011. Interrogée par l’AFP, la mairie de Nice n'a pas souhaité réagir. 

A l'Assemblée nationale, son contrat a pris fin en 2016 mais elle a également, entre 2014 et 2016, selon le Canard enchaîné, été employée par la commune de La Colle-sur-Loup, et par le diocèse de Nice entre 2012 et 2014. 

Le diocèse a démenti mardi assurant à l'AFP que Mme Magne avait "occupé un emploi dans un établissement de l'Enseignement catholique des Alpes-Maritimes".

Le maire (LR) de la Colle-sur-Loup, Jean-Bernard Mion, a lui assuré mardi à l'AFP que Mme Magne avait signé en 2014 "un CDD de trois ans pour un poste à temps complet de directeur des services. Elle a occupé ce poste de septembre 2014 à septembre 2016 avant de démissionner car de mémoire elle avait une opportunité dans le privé".

"Bassement attaqué" 

Après la publication de cet article, M. Ciotti avait expliqué avoir employé Mme Magne comme collaboratrice parlementaire "à temps très partiel" et "dans le strict respect des lois et règlements". 

"Dans les deux cas, le cumul d’activité n’a jamais dépassé 44h par semaine", avait-t-il indiqué, assurant que son emploi "en circonscription" atteignait "5h25 par semaine". A la mairie de La-Colle-sur-Loup, "la durée de travail hebdomadaire n’a jamais dépassé 9h par semaine".

Selon Libération, Mme Magne a été rémunérée en 2008 et 2009 près de 20.000 euros par an pour son emploi de collaboratrice à l'Assemblée nationale. Ses revenus seraient passés de 51.700 euros brut par an en 2007 au total à 94.500 euros en 2009, écrit le journal.

Le quotidien affirme qu'"il n’y avait pas, dans le dossier individuel de Caroline Magne, de demande d'autorisation de cumul accordée par la ville de Nice, comme la loi l'exige". Au journal, l'intéressée a répondu qu'ayant déjà obtenu l'autorisation de cumuler quand elle était au département, elle n’avait pas besoin de la renouveler, n’ayant "pas changé d'employeur" en suivant M. Estrosi à la mairie de Nice.

Mardi, Libération révèle également que Mme Magne a produit une "attestation mensongère" autorisant le cumul, signée par le maire de La Colle-sur-Loup, auprès d'une journaliste qui enquêtait sur l'affaire au printemps.

Campagne percutée 

L'annonce de cette enquête intervient en pleine campagne pour la présidence de LR, scrutin pour lequel Éric Ciotti est donné favori contre le sénateur Bruno Retailleau et le député Aurélien Pradié. 

Le président des députés LR, Olivier Marleix, a dénoncé mardi "une juridiction d'exception" pour son parti.

En 2017, le candidat LR à la présidentielle d'alors, François Fillon, avait vu son parcours exploser avec le "Penelopegate". Pour cette affaire d'emplois fictifs qui a pris le nom de son épouse, M. Fillon a été condamné en appel en mai à quatre ans de prison dont un an ferme. Il s'est pourvu en cassation.

Sur Twitter, l'ex-secrétaire national d'Europe écologie les Verts, David Cormand, a ironisé: "Pas de doute, Éric Ciotti sera le prochain Président des #LR. Il a la principale qualité requise pour le poste..."

le Mercredi 23 Novembre 2022 à 04:57 | Lu 444 fois