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En ce temps-là l’amour, "un texte magnifique"


David Brécourt
David Brécourt
TAHITI, le 2 juin 2021 - La pièce de théâtre de Gilles Segal, En ce temps-là l’amour est interprétée par le comédien David Brécourt. Seul en scène, il joue un grand-père qui enregistre pour son fils une conversation entre un père et son fils tenue des années plus tôt dans un train filant vers les camps de la mort. Une pièce dans l’esprit du film La Vie est belle de Benigni. Une pièce poignante.

Cette pièce a déjà été jouée 130 fois. Mais ce jeudi, pour David Brécourt, sur la scène du Petit théâtre de la Maison de la culture, c’est “presque une première”. Il a dû, des mois durant, renoncer aux planches comme tant d’autres en raison du contexte sanitaire. “Il me tarde de retrouver les sensations avec le public”, annonce-t-il. Il répète depuis des jours et se réjouit de dire son “texte magnifique” à nouveau sur scène.

En préambule, à propos de la pièce, il insiste : “on est sur la même thématique que le film La Vie est belle de Roberto Benigni”. Il s’agit d’une histoire de transmission entre un père et son fils dans un contexte particulier : la seconde guerre mondiale, la déportation, les camps de la mort. Il est question, malgré le contexte, de vie, d’amour, de liberté. Dans le fond, il y a de la tension, un souvenir commun et historique intolérable, “des moments un peu difficiles”, reconnaît le comédien, dans la forme il y a des pointes d’humour “pour ne pas sombrer dans le pathos”.

La parole libérée

C’est l’histoire d’un homme, devenu grand-père il y a peu, qui se décide à parler. Sa fin proche et la naissance de son petit-fils déclenchent une forme d’urgence. Il veut laisser à son fils un souvenir datant de la seconde guerre mondiale. David Brécourt, personnellement concerné, rappelle “que de nombreuses victimes des camps ont mis des années avant de pouvoir dire ce qu’ils avaient vécu. En sortant des camps, ils sont entrés dans une sorte de mutisme car ils n’étaient pas attendus en rentrant, ils n’ont pas été entendus au moment où ils étaient capables de raconter”. L’ex beau-père du comédien a lui-même été emprisonné, il a eu besoin de temps pour libérer ses souvenirs, près de quarante ans. Sur scène, David Brécourt lui rend hommage, il porte son “numéro”. Cette “immatriculation” tatouée sur l’avant-bras gauche des prisonniers d’Auschwitz.

La pièce a été écrite par Gilles Ségal qui a tourné avec des réalisateurs différents comme John Huston, Costa-Gavras ou encore Guillermo del Toro. Elle a été mise en scène par Christophe Grand qui a travaillé pour le théâtre et le cinéma. Elle est portée par David Brécourt qui joue le grand-père. Ce grand-père enregistre donc pour son fils ses mémoires. Il revient sur sept journées passées dans un train qui menait des passagers à Auschwitz.

Rire, et pleurer

Dans l’un des wagons du train, l’homme interprété par David Brécourt suit la conversation entre un père et son fils de 12 ans, deux passagers condamnés. Le temps du trajet, ignorant le chaos qui s'installe de jour en jour dans le wagon, ce père va profiter de chaque instant pour transmettre à son fils l'essentiel de ce qui aurait pu faire de lui un homme. Des pensées universelles qui touchent à l’essence même des hommes. Le père présent dans le train et le grand-père sur scène sont les acteurs d’une transmission nécessaire. Il sait qu’aujourd’hui, après des mois d’incertitudes et de grands changements “nous avons besoin de rire”. Mais “cela reste beau de sortir d’une salle de spectacle en pleurant parfois” mais en ayant vécu, comme c’est le cas avec En ce temps-là l’amour, des émotions fortes.

Pratique

Le jeudi 3 juin, le vendredi 4 juin et le samedi 5 juin à 19h30. Le dimanche 6 juin à 17 heures au Petit Théâtre de la maison de la culture de Papeete.
À partir de 12 ans.
Durée : 1h15.

Tarif : à partir de 3 900 Fcfp (pour les moins de 16 ans).

En vente dans les magasins Carrefour Faa'a, Punaauia, Arue, Taravao, à Radio 1/Tiare FM Fare Ute et en ligne.




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Rédigé par Delphine Barrais le Mercredi 2 Juin 2021 à 15:51 | Lu 801 fois