STEPHANE DE SAKUTIN / AFP
Paris, France | AFP | lundi 26/08/2024 - Consultations, suite et fin ? Après la gauche, la droite et son propre camp vendredi, Emmanuel Macron a reçu lundi les chefs de file de l'extrême droite, sans accord à ce stade sur la nomination d'un nouveau Premier ministre, qui pourrait nécessiter de nouvelles tractations.
Beaucoup d'entretiens mais toujours pas d'embauche. Première arrivée à l'Elysée, la présidente de l'Assemblée nationale Yaël Braun-Pivet est repartie du Palais sans faire de déclaration.
Contrairement aux deux leaders du Rassemblement national, Marine Le Pen et Jordan Bardella, sortis à la mi-journée pour réaffirmer devant la presse leur intention de censurer "un probable gouvernement du Nouveau Front populaire".
Et ce, même sans ministre Insoumis: "Ce ne change strictement rien", a tranché la cheffe des députés d'extrême droite, qui a réclamé l'ouverture d'une session extraordinaire du Parlement en septembre pour "que l'Assemblée nationale puisse être en situation d'opérer une censure si c'est nécessaire".
Dans la foulée, leur allié Eric Ciotti s'est également dit "totalement opposé à ce qu'il y ait un Premier ministre issu du NFP", qui "subira(it) immédiatement une censure des députés de (son) groupe".
Le président du Sénat Gérard Larcher doit clore à 17H00 cette série de rendez-vous, censés déboucher sur la nomination d'un nouveau Premier ministre. Choix devenu urgent alors que Gabriel Attal gère les affaires courantes à Matignon depuis déjà 41 jours, du jamais-vu depuis l'après-guerre.
- Jouer les prolongations -
Mais le chef de l'Etat semble tenté de jouer les prolongations et pourrait s'exprimer lundi soir, avant de nouvelles consultations qui seraient organisées mardi, selon l'Elysée. "Manifestement", la désignation d'un Premier ministre, "n'est pas imminente", a ironisé M. Ciotti au sortir de son rendez-vous.
D'ici là, une prise de parole du président est "nécessaire", a estimé le patron du MoDem François Bayrou dimanche sur LCI. Cet allié historique de M. Macron s'attend lui aussi à ce que le chef de l'Etat "consulte un peu plus largement".
Ce qui ne serait pas du goût des leaders du Nouveau Front populaire, déjà reçus vendredi avec leur candidate à Matignon, Lucie Castets. "Je ne veux pas participer à une mise en scène où (...) les dés sont pipés", a ainsi prévenu le socialiste Olivier Faure lundi sur franceinfo.
La veille, l'Insoumis Manuel Bompard avait dénoncé les "manoeuvres du président de la République pour empêcher (la gauche) de gouverner le pays", et prévenu que tout autre Premier ministre que Mme Castets entraînerait "censure" du nouveau gouvernement, "mobilisation" dans la rue, et "destitution" de M. Macron.
Sauf que le NFP, qui prétend gouverner sans majorité absolue à l'Assemblée, fait pour l'heure l'unanimité contre lui. Car comme le RN, le camp présidentiel entend empêcher l'alliance de gauche d'exercer le pouvoir.
Une "opposition" justifiée "principalement en raison du programme" du NFP, qui est "dangereux pour le pays", a expliqué François Bayrou.
"C'est un programme qui, s'il était mis en oeuvre, provoquerait une crise", a également prédit le chef des députés Horizons, Laurent Marcangeli, promettant dans Le Figaro de s'y opposer "avec tous les instruments que la Constitution nous offre".
- "Faire barrage" à la gauche -
Cinglante fin de non-recevoir à Jean-Luc Mélenchon, qui a ouvert la porte pendant le weekend à une non-participation de LFI pour permettre la nomination de Mme Castets à Matignon et désamorcer les multiples menaces de censure. Un coup politique applaudi par toute la gauche, car il a poussé ses opposants à se dévoiler.
Au fond, pour tous ceux qui ont échangé vendredi avec M. Macron, "le sujet c'est autant les ministres LFI que l'application stricte d'un programme du NFP lui-même inspiré de LFI", résume un proche du chef de l'Etat.
Ligne rouge qui vire à l'écarlate pour Laurent Wauquiez: le patron des députés Droite républicaine a réaffirmé dimanche sa volonté de "faire barrage" à LFI, de son point de vue "sans doute le plus grand danger politique pour notre pays".
Plus que le RN donc, dont l'abstention demeure indispensable afin d'installer un gouvernement de centre-droit et de faire passer avant la fin de l'année un budget, qui devra quoi qu'il arrive être présenté avant le 1er octobre.
Le temps est donc compté pour le chef de l'Etat, qui doit par ailleurs participer mercredi à la cérémonie d'ouverture des Jeux paralympiques, avant de s'envoler pour une visite en Serbie jeudi et vendredi. Au risque de retarder encore sa décision
Beaucoup d'entretiens mais toujours pas d'embauche. Première arrivée à l'Elysée, la présidente de l'Assemblée nationale Yaël Braun-Pivet est repartie du Palais sans faire de déclaration.
Contrairement aux deux leaders du Rassemblement national, Marine Le Pen et Jordan Bardella, sortis à la mi-journée pour réaffirmer devant la presse leur intention de censurer "un probable gouvernement du Nouveau Front populaire".
Et ce, même sans ministre Insoumis: "Ce ne change strictement rien", a tranché la cheffe des députés d'extrême droite, qui a réclamé l'ouverture d'une session extraordinaire du Parlement en septembre pour "que l'Assemblée nationale puisse être en situation d'opérer une censure si c'est nécessaire".
Dans la foulée, leur allié Eric Ciotti s'est également dit "totalement opposé à ce qu'il y ait un Premier ministre issu du NFP", qui "subira(it) immédiatement une censure des députés de (son) groupe".
Le président du Sénat Gérard Larcher doit clore à 17H00 cette série de rendez-vous, censés déboucher sur la nomination d'un nouveau Premier ministre. Choix devenu urgent alors que Gabriel Attal gère les affaires courantes à Matignon depuis déjà 41 jours, du jamais-vu depuis l'après-guerre.
- Jouer les prolongations -
Mais le chef de l'Etat semble tenté de jouer les prolongations et pourrait s'exprimer lundi soir, avant de nouvelles consultations qui seraient organisées mardi, selon l'Elysée. "Manifestement", la désignation d'un Premier ministre, "n'est pas imminente", a ironisé M. Ciotti au sortir de son rendez-vous.
D'ici là, une prise de parole du président est "nécessaire", a estimé le patron du MoDem François Bayrou dimanche sur LCI. Cet allié historique de M. Macron s'attend lui aussi à ce que le chef de l'Etat "consulte un peu plus largement".
Ce qui ne serait pas du goût des leaders du Nouveau Front populaire, déjà reçus vendredi avec leur candidate à Matignon, Lucie Castets. "Je ne veux pas participer à une mise en scène où (...) les dés sont pipés", a ainsi prévenu le socialiste Olivier Faure lundi sur franceinfo.
La veille, l'Insoumis Manuel Bompard avait dénoncé les "manoeuvres du président de la République pour empêcher (la gauche) de gouverner le pays", et prévenu que tout autre Premier ministre que Mme Castets entraînerait "censure" du nouveau gouvernement, "mobilisation" dans la rue, et "destitution" de M. Macron.
Sauf que le NFP, qui prétend gouverner sans majorité absolue à l'Assemblée, fait pour l'heure l'unanimité contre lui. Car comme le RN, le camp présidentiel entend empêcher l'alliance de gauche d'exercer le pouvoir.
Une "opposition" justifiée "principalement en raison du programme" du NFP, qui est "dangereux pour le pays", a expliqué François Bayrou.
"C'est un programme qui, s'il était mis en oeuvre, provoquerait une crise", a également prédit le chef des députés Horizons, Laurent Marcangeli, promettant dans Le Figaro de s'y opposer "avec tous les instruments que la Constitution nous offre".
- "Faire barrage" à la gauche -
Cinglante fin de non-recevoir à Jean-Luc Mélenchon, qui a ouvert la porte pendant le weekend à une non-participation de LFI pour permettre la nomination de Mme Castets à Matignon et désamorcer les multiples menaces de censure. Un coup politique applaudi par toute la gauche, car il a poussé ses opposants à se dévoiler.
Au fond, pour tous ceux qui ont échangé vendredi avec M. Macron, "le sujet c'est autant les ministres LFI que l'application stricte d'un programme du NFP lui-même inspiré de LFI", résume un proche du chef de l'Etat.
Ligne rouge qui vire à l'écarlate pour Laurent Wauquiez: le patron des députés Droite républicaine a réaffirmé dimanche sa volonté de "faire barrage" à LFI, de son point de vue "sans doute le plus grand danger politique pour notre pays".
Plus que le RN donc, dont l'abstention demeure indispensable afin d'installer un gouvernement de centre-droit et de faire passer avant la fin de l'année un budget, qui devra quoi qu'il arrive être présenté avant le 1er octobre.
Le temps est donc compté pour le chef de l'Etat, qui doit par ailleurs participer mercredi à la cérémonie d'ouverture des Jeux paralympiques, avant de s'envoler pour une visite en Serbie jeudi et vendredi. Au risque de retarder encore sa décision